25 Avril 2017
Tandis que la magie ABBA dure toujours, j'ai remonté le fil de l'histoire et découvert les secrets d'un groupe qui n'a jamais fini de déchaîner les passions.
Deux histoires d'amour sont à l'origine du groupe ABBA.
Bjön et Benny sont deux fous de la musique qui, dès 1963, en Suède, montent chacun un petit groupe de rock. Anni-Frid, surnommée Frida et Benny tombent amoureux, Agnetha et Björn prennent le même chemin. Et voilà 4 amis qui, guitare sous le bras, débarquent à Chypre en avril 1970 pour une semaine de vacances. Ce qui devait être de la chanson pour le plaisir se transforme en performance grandeur nature face à un public de soldats des Nations Unies stationnés dans l'île. Quelques mois plus tard, le 1er Novembre 1970, tandis que leur complicité a grandi, les quatre amis décident de lancer un quatuor. Ils réunissent alors les initiales de leurs quatre prénoms : ABBA est né.
Les quatre larrons, déjà connus pour leurs carrières solo, font leur nid en Suède quand l'Eurovision change leur vie. Avec une chanson Waterloo, il tentent le concours européen de la chanson. on ne donne pas cher de leur peau, pourtant 2 minutes et 50 secondes suffisent aux quatre Suédois pour rafler le grand prix. Ce 6 Avril 1974, l'Europe découvre Abba, ses rythmes endiablés et son look aussi époustouflant que Kitsch. Sa force réside aussi dans son indépendance : Björn écrit les textes, Benny se charge des compositions musicales, tandis que les voix extraordinaires de Frida et d'Agnetha laissent une empreinte inédite. Sans compter que les quatre complices veillent eux-mêmes à la production de leurs disques et spectacles, ainsi qu'à la gestion de leurs affaires on ne peut plus florissantes. Ainsi tandis que Waterloo s'écoule à plus de six millions d'exemplaires, Benny et Björn se mettent à composer leurs succès de demain. S'enchaînent des tubes, tels que I Do I Do I Do I Do I Do , Mamma Mia ou encore Fernando, Abba accumule les records et les lauriers.
Les voici qui chantent en costume baroque Dancing Queen au mariage du roi de Suède. Ils reçoivent en moyenne 10 000 lettres de fans par semaine, tandis que trois millions d'Anglais se battent pour acheter les 11 000 places d'un concert Londonien. On dit même qu'Abba est la meilleure exportation suédoise après la marque de voitures Volvo. Comble de l'émotion : Frida (la brune) retrouve, grâce à sa célébrité, son père qu'elle croyait mort pendant la guerre. Il n'avait même jamais su que cette petite fille était née !
Le monde entier danse au rythme des refrains disco d'Abba. Seule l'Amérique du Nord est encore réticente, tandis que l'Australie les acclame comme aucun autre pays. En Amérique Latine et en Espagne, le groupe chante même ses tubes en espagnol. Les quatre membres deviennent les rois du business, créant leur société de production, leur studio d'enregistrement, rachetant des usines, des salles de cinéma, une galerie d'art et même une compagnie de pétrole. Le tout coté en Bourse ! En 1977, un documentaire, Abba : The Movie, connu en France sous le titre Viva Abba, déferle aux quatre coins de la planète. Un film phénomène qui comptabilise vingt millions d'entrées et envahit même le territoire américain au point que le mois de mai 1978 y est déclaré «Mois Abba !» Côté scène, l'horizon est pailleté, en coulisses, la réalité est moins rose....Agnetha (la blonde) souffre de cette popularité envahissante, elle a du public une peur terrible. Elle se sent comme à nu, loin de la protection de son chez-soi. Elle souffre du vertige des sommets et plus encore de la vue des fans. Elle raconte : «parfois c'était horrible. C'était le délire. Des foules en sueur, surexcitées, j'avais l'impression qu'ils allaient s'emparer de moi et que je ne pourrais plus jamais m'enfuir». Tant et si bien qu'Agnetha et Björn se déchirent avant d'annoncer officiellement leur divorce à la mi-janvier 1979.
L'aventure se poursuit néanmoins. Plusieurs années encore...D'ailleurs le meilleur reste à venir...Chiquita au profit de l'Unicef, Voulez-vous ou encore Gimme ! Gimme ! Gimme ! suivent A Have a Dream. Mais nouveau coup de semonce : deux ans après Agnetha et Björn, ce sont Frida et Benny qui annoncent leur divorce en février 1981. Peu à peu, le désir de chanter ensemble s'émousse. La magie n'est plus au rendez-vous. L'amour et l'amitié n'avaient-ils pas été à la base de leur alliance artistique ? Sans annoncer officiellement sa séparation, Abba apparaît finalement pour la dernière fois à la télévision le 11 décembre 1982.
les années 80 marquent un tournant important. Elles amènent un vent de fraîcheur dans de nombreux domaines comme la musique. La variété française n’aura jamais été aussi productive, de nouvelles icônes arrivent des Etats-Unis comme Madonna où Michael Jackson qui révolutionne aussi le monde de l’image avec son clip Thriller. Des prouesses visuelles qui sont aussi présentes dans certaines grosses productions américaines comme E.T. L’extraterrestre ou Retour vers le futur. En attendant, en France, on découvre certains films qui resteront cultes comme La Boum ou Le Père Noël est une ordure.
En janvier 1986, les quatre complices d'antan du groupe Abba, se retrouvent le temps d'une ultime chanson, filmée en l'honneur de Stig Anderson, leur ancien manager. Après un come-back en Suède en 1996, Frida se retire de la scène. En 1998, elle affronte la mort de sa fille dans un accident de voiture et, en 1999, celle de son mari, un prince Suédois. Benny, lui, a enregistré quelques albums instrumentaux. Il a aussi écrit une comédie musicale à succès, Mamma Mia, avec son vieux complice Björn. Ensemble, ils continuent de produire de jeunes artistes. Agnetha, souvent malmenée par la presse, vit recluse chez elle en Suède et n'accepte plus aucune apparition publique. On l'a même surnommée «La nouvelle Greta Garbo !».
Greta Garbo fut l'une des stars les plus adulées des années 1920 et 1930, mais aussi l'une des plus secrètes. Fuyant la publicité et les ragots, elle rendit célèbre l'une de ses tirades de Grand Hôtel même dans sa vie publique : « Je veux qu'on me laisse tranquille » (« I want to be let alone »). Elle n'accordait ni autographe, ni interview, sauf au tout début de sa carrière. N'assistait à aucune première et ne répondait pas à ses fans. Cette prédilection pour le secret ne fit que confirmer le surnom qu'elle garda toute sa vie, « La Divine » : belle, lointaine et inaccessible. D'après les lettres privées dont la publication a été autorisée en Suède en 2005 pour marquer le centenaire de sa naissance, il semblerait qu'elle ait été refermée sur elle-même et assez dépressive.
Certes les stars sont tenues de construire des cloisons entre elles-même et le monde pour rester vivantes. Mais se couper des autres, c'est se couper de la réalité et risquer de se dessécher. Les murs de Graceland ont été les premières planches du cercueil d'Elvis Presley. Il y faisait penser à un lion tournant dans sa cage ! Quant à Neverland, le temple érigé par Michael Jackson à sa propre grandeur, il semble l'avoir poussé vers l'aliénation plus que l'avoir protégé.
Alors pourquoi les stars ont peur alors qu'elles ont à priori tout pour elle ?
Qu'elles aient affaire à des fans sympathiques qui, une fois rassemblés en foule, deviennent monstrueux, ou à de véritables persécuteurs, les stars ont de nombreuses raisons de craindre pour leur sécurité. «Je me rappelle qu'on nous avait mis dans une cage pour ce concert parce que ça devenait totalement délirant...C'était dangereux..J'ai eu l'impression que s'ils nous approchaient, on serait mis en pièces» a raconté Ringo Starr
La plupart des stars n'ont pas dressé ces barrières successives qui les protégeront du monde extérieur. Mais elle observent le déchaînement dont elles sont la cause et comprennent rapidement que les spectateurs venus les voir, les toucher, pourraient un jour les dévorer toutes crues ! C'est pourquoi elles redoublent parfois de paranoïa...Steve McQueen s'est cru sur la liste noire de Charles Manson : Il s'est barricadé chez lui entouré d'armes. John Hinckley, amoureux de Jodie Foster , tire sur Ronald Reagan pour impressionner son actrice préférée. Les deux désirs sont d'un esthète, mais passer à l'action est d'un dément. Josiane B. poursuit Paco Rabanne et déverse des hectolitres d'eau bénite dans ses ateliers en le traitant de sorcier (il avoue n'être qu'un pharaon réincarné). Francis Huster est harcelé par une Christine qui le couvre de cadeaux, de lettres enflammées ou menaçantes, Gérard Klein par une Nicole. Que les célébrités susnommées déclenchent des parades érotiques n'a rien de révélateur, mais il s'agit toujours chez leur tourmenteur tourmenté du même refrain freudien: «Je l'aime, il ne m'aime pas, je le hais, je le tue. Ou je me tue.» Spielberg, Cher, Stallone, Olivia Newton-Jones, Madonna, Liz Taylor sont sans cesse traqués. Une étoile naissante, Rebecca Schaeffer, n'a pas eu le temps de briller: assassinée par un fan parano exalté.
Etonnez-vous après cela que la moindre demande d'interview de star passe pour une agression. Que son acceptation via des contorsions de diplomatie de guerre se déroule en temps limité parmi des gardes du corps en nombre illimité. Il est donc bon de savoir que des artistes sont victimes des stalkers et obligés de changer de vie.
Alors, pourquoi les stars ne se retirent-elles pas si cela est si difficile à vivre?
Certains se retirent à temps comme Greta Garbo ou Agneta du groupe ABBA, d'autres n'y arrivent pas et ne veulent néanmoins pas retourner dans l'anonymat, pourtant le phénomène de la «grosse tête» induit par une trop grande reconnaissance, devient dangereux, car il est impossible de trouver des limites là ou il n'y en a plus.
The Weeknd a sorti son album Starboy le 25 novembre 2016, un mois plus tard il franchissait le milliard d'écoutes en streaming.. Il est aussi numéro 1 des ventes aux Etats-Unis. En Europe même constat. En concert à l'AccorHotels Arena de Paris le mardi 28 février 2017, les fans achetaient à prix d'or des places sur le marché noir le jour même. Il y avait une ambiance survoltée dans cette salle où le canadien s'était déjà produit il y a trois ans, à l'époque où il n'était «que» la première partie de Drake pour le Would You Like A Tour. Depuis, il s'est bien émancipé de son compatriote et ancien mentor pour s'imposer comme un artiste de premier rang de la scène mondiale. Bref l'artiste ne cesse de faire parler de lui pour son ascension méritée et reconnue, aujourd'hui son talent séduit et les têtes connues se l'arrachent.
Abel Tesfaye voit le jour le 16 février 1990 et grandit à Scarborough, dans l'Est de Toronto. D’origine éthiopienne, il apprend l’amharique (une langue sémitique) auprès de sa grand-mère, qui s’occupe de l’enfant tous les jours pendant que sa mère monoparentale est au travail. Dans sa jeunesse, il est exposé aux influences musicales d’artistes RnB et pop comme Michael Jackson, R.Kelly et Prince. Il abandonne l’école à 17 ans, s’établissant avec deux amis dans le quartier torontois de Parkdale. Il découvre la drogue et obtient son premier emploi dans un magasin American Apparel ; c’est à cette époque qu’il commence à enregistrer des chansons.
Bref, les stars sont vulnérables comme les anonymes, et leur exposition médiatique ne fait qu’accroître des personnalités parfois à fleur de peau dans un monde impitoyable.
Néanmoins, pour rappel, Paul McCartney est aujourd'hui âgé de 74 ans, Ringo Star a 76 ans, Mick Jagger soufflera ses 73 bougies, et Chuck Berry est mort à 90 ans.
Bonne chance Abel Tesfaye...