20 Mai 2017
Les Fans de PRINCE, ont pu découvrir son domaine de Paisley Park, depuis octobre 2016.
Paisley Park, qui s'étend sur 6.5 hectares, est situé aux environs de Minneapolis. Le chanteur vivait là-bas, et y possédait des studios d'enregistrement et de tournage, depuis 1985. Au programme notamment: la visite du studio d'enregistrement, de la salle de répétition, et des centaines d'objets et de documents d'archives (vêtements, instruments, récompenses...).
De quoi faire baver d'envie les fans de Michael Jackson, qui eux n'ont pas la possibilité de visiter le domaine de Neverland....
C'est Graceland, la société qui gère également le domaine d' Elvis Presley à Memphis, qui en est gestionnaire.
Ouvrir Paisley Park est quelque chose que Prince a toujours voulu faire et il travaillait dessus activement. Pour la première fois, les fans du monde entier vont pouvoir faire l'expérience du monde de Prince puisque nous ouvrons les portes de cet endroit incroyable.
Prince est mort brutalement dans l'ascenseur de sa propriété le 21 avril 2016, victime d'une overdose de médicaments opiacés, ces antidouleurs qui contiennent un dérivé de l'opium. Comme une fange non négligeable de célébrités, il avait développé au cours de sa carrière des dépendances progressives à divers substances qui l'on conduit graduellement a une toxicomanie grave. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, le fonctionnement de la star est intrinsèquement addictif. Lorsque l'on est célèbre dans l'univers marchand qui est le nôtre, on plonge tête baissée dans le règne du quantitatif. La vedette vit sous le régime du toujours plus et de l'explosion des limites. La perte de limites, associée à l'accès immédiat aux drogues de toutes sortes, finit par rendre terriblement faciles la consommation et la dépendance. Prince comme Michael Jackson n'y a pas échappé.
MJ et Prince nés la même année (1958), sont des icônes de la communauté afro-américaine, possèdent une sens redoutable de l'entertainment et jouissent tous les deux d'une immense popularité.
Au début des années 1980, les deux hommes sont en pleine ascension (Prince a déjà à son actif plusieurs albums), à la fois sur le plan artistique et sur le plan commercial, mais ils rayonnent alors surtout sur le territoire Américain. En 1983, ils vont brièvement se croiser sur une même scène lors d'une soirée les réunissant aux côtés de James Brown. Cette soirée est anthologique, selon les fans. (on en trouve facilement des traces en vidéo sur internet) .
James Brown exprime toute son admiration pour Michael Jackson :
Un jeune homme que j'ai vu grandir (..?.) très gentil, humble et plein de talent, si vous le voulez bien, je vous demande de faire une standing ovation pour celui qui est assis derrière vous et dont vous n'aviez même pas imaginé qu'il pouvait se trouver parmi vous....Michael Jackson !
Michael rejoint sur scène James Brown. Il chante quelques notes de It's A Man's World, puis danse façon Brown, avant de tomber dans ses bras. C'est alors que Jackson lui murmure à l'oreille d'inviter Prince qui se trouve lui aussi dans le public. James reprend le micro et annonce «Applaudissez-le très fort parce qu'il a insisté pour que je vous présente Prince». Le Kid de Minneapolis emprunte une guitare et se lance dans un morceau en solo. Il retire sa veste et, torse nu, se dandine et pousse les cris qui ont fait sa marque, puis repart en chutant après avoir fait tomber un élément du décor. Jackson en profite pour s'éclipser, certainement pour se marrer dans les coulisses.
La lutte pour la conquête du monde commence avec la parution de l'album Thriller (1983), qui propulse Michael Jackson au rang de méga-star. Doté de plusieurs tubes inoxydables (Billie Jean, Beat It, etc..) l'album, totalement en phase avec son temps, doit aussi son succès phénoménal aux clips illustrant ces tubes, à commencer par celui de Thriller. La riposte de Prince ne se fait pas attendre longtemps : en 1984 sort en salles Purple Rain, film lorgnant vers le clip, dont l'intérêt cinématographique est très limité. Prince décroche néanmoins la timbale grâce à la scintillante bande originale du film et devient lui aussi une star mondiale.
En 1985, Prince participe à l'album caritatif «We Are The World» mais pas à sa larmoyante chanson-titre, portée par un MJ parfait (à l'époque) dans le rôle du boy-scout. De fait, le moins que l'on puisse dire est que leurs caractères et leurs styles de vie ne se ressemblent guère ....Au niveau des lieux de vie, à la démesure de leur notoriété : en 1987, Prince fait construire près de Minneapolis le pharaonique complexe de Paisley Park et en 1988, Michael Jackson fait l'acquisition de la propriété californienne qu'il va transformer en un somptueux domaine, baptisé Neverland.
Paisley Park , c'est de l'aluminium blanc et des panneaux métalliques à l'extérieur, les bâtiments ont très peu de fenêtres, car les studios d'enregistrement n'ont pas de fenêtres, mais aussi parce que Prince appréciait sa vie privée. Néanmoins une grande variété d'artistes, dont REM, Madonna, Stevie Wonder, Barry Manilow, Neil Young, Celine Dion, Kool And The Gang, et même notre France Gall nationale ont profité des studios d'enregistrement ultramodernes , de la salle de répétition, etc... La pyramide de verre qui marque l'entrée du bâtiment était toujours éclairée de la teinte violette de sa signature chaque fois qu'il se passait un événement chez lui.
Malgré les aléas du Music Business et un indépendance fragile, Prince a réussi à mener sa barque en s'appuyant sur des tournées au succès jamais démenti. Il faisait sensation en live ou lors de grands shows télé, sortait des albums sans toujours les défendre, et bataillait pour garder le contrôle de son image et de sa musique.
Bien sur comme tous les grands, il avait un train de vie et un entourage dispendieux...Début 1989, un vent de panique souffle sur Paisley Park, Prince vire ses managers historiques, le trio Cavallo, Ruffalo & Fargoni, ainsi qu'une bonne partie du staff. Bob Cavallo dira que l'argent brûle les doigts de Prince. Caprice d'esthète, dix employés s'occupent à temps plein de sa garde-robe pour confectionner des pièces qu'il ne mettra jamais plus de deux semaines.
La bonne étoile se nomme Tim Burton, qui lui propose de réaliser un disque pour accompagner la sortie de son blockbuster, Batman. Prince signe en 1992 avec Warner Bros, le plus gros contrat de l'histoire du disque à l'époque [ 100 millions de dollars] , pour mieux le dénoncer, siglant son visage d'un "slave", changeant de nom et multipliant les projets à un rythme que la major ne suivait plus. En 1996, Prince s'émancipe. Bien lui en a pris. Commercialement, il a su donner ses lettres de noblesse au DIY. Libre et affranchi.
Au fil des années, Prince n'a jamais reculé devant ses choix les plus hasardeux et osés, empruntant au passage les codes de mouvements diamétralement opposés (baroque, punk, glam, néoromantique, psychédélique.....En comparaison les extravagances vestimentaires de Jackson paraissent mesurées ) Parmi des innombrables tenues, coiffures et accessoires, je peux citer une étole en fourrure rose bonbon portée sur une veste brodée de perles et de sequins (époque Purple Rain), des tresses bleues en 1999, des bas montant jusqu'à mi-cuisse (époque Sirty Mind), des hauts transparents sur torse velu, ou encore un costume doré inoubliable laissant à l'air libre le postérieur princier (porté aux MTV video Music Awards en 1991). Son troisième album, Dirty Mind (1980) marque un tournant vers une sexualisation de ses paroles et de son image. La pochette reste un grand moment de bravoure : Bandana sur torse épilé, veste ornée de clous sur les épaulettes et, surtout, cadrage stratégique de la photo au ras du slip moulant. En octobre 2013, il annonce sur Twitter qu'il organise une pyjama party ouverte au public dans son studio personnel, en pleine nuit. Pour coller avec le thème de la soirée, il apparaît en pyjama «Mon Petit Poney» : La preuve d'une autodérision assez inattendue.
Dans son parcours et son oeuvre, les femmes ont joué un rôle déterminant, celui de muses et d'indispensables compagnes. C'est auprès d'elles qu'il a de tout temps trouvé l'inspiration, qu'elle soit romantique ou bien plus charnelle et perverse. La femme de sa vie devait aussi être une artiste. Pas vraiment son égale - c'était trop inconfortable pour son ego - plutôt sa marionnette, une poupée prête à exaucer tous ses caprices. Ce démiurge macho aimait composer pour ses chanteuses, mais il ne supportait pas trop qu'elles lui résistent.
Malgré quelques cahots sur son parcours, il est resté passionné, bouillonnant et généreux. Musicien à la discographie pléthorique, personnalité énigmatique et fantasque, compositeur et producteur pour d'innombrables artistes, showman félin aux concerts incandescents, Prince fut un génie baroque et révolutionnaire, dont on ne finira jamais de découvrir les multiples facettes.
Je passais beaucoup de temps seul et je me suis tourné vers la musique. Je jouais tout le temps. Elle comblait en quelque sorte le vide.
Michael Jackson avait acheté cette propriété en 1978, et l’avait renommée du nom du pays imaginaire de Peter Pan. La résidence de Neverland s’étend sur 1100 hectares. Elle est entourée par un immense jardin avec piscine et des courts de tennis, mais dispose aussi d’une annexe, d’un studio de danse et d’un cinéma de 50 places, entre autres....
L'histoire de Neverland est faite de hauts et de bas puisqu'à ses débuts, la demeure californienne de Michael Jackson attirait des milliers d'enfants grâce à ses attractions et son immense jardin. Mais après les dernières accusations de pédophilie, le chanteur avait abandonné son ranch en 2005 puis l'avait finalement vendu à Colony Capital pour éponger ses dettes.
Le ranch a ensuite repris son nom d'époque, Sycamore Valley Ranch, et il ne reste presque plus de traces des aménagements orchestrés par Michael Jackson à l'exception des rails du train, et du mot Neverland taillé dans des buissons.
Les propriétaires, Colony Capital, voulant à tout prix s'en séparer, ont sollicité Sotherby's International Realty pour la vente. «La propriété garde l'aura de Michael Jackson, ce qui aidera sans aucun doute à la vendre», assurait l'agent immobilier. Mais après plusieurs mois sur le marché immobilier, où il était affiché à 100 millions de dollars, Neverland, l'ex ranch grandiose de Michael Jackson n'a pas trouvé preneur. En mars 2017, il est de retour sur le marché à un prix très réduit : 67 millions de dollars, ( C'est une baisse de 33 millions de dollars par rapport au prix initial demandé il y a deux ans) et sans mention au Roi de la Pop. Une vidéo de cinq minutes qui présentait le bien en utilisant la chanson Man in the Mirror en illustration sonore a été finalement retirée !
Des visiteurs se sont déplacés mais personne n'a fait d'offres. La réputation de la maison semble poser problème pour la vente.