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Comment les chansons nous manipulent !

Michael Jackson agressif dans DS

Michael Jackson agressif dans DS

Que vous écoutiez du rap agressif, de la variété romantique ou de la folk pacifiste, les conséquences ne seront pas les mêmes sur votre comportement.

Orelsan

«Renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j'peux t'faire un enfant et t'casser le nez sur un coup de tête. » Ces paroles – et d'autres – ont valu, en 2013, au rappeur français Orelsan une condamnation à 1 000 euros d'amende pour injure et provocation à la violence envers les femmes. Deux ans et demi plus tard, il est relaxé. Mais la polémique subsiste : ces textes rendent-ils certains hommes violents et misogynes  ?

L'affaire n'est pas isolée : on se souvient qu'il fut vivement reproché au rappeur Nekfeu,

Nekfeu

après les attentats de Charlie Hebdo, les paroles d'une de ses chansons où il réclamait « un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ». Une semaine avant les attentats, un autre rappeur, Médine, mettait en ligne un clip musical où il appelait à « crucifier les laïcards ». La question est alors de savoir si, comme l'avait évoqué le Ministre de l'Intérieur au Sénat en février 2013, de telles incitations sont de nature à favoriser les passages à l'acte violent.

En fait, les expériences de psychologie ont posé depuis longtemps cette question de l'influence de la musique sur les comportements. Initialement, elles se focalisaient sur les mélodies. Mais peu à peu les paroles sont devenues un objet d'attention pour les scientifiques. Le champ est vaste, car dans une chanson, n'importe quel thème peut être abordé : le bonheur, la solitude, la guerre, le racisme, l'économie, le travail, l'amitié… D'ailleurs, la recherche a confirmé que les textes chantés reflètent souvent les préoccupations des sociétés, politiques et individus, d'une culture donnée à un moment précis.

Une influence inconsciente

La question des musiques qui incitent à la violence a été posée par deux psychologues, John Mast et Franck McAndrew, du Knox College dans l'Illinois, qui ont monté en 2011 une expérience aussi simple qu'astucieuse. Des étudiants, répartis en deux groupes, écoutaient des chansons de heavy metal. Ceux du premier groupe écoutaient une chanson prônant la violence, l'autre non (un troisième groupe témoin restait quant à lui assis tranquillement sans écouter de musique). Pour un même style musical, l'effet sélectif des paroles était donc mesuré. Et ce, à travers un test classique de mesure de l'agressivité en psychologie expérimentale : les participants se voyaient remettre un flacon de sauce pimentée dont ils pouvaient verser la quantité qu'ils souhaitaient dans un verre d'eau que d'autres participants devraient obligatoirement boire, le volume de piment versé dans l'eau servant de mesure à l'agressivité des étudiants… Et il s'est vite avéré que les jeunes ayant écouté de la musique aux paroles violentes ont eu la main bien plus lourde que ceux ayant entendu du heavy metal sans paroles violentes ou ceux restés dans le silence. Fait notable, il n'y avait pas de différence entre ces deux derniers groupes, ce qui met la musique elle-même hors de cause et incrimine les paroles.

Alcool, sexe et violence

Ce n'est pas la seule étude du genre à avoir mis en évidence de tels effets. L'équipe de Christy Barongan et Gordon Nagayama Hall, de l'université d'État de Kent, dans l'Ohio, a observé des effets particulièrement inquiétants sur la violence à l'égard des femmes. Dans leurs expériences, ces psychologues ont exposé de jeunes hommes à du rap avec ou sans expressions insultantes à l'égard des femmes, traitées comme des objets sexuels. Les participants devaient ensuite visionner trois films de deux minutes où, respectivement, une femme discutait avec un homme, une femme était violée par un groupe d'hommes ou une femme à moitié nue était agressée et insultée par un homme sous le regard d'autres. Lorsqu'il leur était ensuite demandé quel film ils envisageaient de faire voir à une jeune femme pour en discuter avec elle, 30 % des sujets ayant écouté du rap misogyne choisissaient la vidéo représentant l'agression et l'humiliation publique de la femme à moitié nue, contre 7 % des jeunes hommes ayant écouté du rap sans paroles agressives. Personne ne choisissait la vidéo du viol.

D'autres chercheurs, tels Denise Herd de l'université de Berkeley en Californie, se sont intéressés aux chansons qui poussent à la consommation d'alcool. Là encore, le rap est un genre de prédilection puisque, depuis les années 2010, 38 % des chansons urbaines (rap et hip-hop) évoquent l'alcool, contre 7 % des titres rock et de 1 % des musiques pop, fait recensé par les travaux de Michael Siegel de l'École de santé publique de l'université de Boston. Lorsque Herd a mesuré l'évolution de cette thématique sur une période de trente ans dans le rap, il est arrivé à la conclusion que la proportion de chansons parlant d'alcool n'a cessé d'augmenter de façon linéaire entre 1979 et 2009, passant de 12 % à 63 %. L'abondance des termes qui s'y réfèrent progressant de la même façon.

Quels en sont les effets sur notre consommation d'alcool ? Un autre psychologue, Rutger Engels de l'université Radboud, aux Pays-Bas, a demandé à des responsables de bars de diffuser, deux heures par jour, des chansons modernes parlant explicitement d'alcool. Après plusieurs semaines d'observation, les chercheurs ont vu décoller le chiffre d'affaires de ces établissements.

Un effet double : d'une part le client aurait plus envie de boire, mais il passerait également plus de temps au bar, ce qui favorise la consommation. C'est à Céline Jacob, de l'université de Bretagne-Sud, que l'on doit d'intéressantes observations dans des cafés : ayant choisi d'observer des établissements où les clients ont coutume de peu s'attarder (15 à 20 minutes), elle observe que la diffusion de chansons « à boire » les retient davantage. Ce n'est pas le simple effet de la musique (l'astuce ne fonctionne pas avec des musiques pop sans référence à l'alcool, ni avec des mélodies utilisées à titre de contrôle, comme des musiques de dessins animés), mais bel et bien le registre verbal utilisé.

Mais aussi… de l'amour en tube

Le problème des chansons qui passent en boucle dans nos iPods, smartphones ou postes de radio, vient du fait que nous sommes plongés dans l'univers très émotionnel et plaisant de la musique, si bien que les paroles nous semblent parfois reléguées au second plan. Nous les recevons avec décontraction, sans prendre garde à leurs effets inconscients.

Un réflexe salutaire : prêter explicitement attention aux paroles et bien repérer leur valence émotionnelle. Car si les termes liés à l'agressivité ou à l'alcool ont des effets négatifs, ceux évoquant l'amour ou la convivialité œuvrent bien dans le sens opposé. L'exemple le plus emblématique est le légendaire Je l'aime à mourir de Francis Cabrel, 

Francis Cabrel

qui va toujours droit au cœur des femmes. Comment se comporter avec violence après l'avoir entendu ?

De fait, cela devient très difficile. Dans une expérience au lestic de Vannes, nous avons fait écouter Je l'aime à mourir à des femmes avant une phase de test où elles étaient supposées goûter des cookies et juger de leur qualité en présence d'un jeune homme. Ce jeune homme avait reçu des instructions : après la phase de dégustation, il devait demander à sa partenaire son numéro de téléphone personnel dans l'hypothèse d'un contact futur.

Nous voulions savoir si la chanson Je l'aime à mourir, comparée à une autre sans lien explicite avec l'amour (L'Heure du thé, de Vincent Delerm) pouvait augmenter la probabilité que les femmes donnent leur numéro au jeune homme.

Nous avons donc compté le nombre de femmes qui acceptaient de donner leur numéro, dans l'un et l'autre cas. Une différence très nette est apparue : elles étaient bien plus nombreuses à accepter après avoir été exposées à Je l'aime à mourir, discrètement diffusé en musique de fond dans la salle d'attente.

Même effet chez les hommes : dans une autre expérience, nous avons diffusé chez un fleuriste des chansons d'amour et avons constaté que les messieurs faisaient de plus grosses dépenses qu'en présence d'une musique pop n'exprimant pas l'amour, oui qu'en l'absence de musique. Soit ils achetaient des bouquets plus gros, soit ils choisissaient des fleurs plus chères, dépensant davantage pour exprimer un amour plus « grand ». Notre enquête a révélé qu'ils achetaient des fleurs pour les offrir à une femme qui comptait pour eux, alors que les femmes choisissaient un bouquet pour une amie ou un membre de leur famille, à l'occasion d'un dîner par exemple.

De façon générale, l'amour fait vendre – des fleurs, mais aussi des disques ! À l'université d'État de New York à Albany, Dawn Hobbs et Gordon Gallup ont comparé la présence de paroles liées aux stratégies de reproduction (amour, séduction, sexualité, fidélité…) dans des chansons de style rythm & blues, country et pop avec leur classement au Top 10 des meilleures œuvres musicales ; ils ont découvert que plus le texte parlait d'amour, plus son succès commercial était grand.

La musique adoucit les mœurs

Enfin, les chansons à textes pacifiques, humanistes ou tolérants ont un effet profond sur nos comportements. Tobias Greitemeyer de l'université d'Innsbruck, en Autriche, a développé un protocole original pour montrer comment certaines chansons développent compassion et générosité. Il a d'abord exposé des étudiants à des musiques dites prosociales, c'est-à-dire dont les paroles abordaient les thèmes de l'entraide, du soutien social, du réconfort envers autrui, comme le titre Help, des Beatles. Il leur a ensuite demandé de compléter des mots représentés par leur première syllabe : par exemple « bag- » qui peut donner « bag-age » ou « bag-arre », selon que l'on se trouve dans des dispositions d'esprit agressives ou pacifiques. Le nombre de mots complétés dans une version « agressive » a fortement chuté après l'écoute de Help, en comparaison d'une autre chanson des Beatles au contenu sémantique neutre, comme Octopus's garden.

Chansons pour la paix

Sans changer de méthode, Greitemeyer a obtenu des résultats similaires avec des mots liés à l'altruisme. Ainsi, la syllabe « par- » était plus souvent complétée sous la forme de « par-tager » que sous la forme « par-venir », après que les sujets avaient entendu des musiques prosociales. Par ailleurs, les étudiants étaient plus empathiques et manifestaient plus de compassion à l'égard des protagonistes malheureux d'histoires qui leur étaient contées. Greitemeyer est allé encore plus loin en montrant que ses étudiants joignaient le geste à la parole (ou à la pensée). Pour cela, il leur remettait deux euros pour répondre à une enquête sur la musique, un simple prétexte pour les exposer à des chansons neutres ou prosociales. Au moment de leur donner l'argent, il les informait qu'une collecte de fonds avait lieu au profit d'une organisation caritative. Après avoir entendu les musiques prosociales, 53 % des étudiants ont reversé leur argent, contre 31 % des jeunes ayant écouté les chansons neutres.

On se souvient d'Imagine, plaidoyer pour un monde sans pays, frontières ni religions. De tels textes ont une influence profonde sur nos émotions collectives. À l'époque où ce titre fut composé, son auteur John Lennon était ouvertement engagé contre la guerre du Vietnam, et fut mis sur écoute par la cia. Ses chansons pouvaient-elles insuffler à l'opinion un pacifisme de mauvais aloi dans un contexte d'effort de guerre ?

Revenons à Greitemeyer et Anne Schwab, de l'université d'Innsbruck : ils ont montré que l'écoute de chansons vantant l'esprit d'accueil d'un pays (en l'occurrence, l'Allemagne) rendait les autochtones plus bienveillants à l'égard d'une population immigrée turque. Dans un jeu vidéo où ils devaient affronter un immigré, ils se montraient moins agressifs. La chanson Ebony and Ivory de Paul McCartney augmenterait quant à elle les comportements d'aide envers des personnes d'origines ethniques différentes…

Source  des informations : Cerveau et psycho

C'est Harry Belafonte qui est à l'origine de «We are the world» a raconté Lionel Richie,  Il m'a téléphoné un jour pour me dire : «Lionel, il faut qu'on fasse quelque chose» Je n'ai pas été étonné, car Harry est un défenseur acharné de la cause africaine depuis très longtemps. Il se rend là-bas tous les ans ou tous les deux ans, pour voir ce qu'il peut faire pour aider. Il m'a appelé ; j'ai appelé Quincy Jones qui m'a répondu : «quoi que tu fasses, je te suis». Quincy a appelé Michael Jackson et Michael a contacté Stevie Wonder. Au départ, je devais écrire la chanson avec Stevie, mais on n'arrivait pas à se voir et Quincy a donc suggéré que je le fasse avec Michael. Le reste appartient à l'Histoire. Lorsque la nouvelle de notre collaboration a été connue, tout le monde s'est rué pour faire partie du projet.

La mobilisation est telle que tous les artistes tiennent difficilement dans le cadre. Michael Jackson et Lionel Richie signent la chanson « We Are The World ». Le clip mobilise tous les plus grands chanteurs de l'époque : Bruce Springsteen, Stevie Wonder, Cindy Lauper, Tina Turner, Diana Ross, Ray Charles et tout le clan Jackson en lunettes de soleil. C'est le tube humanitaire par excellence : tout le monde chante avec tout le monde, le sourire aux lèvres, le regard vers le ciel, les ego laissés à la porte du studio...Comme l'avait demandé Quincy Jones.   Cette belle opération de communication canonise pratiquement les artistes, rapporte 63 millions de dollars et laisse derrière elle, il faut bien le reconnaître, un morceau d'anthologie indépassable. Or, suffit-il de si peu pour changer une vie ?  un impact positif a-t-il été établi ? Probablement pas, d’autant qu'on ne sait pas comment l’argent récolté a été utilisé.

Michael a chanté trois autres chansons disons «engagées» qui ont pour sujet le monde, la planète... Heal The World simplissime mais sublime,   la magnifique Earth Song et Cry. Mais  ces chansons  n’avaient pas de finalité caritative. D'autre part,  Jackson ne s'est jamais vraiment engagé pour l'environnement, ou la paix dans le monde,   ne serait-ce qu'en changeant son mode de vie. Quand il chante «Earth Song» aux Brit Awards, la mise en scène est mystique, Michael est en blanc virginal, un rabbin à ses côtés, entouré d'enfants en haillons qui se prosternent autour de lui avant qu'il ne s'envole vers le ciel...C'était clairement pathétique !  Le producteur Brian Eno déclare : la mise en scène de «Earth Song» est «une des choses les moins plaisantes et les plus autosatisfaites que j'aie jamais vues sur une scène».

L'engagement pour Jackson était devenu une figure de style plus qu'une profession de foi. Pendant ce temps la plupart des chanteurs sincèrement engagés demeuraient méconnus....

En revanche, Il est bien évident que les paroles de la  chanson «DS» de Michael Jackson, ont eu des conséquences sur le comportement des fans. On sait qu’une humeur positive favorise l’aide aux autres, tandis qu’une humeur négative a des effets contraires. Les fans ont chanté «DS» autour du bâtiment de la cour, chaque jour du procès de 2005, pour soutenir un homme accusé de pédophilie ! comme de simples et lamentables humain exposés à des réflexes de pensées archaïques.

Comme nous venons de le voir, la musique est plus qu’un son, c’est un langage qui s’adresse à toute l’humanité. Elle est utilisée comme moyen de communication, et d’expression sentimentale.

Si Jackson a libéré de la haine avec DS, ce fut aussi le cas avec They Dont't Care About Us. (un hip-hop agressif avec une pointe de rock) Les paroles ont du être modifiées car jugées antisémites et  le clip dans une prison a  subit les affres d'une censure  car considéré trop brutal.

Dans la version «prison», on trouve un Michael menotté et des taulards dansants, sur fond d'images d'archives présentant des actes de brutalités policières et autres exactions envers des personnes afro-américaines, des images du Ku Klux Klan, de guerre, d'enfants affamés, de génocide, d'exécution, de bafouement des droits de l'homme (avec pour symbole la séquence incroyable de L'Homme de Tian'anmen, alias Tank Man, tenant tête à une colonne de 17 chars, en 1989). Une seconde mouture censurée dans de nombreux pays et diffusée à des heures tardives.

La deuxième vidéo qui accompagne ce tube extrait de l'album HIStory a fait le tour du monde (révélant notamment dans 140 pays le groupe culturel Olodum, des Afro-Brésiliens de Salvador, dans l'Etat de Bahia) : tournée par Spike Lee et Michael Jackson dans une favela  de San Salvador de Bahia, elle avait dû faire face ensuite aux tentatives d'obstruction des autorités locales, qui craignaient que le spectacle de la pauvreté des bidonvilles ternissent l'image de la ville et portent préjudice au tourisme. Le Secrétaire d'Etat à l'Industrie, au Commerce et au Tourisme avait réclamé un droit de regard avant publication, tandis qu'un juge faisait passer une interdiction de filmer - contournée par une injonction.

L'histoire de cette chanson est décidément tourmentée, puisque son texte avait également déclenché un haro, après que le New York Times, le premier, eut taxé Michael Jackson d'antisémitisme au regard du passage : «Jew me, sue me, everybody do me/ Kick me, kike me, don't you black or white me». Des accusations qui ont fait boule de neige et contre lesquelles Jackson s'est toujours insurgé, acceptant finalement de présenter des excuses et de retourner  en studio pour enregistrer une version «allégée».

Dites-moi ce qui est devenu de ma vie,  J'ai une femme et deux enfants qui m'aiment Je suis la victime de la brutalité policière, maintenant je suis fatigué d'être la victime de la haine, vous me violez  ma fierté. (Michael Jackson)

Édifiant ! finalement Jackson, dans des bouffées de puissance,  s'identifiait lui-même en tant que victime.....

Bruce Springsteen, Stevie Wonder, Cindy Lauper, Tina Turner, Diana Ross, Ray Charles et tout le clan de «We are the world» auraient peut-être du, rien que pour MJ,   composer une chanson pacifiste : Sauvez Michael ... Cela me fait d'ailleurs penser à la magnifique  Will You Be There, qui est  audible dans le générique de fin du film Sauvez Willy.  

Pour cette chanson, Michael Jackson fut accusé de plagiat  par un compositeur italien, Albano Carrisi, ce dernier  estimait que «Will You Be There»  était une copie de son titre I Cigni di Balaka (Les Cygnes de Balaka) - 1987-  Cela donna lieu à un procès, arrangé à l'amiable en décembre 1992.

Ma chanson est pratiquement identique au succès de Jackson sur de longs passages. «37 notes de musique sont exactement les mêmes», a déclaré Al Bano.

Jugez vous-mêmes :

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