A qui voudriez-vous vous mesurez ? A Michael Jackson Incontournable, évidemment. L'homme qui a démocratisé le moonwalk, et révolutionné les chorégraphies dans ses clips et sur scène ?
Michael Jackson était un bon danseur. Un excellent danseur même (pas un génie, non, il ne faut pas exagérer). C'était surtout, son physique en mouvement qui a influencé les représentations corporelles de masse. Il avait un art particulier, c'est là sa signature, la saccade fulgurante et énervée - là où les danseurs hip-hop visaient davantage la performance, l'élan, l'ouverture, l'amplification, l'élévation, le déplacement. Michael Jackson dansant, ce n'est plus la vision d'un corps qui va à la conquête de l'espace et de l'autre, qui lutte contre la pesanteur. Pour reprendre des exemples populaires, dans «West Side Story» ou dans «Fame», le corps dansant bouge, découvre le monde extérieur, fait exploser ses limites et ses coutures, il appartient à un espace social qu'il modifie. Michael Jackson qui danse c'est l'opposé. C'est le spectacle d'un corps centré sur lui-même, sur la furtivité de ses émotions, de ses spasmes. C'est un corps souple qu'un monde intérieur largement inconnu et souvent indécent fait tressauter. Le corps Jacksonien est un corps hautement narcissique, ou en tout cas auto-centré. Est-ce exagéré ou pompeux de penser que ce physique-idéogramme survient à une époque, les années 80/90, où le corps individuel supplante le corps social ? Pris de saccades spasmodiques, électrisé par une danse rituelle de possession qui semble une surchauffe de robot aux séquences enchaînées aléatoires. Chaque pas est pesé, anticipé, répété mille fois, calculé, programmé. De même, les halètements, les cris, les soupirs, les tics et les crispations qui entrecoupent le flux mélodique de sa voix sont maîtrisés, tenus comme la corde dans la tension de l’arc. Dans la grande histoire de la danse, ce n'est pas grand chose. Dans l'histoire des représentations de masse, c'est beaucoup. Car sur scène, sans trucage possible, Michael tenait la route, avec une technique et un physique magnétiques.
Je n'ai jamais appris à danser, ça m'est toujours venu naturellement. Quand j'étais petit et qu'il y avait de la musique, on ne pouvait pas me faire asseoir, même de force. Et même aujourd'hui, si quelqu'un joue quelque chose, je m'anime, je me mets à faire un contre rythme sur le son que j'entends, c'est un instinct naturel.
Michael Jackson
En fait qu'appelle-t-on un bon danseur ? Certains danseurs ont une bonne technique et la considèrent plutôt comme une pratique sportive, mais ils ne sont que dans la performance, qui peut faire mal au corps, mais aussi à soi (voir par exemple le film Black Swan)
Pas besoin d'être un professionnel pour espérer des résultats, il suffit simplement de se mettre à danser !
En juin 2010, c'est avec ce titre que l'on découvre Stromae, un chanteur belge en devenir. Son style particulier fait mouche : il mélange le hip-hop à la musique électronique avec brio. Très rapidement, son succès dépasse sa Belgique natale. En effet, il se place en tête des ventes dans plusieurs pays européens, dont la France, et au Québec. «Alors on danse» est le titre phare du premier album de Stromae, «Cheese». Il raconte l'histoire d'un employé de bureau qui est à bout. Le clip illustre parfaitement les paroles de la chanson «Alors on danse». Elle a bénéficié de plusieurs reprises, mais aussi remixes, dont un featuring avec Kanye West !
Convaincus pour la danse ? Pas encore tout à fait, car vous êtes persuadés de ne pas être doués pour la danse, de ne pas avoir le sens du rythme, de bouger sans la moindre grâce… Halte à ces fausses bonnes raisons! «Il suffit d’écouter la musique, de sentir ce qui se passe en soi et de laisser venir. Nous abritons tous une danse intérieure qui ne demande qu’à s’exprimer», Il sera toujours temps ensuite de perfectionner vos premiers élans spontanés.
De toute évidence, nous sommes nés pour danser. Paradoxalement toutefois, nous n'exploitons qu'une infime partie de cette richesse et de cette ressource et nous la reléguons au dernier rang de nos priorités en matière de santé ou d'éducation. Or danser fait du bien !
Mais d’où vient donc ce pouvoir euphorisant de la danse?Danser nous reconnecte aux souvenirs heureux de notre toute petite enfance, quand notre mère nous berçait dans ses bras, et surtout quand dans son ventre nous étions habités par le rythme de ses battements de cœur, doucement balancés au gré de ses mouvements. «Quand nous dansons, nous sommes en effet dans un état de conscience modifiée, comparable à celui que procure l’hypnose. Le rythme et les gestes qui se répètent favorisent cette forme de transe, d’exaltation». Des parenthèses de lâcher prise qui ne peuvent que faire du bien.
La danse est un incroyable antidépresseur et surement le moins cher du marché. L’International Journal of Neuroscience a publié une étude indiquant que la thérapie par les gestes et les mouvements de la danse permet de soigner la dépression et le stress grâce à sa capacité de contrôler les niveaux de sérotonine et de dopamine présents dans le corps. Aussi, puisque danser est une activité sociale, cette dernière annihile le sentiment d’isolement qu’apporte la dépression.
Danser, c'est aussi être capable de retenir de nombreux pas. Pour mieux les mémoriser, les danseurs se soumettent à un exercice de répétition et de reproduction régulier et ce processus serait un excellent exercice pour la mémoire.
Enfin, danser en soirée, sur la plage, autour de la piscine d'un club de vacances, ou à la maison n’est pas qu’une séance d’aérobic gratuite : ça rend aussi plus intelligent. Une étude prouve que l’effort chorégraphié que l’on s’inflige améliore l’acuité mentale, soigne la mémoire et aide même à prendre des décisions.
De quoi s'approprier les mots de La Fontaine : «Vous chantiez? Et bien dansez maintenant».
Au son de la musique la tête oscille légèrement, le pied doucement se décolle, parfois même survient un claquement de doigt. Dès les premières secondes, la musique met notre corps en mouvement. Et cette réaction commence dès le plus jeune âge !
C’est plus fort que nous. Certaines musiques nous donnent irrémédiablement envie de danser.Il y a une sorte d’attraction. Il y a une force qui transporte et qui met en mouvement. »
Allez, en piste ! On synchronise les pas avec le rythme et on s'élance sur la musique !
Le premier effet positif de la danse est de se sentir vivant. Le rythme réveille les rythmes du corps comme le battement du cœur, transposé dans la pulsation de la musique, dans les frappes des pieds qui réveillent l’énergie vitale. Dans le balancement du rythme qui reprend le va-et-vient de la respiration et le transpose dans les mouvements. Ces effets revitalisants se ressentent dès la première fois. Ils se traduisent par un sentiment d’enthousiasme qui veut dire étymologiquement en grec « avoir le dieu en soi », c’est-à-dire se sentir emporté par une énergie qui nous transcende, nous transforme, on se sent différent de ce qu’on est au quotidien, plus joyeux, optimiste, convivial, on se sent autre, parce qu’on a réveillé certains aspects de nous-mêmes qui ne nous sont pas familiers.
Plus on pratique la danse, plus on se familiarise avec ce soi positif et amoureux de la vie.
Chaque danse a un esprit différent et une fonction différente. Les unes favorisent la découverte et l’expression de la sensualité (salsa, samba…), d’autres d’un érotisme plus passionné (le tango), certaines sont collectives et créent une communion de groupe (les fêtes techno), d’autres permettent d’exprimer une force revendicative, (le hip-hop), d’autres sont plus ludiques (le madison, la macarena, les danses country, la zumba), chacune d’elles évoque un univers différent et nous fait explorer un aspect de nous-mêmes. Elles représentent donc un très bon outil de connaissance de soi et il serait difficile d’affirmer que certaines seraient meilleures que d’autres…
Heureusement, pour ceux qui ne sont décidément pas de grands danseurs, danser un slow est très simple, et permet de partager un tendre moment avec son ou sa partenaire. Pourquoi pas sur fond d'une chanson immortelle ?
Et finalement, si vous préférez vous relaxer, rêver, sur des musiques romantiques, et les écouter dans la sérénité, les chansons du groupe Sade vous emmèneront certainement vers des voyages lointains... Il n’y a qu’une seule façon de découvrir les effets de la musique : essayer.