COSTUMES :
Comme nous le savons, le costume est l'icône de l'habillement qui symbolise les hommes élégants.
24 Août 2017
C'est lors d'une émission sur NBC, pendant un concert donné pour les 25 ans de la Motown que Michael Jackson glisse pour la première fois. Grâce à cela, il rentrera dans la légende et sera même félicité par le grand Fred Astaire ( 84 ans en 1983) via un télégramme, qui lui cède sa place par ces quelques mots : «Je suis un vieil homme. J'attendais la relève. Merci».
Si Michael Jackson a prétendu dans son autobiographie avoir appris le moonwalk tout seul, simplement en regardant des gamins le pratiquer dans la rue, c'était loin d'être la vérité. Trois jeunes danseurs le lui apprendront : Casper Candidate, Cooley Jaxson et surtout Jeffrey Daniel.
Voir la vidéo ci-dessous :
MJ leur avait fixé un rendez-vous et aurait passé cinq heures à discuter avec eux de cet unique mouvement. «Je n'arrive pas à le sentir !» répètera-t-il tout en essayant de le reproduire. Pourtant il fini bel et bien par y arriver....Mais il ne créditera jamais ses trois mentors dans ses mémoires, eux qui ont pourtant passé leur carrière à rendre hommage à Bailey et James Brown. «On est restés invisibles mais on n'a jamais rien dit». explique Cooley.
L'assistant de Jackson : Nelson P.Hayes raconte qu'il lui fera répéter 20 fois le simple placement de son chapeau, alors que c'était assez simple à réaliser, en fait.
Puis il réussi à faire le moonwalk, sur scène. Et la foule exulte. La légende veut que «Pendant les répétitions, il ne l'avait jamais fait. Il ne l'a fait que pendant le spectacle.»
Le Moonwalk de Jackson n'est pas encore parfait, et n'est pas réalisé aussi bien que dans ses versions ultérieures. Mais en cinq secondes pour tout le monde MJ avait inventé le Moonwalk.
En fait, si vous croyez encore que Jackson a inventé le moonwalk, vous croyez probablement aussi que P.Diddy a inventé le remix.
Essayer de déterminer le vrai créateur de la danse moonwalk c'est comme essayer d'épingler l'invention du rock n'roll sur un seul artiste. Comme l'écrit l'écrivain Shanna Freeman, le moonwalk est «Le produit de plus de 70 ans d'évolution de la danse».
Cab Calloway aimait dire qu'il avait fait à peu près les mêmes mouvements depuis les années 1930. Le premier film qui dépeint quelqu'un qui fait quelque chose d'identique au jeu de jambes de Jackson en 1983 appartient en fait au danseur BILL BAILEY.
Mais si vous voulez vraiment savoir d'où viennent les pas et certaines gestuelles de Jackson, les conjectures historiques peuvent prendre fin et la réponse peut être résumée en un seul mot : SHALAMAR.
Jeffrey Daniel, né le 24 août 1955 à Los Angeles en Californie, est un danseur, auteur-compositeur-interprète et chorégraphe américain, surtout connu pour être l'un des membres du groupe de R&B Shalamar et pour avoir été le chorégraphe de Michael Jackson pendant plusieurs années.
Jeffrey Daniel est connu pour avoir popularisé « le retour en arrière », un pas de danse physiquement compliqué qu’il a réalisé au Top of The Pops britannique en 1982. Ce pas de danse a été rebaptisé « Moonwalk» par Michael Jackson le soir du 25ème anniversaire de la Motown dont Jeffrey Daniel était le chorégraphe.
Daniel a grandi dans le mouvement de la danse de rue de la côte-ouest, le hip-hop. Devenue fan et expert de nombreux pas de danse comme le Popping, le Locking ou le pas Robotique, il a alors décidé de concentrer sa carrière sur le monde de la danse. Daniel donne beaucoup de crédits à deux hommes, Don Cornelius et Dick Griffey, ses mentors qui lui ont transmis la passion de la musique et de la danse, et aussi à ses amis d’enfance, Howard Hewett et Jody Watley, qui étaient aussi membres de Shalamar.
Après 7 ans de carrière, des millions de ventes d'albums et plusieurs tournées à travers le monde avec Shalamar, le groupe se sépare en 1984. Toujours en 1984, Daniel est apparu dans le film de Paul McCartney Saluez Broad Street.
Naturellement, il y a des variations dans la fabrication des mythes et bien sûr autour de ce qui s'est réellement passé le 25 mars 1983. «Tout ce que vous avez vu, a été inventé sur place», a déclaré Jermaine Jackson, un message qui donne beaucoup de crédit au soi-disant génie spontané de MJ.
La version de LaToya était beaucoup plus proche de la réalité : «Le moonwalk était une danse que les enfants faisaient dans les rues et Michael l'a réalisée plus tard. Il y avait un gars du nom de Jeffrey Daniel pour lui apprendre à Faire le moonwalk ... et quand il l'a fait, tout le monde a juste pensé que c'était la chose la plus merveilleuse qu'ils aient jamais vue, ne sachant pas vraiment que c'était une danse qui existait depuis longtemps.»
«J'avais déjà pratiqué le Moonwalk depuis un certain temps», a écrit Michael Jackson dans son autobiographie de 1988, intitulée Moonwalker, et il m'est apparu, alors que j'étais dans notre cuisine, [la nuit avant l'enregistrement] que je désirais enfin faire le Moonwalk pour le Public au Motown 25. Maintenant, le Moonwalk était déjà dans la rue à ce moment-là, mais je l'ai amélioré un peu pour le pratiquer. Il est né dans une étape de breakdance, un type de «popping» que trois enfants noirs avaient inventé dans les rues du ghetto ... Alors j'ai pensé : «C'est ma chance de le faire», et je l'ai fait. Ces trois enfants m'ont appris cela. Ils m'ont donné les bases - et je me suis beaucoup entraîné en privé. J'avais pratiqué cela pour certaines autres chansons. Tout ce dont j'étais vraiment sûr c'est que pour «Billie Jean» J'allais marcher en arrière et en avant en même temps, comme si je marchais sur la lune.»
Les «trois enfants» à qui Jackson faisait allusion étaient Jeffrey Daniel et ses compatriotes, Geron Casper Candidat et Derek Cooly Jaxson. Daniel est un professionnel chevronné qui a en réalité trois ans de plus que Michael Jackson. Ce détail est important pour comprendre que MJ désignait ces adultes en citant trois enfants dans le but de renforcer son crédit auprès du public.
Jackson avait été fan de Daniel. «Il me regardait danser sur « Soul Train », a-t-il raconté lors d'une entrevue télévisée. «Je ne savais pas que j'étais regardé par les Jackson Five». En 1980, «Shalamar» donnait un spectacle de danse à Disneyland, alors Michael est venu avec la petite Janet, a rappelé Daniel. Ils se sont rencontrés pour la première fois dans les coulisses et sont devenus amis, ce qui les a conduit non seulement aux cours de moonwalk mais à la co-chorégraphie de Daniel avec Travis Payne, pour les vidéos musicales «Bad» et «Smooth Criminal». Par la suite Daniel est devenu consultant chorégraphe pour le MJJ Productions tout en restant chorégraphe pour Michael Jackson.
Jeffrey Daniel est aussi l'inventeur du pas de danse le «Lean» et il n'avait pas besoin de chaussures spéciales pour l'exécuter comme vous avez pu le remarquer dans la vidéo ci-dessus.
Ces chaussures dont Jackson se servait étaient-elles d'ailleurs une invention du roi de la pop lui-même ? l'histoire raconte qu'il a déposé un brevet d'inventeur pour des chaussures spécialement conçues pour réaliser le fameux «anti-gravity lean». En réalité, le roi de la pop avait demandé à deux ingénieurs de lui confectionner une paire de chaussures très spéciales. Une sorte de talon en "V" était incorporé aux chaussures, et dans l'encoche de ce talon venait s'insérer une vis qui se trouvait au sol. Ainsi il pouvait se pencher sans aucune crainte de la chute. Elles ont été inventées 4 ans après la sortie du clip vidéo pour qu'il puisse effectuer ce mouvement sur scène pendant le Dangerous World tour de 1992, tout comme lors du History tour. Mais qui donc effectuait le «Lean» à sa place dans le clip Smooth Criminal ?
On dit également que Fred Astaire a beaucoup influencé Michael Jackson, et Michael Jackson n'a pas caché qu'il s'était inspiré de Fred Astaire. On le voit clairement dans les vidéos ci-dessous. Dans la première, notez les costumes et regardez Cyd Charisse. La vidéo est un mélange des clips de «The Band Wagon» ..comédie musicale de Fred Astaire en 1953, et des clips des courts métrages de - Smooth Criminal - You Rock My World, et Dangerous .
Malgré, les comportements sociaux et les programmes culturels de leurs différentes époques, Michael Jackson a effectivement beaucoup appris de Fred Astaire.
Fred Astaire à également dit à Michael Jackson, «Vous êtes un danseur en colère», et cette déclaration était exacte.
ATTITUDES et VALEURS :
Si je devais analyser les messages que Fred Astaire et Michael Jackson voulaient faire passer dans leur danse, je dirais que la danse de Jackson reflétait effectivement la colère, ses spins serrés comme des tornades étaient alimentés par la fureur. Il savait aussi exprimer la sexualité dégradante quand il saisissait son entrejambe. Tandis que Fred Astaire, capricieux et chevaleresque utilisait son charme humoristique et ses acrobaties pour attirer l'attention du public. Ils n'avaient pas du tout le même chic mais ils reflétaient tous deux une certaine théâtralité pour rendre leurs performances attrayantes. Fred Astaire c'était la joie de vivre...En le regardant, on pense immédiatement «Quel homme heureux !» Sa légèreté, sa grâce et sa façon unique de bouger en dansant et d'exprimer ses émotions en chantant le placent au dessus de tous, il soulève le feu et allège la vie. C'était un homme libre. Il n'appartenait à aucun genre et échappait à toute classification sociale. En matière de style, le danseur réussissait le grand écart, tant recherché par les créateurs contemporains, entre élégance chic et allure décontractée, coupes affûtées et mouvement naturel. Il reste indémodable.
Michael Jackson n'a pas été le danseur le plus techniquement compétent dans le monde. Il n'a jamais effectué des sauts avec grand écart, il n'a jamais atteint cinquante pas par seconde, bien que parfois il ait fait des choses étonnantes. Sans aucun doute, il y a beaucoup de danseurs contemporains, en particulier les jeunes, qui font ce que Michael n'aurait jamais pu faire.
COSTUMES :
Comme nous le savons, le costume est l'icône de l'habillement qui symbolise les hommes élégants.
Porter un costume et une cravate ne suffit pas à les revendiquer. Il faut encore refléter le bien-être que l'on éprouve, une certaine désinvolture, à défaut de quoi l'habit n'est guère qu'une panoplie, un déguisement. De plus, pour Fred Astaire une pointe d'ironie naturelle ne gâchait rien : «Mes chaussures ont du talent» disait-il avec l'humour et la modestie dont il ne se départira jamais au cours de sa carrière, pas plus qu'un exigeant perfectionnisme. Fred Astaire était distingué, élégant, raffiné, poli, en un mot charmant. Jamais Astaire ne paraissait faire d'effort. Tout le truc est là. Et n'est-ce pas, au fond le principe de base de toute élégance ? Captant l’essence de la masculinité, doué d’une parfaite assurance et d’un soupçon d’audace, Fred parvint à concilier l’inconciliable : tradition et modernité en prince de l'élégance. Fred Astaire s’éteindra le 22 juin 1987 à Los Angeles, des suites d’une pneumonie. A quatre-vingt huit ans, il faisait encore l’admiration de ses voisins et amis pour son impeccable élégance. (Il n’avait que 5 ans lorsqu’il se prend de passion pour la danse et choisit Astaire comme nom de scène, à la suite d’une pièce dans laquelle il joue avec sa sœur aînée, Adele). Dans les dix films qu'il tourna avec Ginger Rogers, Fred et Ginger, personnifièrent la chimie romantique. Leur complicité à l'écran était si grande que le mythe de leur vie de couple leur a survécu.
En vérité, Michael Jackson dans ses chaussures blanches et noires et ses costumes blancs, ne ressemblait à un dandy de la scène que de loin. C'était juste un spectacle théâtral qui produisit un certain effet. Il avait besoin de ce déguisement «classe» pour apparaître sous le feu des projecteurs qui sont des outils de théâtre aussi vieux que le monde. Il a donc emprunté des classiques, et ajouté des petits riens qui auront des effets monumentaux. Il lui suffisait de copier, adapter et s'entraîner. Smooth Criminal est, bien sûr, un chef-d'œuvre de la mise en scène. Une variété d'intérieurs est utilisée, avec des pas de danse soigneusement chorégraphiés par Jeffrey Daniel. Le spectateur va d'un intérieur à l'autre d'une manière qui correspond à l'histoire et l'action dramatique. La production de première qualité crée une séquence unifiée et logique des images qui véhiculent à la fois la danse et le théâtre. Smooth Criminal est une merveilleuse stylisation du vieux thème des gangsters d'Hollywood, où chaque image est théâtrale, dans le bon sens du mot. Un énorme bémol cependant, dans un thème de gangsters fallait-il absolument faire apparaître trois jeunes enfants ? certaines scènes sont violentes.....L'obstination de Jackson à vouloir prouver qu'il était le sauveur des enfants est particulièrement déplacée dans cette vidéo.
Quand au film Moonwalker, mais qu'est-ce ? Comment peut-on appeler cela un film ? Tout au plus une succession de clips, pitoyablement rattachés par des scènes ridicules. Que ce soit le n'importe quoi scénaristique ou un sens du rythme tournant au désastre, l'ensemble s'apparente rapidement à un véritable calvaire, ne racontant rien. - Certains scènes sont glauques à l'image de Jackson. Comment peut-on aimer ce grand n'importe quoi délirant ? Il faut vraiment voir le monde comme le jardin merveilleux des Bisounours et être aveuglé par la «star» pour subir sans broncher ce ramassis de névroses allant de la paranoïa à la mégalomanie en passant par le syndrome de persécution. Michael y est tour à tour poursuivi par : des fans, des journalistes, la police, et une bande de gangsters qui veulent asservir le monde en vendant de la drogue aux enfants. Bien entendu Jackson se présente comme le défenseur de ces derniers, cela donne lieu à quelques dialogues d'humour noir : «venez par ici les enfants, j'ai une surprise pour vous»... dit-il après avoir gentiment gambadé dans les champs de pâquerettes avec les gosses, éberlués par tant d'héroïsme et de bonté. Reste la réalisation, d'une laideur et d'un kitch incommensurable, tout comme les effets spéciaux. On se demande qu'est venu faire Joe Pesci ? dans cette misérable bouse!
Les producteurs de Jackson, même s'il étaient en désaccord avec lui concernant la présence des enfants, connaissaient le pouvoir de la danse, et combien elle était inséparable de sa musique.
Quand Michael Jackson vous dit «c'est ce qui me donne envie de danser», a déclaré Quincy Jones, nous devons nous taire.
Si toute star a nourri des sentiments pour d'autres stars avant d'en devenir une à son tour et bien que tout cela fasse partie des pratiques courantes du show-business, je pense que Michael Jackson détient le record des leurres : Biographies inventées de toutes pièces, artifices et illusions concoctés par ses managers, plagiats, playbacks, utilisation de sosies dans ses clips, fausse timidité, fausse innocence, fausse modestie, fausse douceur.... etc...Le faux intervenait chez lui pratiquement à tous les niveaux. Jackson aurait pu chanter avec aisance la chanson d'Alain Souchon : j'suis Bidon.
Comparer Michael Jackson à Fred Astaire, c'est un peu comme si l'on comparait le modèle toxique que représente Donald Trump au modèle de grande classe signé Barack Obama.