12 Août 2016
Si Michael Jackson, pour se défendre, accusait ses accusateurs d'en vouloir à son argent. Il accusait aussi Sony Music et son président Tommy Mottola de conspirer contre les artistes noirs, comme l'écrit Jennifer Vineyard le 08/07/2002 :
Michael Jackson a attaqué le président de Sony Music Tommy Mottola ce week-end passé, accusant le chef de sa maison de disques d'être raciste et de comploter contre les artistes noirs.
Bien qu'il ait été prévu que Jackson allait contester les pratiques standards des droits de l'industrie de la musique concernant les champions des artistes, quand il a parlé au Réseau national d'action du révérend Al Sharpton, dans le quartier de Harlem à New York le samedi, ses attaques personnelles contre l'exécutif Sony ont surpris tout le monde y compris Al Sharpton !
La plupart des commentaires de Jackson étaient dirigés à l'ensemble du traitement des artistes noirs, la lutte dont il a dit qu'il menait et partageait. La pop star a comparé ses ennuis avec sa maison de disque à ceux des artistes qui avaient lutté pour leur cachets, en disant qu'une "incroyable injustice" avait lieu.
"Les sociétés d'enregistrement vraiment, vraiment conspirent contre les artistes", a déclaré Jackson. "Ils volent, ils trichent, ils font tout ce qu'ils peuvent, en particulier [contre] les artistes noirs." ... Les gens de James Brown à Sammy Davis Jr., quelques-uns des vrais pionniers qui m'ont inspiré pour devenir un artiste du spectacle, ces artistes sont toujours en tournée, parce que si elles arrêtent les tournées, elles souffrent de la faim. "Si vous vous battez pour moi, vous vous battez pour tous les Noirs, morts et vivants ".
Mais Jackson a peut-être pris un mauvais virage lorsqu'il a tourné le combat à son avantage dans une action contre Mottola. Affirmant que Mottola avait utilisé le "N-word" pour faire référence à un artiste Sony noir non identifié, Jackson s'est distingué quand il a signalé que le président de la société était " raciste ... et très, très, très diabolique."
Les accusations de Jackson s'étaient élargies par rapport aux commentaires précédents lors d'un événement au fan club de Londres le 15 Juin, quand il a dit à la foule, «Tommy Mottola est un démon.» À cette occasion, Jackson n'a pas abordé tous les aspects du racisme, et il a limité ses remarques à ses problèmes avec Sony, qui, selon lui, avait tenté de détruire ce qui devait être son album de retour, ►Invincible ◄, en omettant de le promouvoir.
Selon des sources proches de l'album, Sony avait dépensé 30 millions de $ pour produire Invincible et 25 millions de $ pour le promouvoir; cependant, seuls deux singles et une vidéo ont été libérés. Et tandis que Jackson donnait deux concerts anniversaire en Septembre qui ont ensuite été télédiffusés, il n'a pas fait de tournée pour soutenir l'album - une autre source proche du projet a déclaré que Jackson avait refusé de les faire. Jackson a également fait quelques apparitions publiques mais il a accordé encore moins d'interviews. Bien qu'Invincible se soit vendu à environ 6 millions d’exemplaires dans le monde entier et s'est retrouvé double platine aux États - Unis, il n'a pas été un blockbuster.
Pourtant, la pop star a depuis intensifié ses ennuis avec ses ventes d'albums et ses disques sur la question des droits d'artiste, celui qui lui a valu le soutien non seulement de Sharpton mais aussi de Johnnie Cochran. Alors que Sharpton soutient toujours l'avis de Jackson sur l'industrie du disque dans l' ensemble, Sharpton a dit au New York Post qu'il ne savait pas que la pop star allait diffamer Mottola, une action qu'il a dit être injuste et sans fondement.
"Il a été le premier dirigeant des phases d'enregistrements et s'offrait de nous aider à l' égard de la responsabilité des entreprises, en ce qui concerne les questions de la musique noire," dit Sharpton. "Je connais Tommy depuis 15 ou 20 ans, et il n'a jamais une seule fois mal pensé. Je le connais, il n'a jaimais dit quoi que ce soit qui pourrait être considéré comme raciste. ... Je ne savais pas que Michael projetait d'attaquer personnellement Tommy, mais personne ne peut dire à Michael Jackson ce qu'il doit faire".
Pour sa part, Sony n'a pas tardé à défendre Mottola, en faisant une déclaration disant que la compagnie a été déconcertée par les propos de la pop star, qui étaient «ridicules, méchants et blessants. »
"Nous avons été profondément choqués par les commentaires scandaleux que M. Jackson a proférés lors de son coup de publicité samedi dernier," affirmait la déclaration. "L'exécutif a été attaqué mais est largement soutenu et respecté dans toutes les parties de l'industrie de la musique et a même défendu à la fois la carrière de M. Jackson et les carrières de beaucoup d'autres superstars. En lançant une attaque sans fondement et injustifiée à la réputation de cet homme, M. Jackson a commis un abus grave du pouvoir qui vient avec la célébrité. Les, fausses déclarations bizarres que M. Jackson a proférées samedi, montrent clairement que ses difficultés sont ailleurs que la commercialisation et la promotion d' Invincible. "
Comme les lignes sont dessinées, Sharpton a déclaré au NYPost qu'il a déjà reçu une avalanche d'appels d'artistes de haut niveau et de producteurs bouleversés par Jackson et qui vont défendre Mottola, y compris les producteurs Steve Stoute et Corey Rooney (Jennifer Lopez, Destiny Child, Marc Anthony etc. ).
RESULTAT : Tommy Mottola a été limogé par Sony Music dans le seul but de crédibiliser Michael Jackson. Cela montre combien Michael Jackson était tout puissant ! Mais si absurde que soit l’idée qu’il défendait ou le but qu’il poursuivait, tout raisonnement s’ était émoussé contre sa conviction. » Il serait sans doute juste de voir dans Michael Jackson, une personne autoritaire, et aux confins de la paranoïa, qui finalement s'est retrouvé abandonné de beaucoup, et parfois même de ses fans.
A la vérité, quand le charisme personnel ne suffit pas. Il doit se compléter d’un ensemble de circonstances extérieures qui donnent du crédit au message manipulateur. En ce qui concernait Michael Jackson, le message était que Sony l'exploitait et voulait le dépouiller de sa part du catalogue Sony/ATV.
Une relation qui tourne mal et le réflexe immédiat d'accuser l'autre. Des échanges fructueux dont le succès, à l'inverse, ne dépendrait que de soi. Voilà en quelques lignes comment les psychologues décrivent la paranoïa. Ils suggèrent aussi que la paranoïa s'accompagne d'un processus d'interprétation et d'analyse relativement ►subtil et réfléchi◄. Les erreurs de jugement observées en cas d'échec relationnel ne seraient en fait qu'un moyen inconscient, et pourtant non-dissimulé, de protection. Pourquoi ? Pour protéger une image de soi très négative et fragilisée.
Enfin bref, parler de sabotage concernant la promotion d'Invicible, sous entendu que le manque de succès de l'album, aurait été voulu par Sony dans le but de plumer Michael Jackson me paraît totalement "INSENSÉ" . Pour saboter le succès d'un artiste, on lui accorde un budjet misérable pour la production et non pas 30 Millions, une avance de 8 millions sur les ventes futures, une promo dans le monde entier et deux clips.
En fait, Michael Jackson ne s'impliqua pas vraiment dans la fabrication du successeur d'History. Notamment confié au producteur Rodney Jerkins, celui-ci vit le roi de la pop déléguer plus que de raison, entretenant puis amplifiant le climat orageux avec Sony, sa maison de disques. Sony qui injecta quand même 55 millions de dollars (30 pour l'enregistrement et 25 pour la promotion) pour ce qui restera comme le dernier disque de Jackson. Un blockbuster dont les ventes s’avérèrent décevantes, par rapport aux scores de ses prédécesseurs.!
MJ avait un ego surdimensionné ! mais son ego très important ne coïncidait plus ni avec ses performances, ni avec sa réputation. Il pensait que la vie ne devait être que plaisir et que tout lui était dû.
Cette façon de penser mène à l'escalade : la personne à l'égo démesuré trouve qu'elle est pondérée et juste, et que celui qui est en face manque, forcément, d'objectivité.
De fait, jusqu'au bout, la carrière de MJ aura été marquée par les excès.
«Michael Jackson est le parfait exemple de quelqu'un qui a été détruit par le niveau de gloire qu'il avait atteint», expliquait en 2008 à l'AFP Robert Thompson, professeur d'audiovisuel à l'université de Syracuse (New York, est).