2 Janvier 2018
Plus de six ans après la mort de Michael Jackson, un ancien collaborateur du King Of Pop, a dévoilé la cruauté dont il pouvait être capable avec les membres de sa famille, comme avec ses rivaux dans le showbiz.
Sing To Me. «Chante pour moi», c'est le titre des mémoires de L.A Reid. S'il n'était pas un des producteurs de musique les plus prolifiques de ces trente dernières années et l'un des grands pontes de Sony Music, on pourrait le soupçonner de profaner le mythe. C'est dire combien les passages de L.A Reid sur Michael Jackson, dont il supervisa une partie de la carrière, nous épargnent l'habituel concert de louanges sur le chanteur certes génial, mais bien plus obscur que ne laissait transparaître son visage pâle et modelé selon les traits du Peter Pan de Disney...
«Un être froid comme la glace». Le souvenir de Reid n'est pas franchement celui d'un homme-enfant s'efforçant de faire tourner le monde aussi joliment que ses manèges de Neverland. Pour l'ex-président d'Epic Recors, les barbes à papa ont un goût sacrément amer.
Travaillant avec le compositeur Babyface sur un album de Jermaine Jackson, le frère aîné de Michael, dans les années quatre-vingt dix, Reid aurait été expressément convoqué par le management du King Of Pop. Excité à l'idée d'oeuvrer au service de Michael, le producteur aurait sauté, tout affaire cessante, dans l'hélicoptère appointé pour l'emmener à Neverland, dans la banlieue de L.A. Là-bas, signature d'un contrat de confidentialité. Jusque-là rien d'anormal de la part d'un artiste aussi intouchable que Michael Jackson à l'époque.
C'est, au terme d'une visite guidée de Neverland, en retrouvant MJ dans une salle de projection de l'immense propriété que L.A Reid aurait commencé à déchanter. Dans un accès de narcissisme, Jackson visionne alors un concert de James Brown datant de 1983, au cours duquel il fut invité sur scène, peu avant que son grand rival Prince ne rejoigne à son tour l'interprète de I Fell good. L'apparition de Michael déchaîne la foule. Celle du «Nain Pourpre», entravé par un perfecto lamé or et sa guitare, vire au fiasco. Une décennie après les faits, Jackson ne peut s'empêcher de se moquer de Prince, cruel et revanchard. Le malaise de Reid se prolonge quand l'interprète de Bad décide de se faire projeter une scène de Under The Cherry Moon, premier film pop-sentimental de son rival, pour s'esclaffer encore plus fort.
Les affaires restent les affaires. Un second rendez-vous est fixé, afin que L.A Reid présente des chansons au King Of Pop. Entre temps, Jermaine Jackson a découvert les manigances de son petit frère. Alors que Reid lui confie son inquiétude de voir l'aîné des Jackson quitter son label LaFaceRecords, Michael, plus que détaché, lâche avec cynisme : «Si Jermaine a signé un contrat avec vous, alors il devra le respecter, ce sont les règles du métier». Reid n'en revient pas. Mais MJ a déjà tourné les talons. Fin de la discussion.
Quelques semaines plus tard, faute de pouvoir se désengager de son contrat avec LaFaceRecords, Jermaine Jackson demande à Reid de lui composer un titre dans lequel il souhaite vomir tout ce qu'il pense de Michael. Cette fois, Reid n'a pas d'autre choix que de s'exécuter. Intitulé Word To The Bad, le morceau se propage rapidement sur les ondes. MJ est évidemment furieux et exige de Reid qu'il sabote le succès de cette chanson vengeresse.
L.A Reid n'aura rien à faire. Les frères Jackson se sont supposément réconciliés chez leur mère. Et plus aucune radio ne diffuse Word To The Bad. «Comme si la chanson n'avait jamais existé. Je ne sais pas ce qu'a pu faire Michael. Mais la chanson a littéralement disparu». «Ce Michael Jackson là était plutôt cruel», «Il n'avait pas tort, mais on ne s'attend pas à ça de la part de Peter Pan. On s'attend à un peu de compassion ou quelque chose. Non. Froid comme de la glace» écrit Reid dans ses mémoires.
Dans Moonwalker (1988) Jackson se lâchait au sujet de Prince en ces termes :
C’est une des personne les plus malpolie que j’ai rencontré. Je n’aime pas du tout être comparé à Prince. Je fais mes preuves, et ceci depuis que je suis petit. Ce n’est pas juste. Il pense que je suis son concurrent. J’espère qu’il change d’idée car, mon gars, il se fait du mal. Il est du genre à commettre un suicide ou un truc dans le genre. Il était si malpoli, une des personne les plus malpolie que j’ai rencontré. Prince est très compétitif. Il a été très méchant envers ma famille.
MJ n'a jamais pour autant dévoilé quelles malfaisances Prince avait infligé au clan Jackson. Il n'y en avait aucune certainement.
Il était également avéré qu'il s'était moqué ouvertement de son rival, lorsque ce dernier s'était retrouvé les quatre fers en l'air sur scène après avoir confondu un réverbère en papier mâché avec un vrai, lors de l'hommage à James Brown en 1983.
Il s'est ridiculisé. C'était la risée de tous. Les gens couraient et criaient. J'étais tellement embarrassé. Tout a été filmé.
Dans les années 80, Prince et Jackson étaient des superstars qui vendaient des millions de disques et faisaient d'énormes tournées mondiales, mais alors que Jackson utilisait les tabloïds pour se faire de la publicité. Prince ne le faisait pas, il laissait son travail parler pour lui. Il s'est mis à l'abri des paparazzis en restant au Minnesota, donnait des entrevues à de très rares occasions, passait son temps à travailler, ce qui a construit sa réputation, et c'est pourquoi il n'y a jamais eu d'histoire scandaleuse dans la presse sur lui, peu importe ce qu'il faisait ou ne faisait pas.
Si vous pensez à ces deux superstars vous vous retrouvez avec ce simple résumé de leurs histoires..
- Michael Jackson est connu dans le monde entier pour avoir été plusieurs fois accusé de pédophilie. Les médias l'appelaient «Wacko Jacko».
Fardé de blanc, de rouge à lèvres et de faux cils, il cessait d'être noir, sans pour autant devenir femme. Prisé des milieux gays, il lévitait dans cette sphère brumeuse du «transgenre», sorte de troisième sexe dont la figure a remplacé celle de l'homosexuel au rang des grandes transgressions sociales. Accusé d'attouchements sur mineurs, il verse 22 millions de dollars aux Chandler en 1993 pour qu'ils se taisent. Puis il a été reconnu non coupable, dans un procès en 2005 pour abus sexuel envers un petit cancéreux, Gavin Arvizo, bien que trois membres du jury aient avoué à l'issue du procès qu'ils le pensaient coupable. Les failles du chanteur, mises en scène par ses excentricités en tout genre - du caisson à oxygène en passant par les petits garçons qui l'accompagnaient partout - faisaient dire à Jackson qu'il était victime des médias !
- Prince, est connu pour avoir refusé de faire un duo avec Michael Jackson sur la chanson BAD, la toute première phrase de la chanson, «Your Butt is mine» (Ton cul est à moi) lui avait posé problème.(Logique) En 1993, pour échapper au contrat qui le liait à Warner Bros, il a abandonné son nom et s'est désigné par un symbole graphique hybride et imprononçable. Cette astuce lui a permis d'auto-produire librement plusieurs albums, il a finalement récupéré son nom de scène en 2000. Prince est donc l'un des rares humains à avoir troqué, durant sept années, son nom contre un pictogramme !
Il se fera appeler «Love Symbol» et les médias le rebaptiseront «The Artist Formerly Known As Prince» ou TAFKAP, qui signifie : «L'artiste qui s'est fait connaître avec le nom Prince».
Multi-instrumentaliste, boulimique de musique, passionné insatiable, Prince aimait faire sensation en live ou lors de grands shows télé, sortir des albums sans toujours les défendre, batailler pour garder le contrôle de son image, et de sa musique tout en épaulant d'autres artistes. Enfin, il ne se comportait pas comme une star en dehors de la scène.
S'il n'y a jamais eu de confrontation directe, l'un comme l'autre ayant tout à perdre, les deux chanteurs américains n'ont cessé de s'affronter à distance.
La raison première de cette rivalité provient certainement du fait que lorsque Prince est arrivé dans le paysage pop avec sa funk psyché une bonne dizaine d'années après Michael Jackson, la presse l'a immédiatement présenté comme le digne héritier du premier. Ce positionnement en frontal a quelque part fait germer la confrontation entre les deux artistes.
Wendy et Lisa, les deux musiciennes de Prince qui ont accompagné ses premiers succès, rappellent qu’ils avaient tous les deux des personnalités différentes mais que «Jackson était un personnage de Walt Disney et Prince une créature maléfique inventée par Warner Bros» . Dans la bouche des fans, cela donnait le gentil roi de la pop, Michael Jackson, contre sa royale méchanceté, Prince.
Cependant Prince apparaissait pour MJ comme un double qui menaçait de prendre sa place. D’où ses explosions de jalousie délirantes, tenaces, et proches de la paranoïa.
«Prince était sur le même créneau et touchait un large public. Michael n'aimait pas cela», explique l'écrivain et cinéaste Nelson George dans le documentaire de Philip Priestley «Doctor Prince et Mister Jackson» (2008).
Cette rivalité n'a pas empêché Prince de reprendre sur scène le tube de Jackson, «Don't stop 'til you get enough» quand Michael Jackson est mort le 25 juin 2009.
Michael était un jeune homme cruel.
Dans le New Musical Express, le 1er journal rock de Grande Bretagne, il raconte ce qu'il appelle «l'incident de Dallas», survenu au cours de l'année 1979. L'interview fut retranscrite avec les déclarations de Michael, mais aussi ses rires, ses gloussements, les curieux méandres de son cerveau. On y aperçoit la géographie émotionnelle du psychopathe. Sa joie perverse.
C'était dans un magasin de disques - Il fallait qu'on dédicace nos albums alors ils nous ont fait un corridor de policiers, parce que les kids poussaient et hurlaient devant la porte - Une fois dans le magasin on s'est aperçu qu'on étaient littéralement égratignés des pieds à la tête ...Les kids ont commencé à voler des disques, il a fallu sortir tout le monde ...C'est pas drôle du tout, je ne sais pas pourquoi je ris en vous racontant ça ( rire nerveux), c'était même horrible...Tous les Kids ont commencé à s'appuyer sur l'immense vitre (rire ), ce n'est pas marrant du tout, la vitrine a explosé avec un bruit de tremblement de terre...Trois fillettes ont eu la gorge ouverte et un garçon a été défiguré, il y avait du sang partout, c'était horrible, n'est-ce pas ? (Gros gloussement)
La Toya Jackson a parlé du jour où elle a surpris Michael, le regard fixe, observant un enfant comme l'aigle observe sa proie.
Il en avait un et le fixait intensément, avec le regard vitreux d'un prédateur. Quand je lui ai demandé pourquoi il le regardait comme ça, il a souri et m'a répondu : «Je le regarde, c'est tout ! J'aime ça. Où est le problème ?» Le garçon désigné resta à Encino un mois, peut-être plus. Et au bout d'un mois, ce garçon qui riait et courait partout on le retrouva tout triste, avec une mine épouvantable et ce regard vide, effrayé - Ils changent
Bob Michaelson, son ami et associé, se souvient aussi des réactions de Michael Jackson devant la souffrance des enfants. Un comportement de cyborg galactique, à des années lumières des problèmes humains :
Un jour à Chicago, on lui a amené un gamin sous poumon d'acier - Franck Dileo et moi, nous étions au bord des larmes. J'étais si remué que je n'ai pu regarder. Comment ne pas pleurer ? Il aurait fallu avoir une pierre à la place du coeur. Mais Michael n'a pas cillé. A aucun moment. Pas même après le départ du petit. Il était tout sourire. Le même sourire supérieur, amusé par le jeu de la vie.
►Le plus amer est Randy Jackson : Lui qui fut le manager personnel de Michael durant le procès de 2005 a affirmé que Michael lui devait 1,7 million de dollars et qu'il n'a jamais remboursé les sommes empruntées à des amis pour payer les frais du procès. Quand Randy a tenté de lui en parler face à face à Las Vegas, il a été éconduit par ses gardes du corps, sans même quelques banalités polies !.
►Brad Buxer, a raconté au MJ MusicDay qui a eu lieu le 18 novembre 2017 à Lille, que Michael n'appréciait pas que ses collaborateurs se fréquentent entre eux, qu'il aimait avoir l’exclusivité dans les rapports qu'il entretenait avec chacun. Il n'appréciait pas non plus qu'ils aient une vie amoureuse car il aimait qu'ils soient à sa disposition à tout moment de la journée ou même de la nuit.
La liste n'est pas exhaustive ....
Jackson n'avait pas de vrais amis et il s'était éloigné de sa famille ... Voilà ce qui arrive quand vous repoussez tous les autres ... à y penser, Prince est mort seul de la même manière que MJ. Il était connu pour être capricieux, fantasque, mais JAMAIS il ne fut accusé de choses graves.
C'est clair, Jackson, régnait en maître absolu, il était incapable d'empathie, et dominait ceux qui, contrairement à lui, éprouvent des sentiments et des émotions.