23 Octobre 2017
Alors que I Want You Back sortait en octobre, les Jackson Five faisaient leur première apparition à la télévision dans Hollywood Palace. L'invitée d'honneur n'était autre que Diana Ross, qui faisait sa dernière apparition avec les Supremes. J'ai regardé en retenant ma respiration depuis mon salon à Gary, avec Latoya, Randy et Janet à mes côtés.
Après qu'elle et les Supremes aient ouvert le show avec une mélodie de la comédie musicale Hair, de Broadway, Diana a pris le micro.
«Je suis très heureuse de vous accueillir», a-t-elle dit, «spécialement ce soir, car j'ai le plaisir de vous présenter une jeune star géniale qui est dans le métier depuis toujours. Il a travaillé avec sa famille, et quand il chante ou quand il danse, il illumine la scène. Je vous présente Michael Jackson et les Jackson Five !».
(Autobiographie de Katherine Jackson - 1990 (My Family)
Officiellement, Michael Jackson fut découvert par Bobby Taylor, puis Diana Ross, la chanteuse noire des suprêmes, au cours d'une party privée organisée par les dirigeants de la Motown. C'était calculé dira Berry Gordy, je voulais qu'il soit avec elle.
À l'automne 1969, Michael, âgé de 11 ans, est invité pour un séjour de longue durée dans la maison de Diana à Beverly Hills. Elle est la grande reine noire, la diva, le super-symbole de la Motown. Le petit Michael adore son fin visage anguleux, son sourire de panthère prête à mordre, sa lourde chevelure sombre. Il en fait son idole, l'imite, cherche à lui ressembler. Selon J.Randy Taraborelli, Katherine Jackson, était troublée par la vie de Michael chez Ross. Elle s'inquiétait du mode de vie de Diana et de sa façon d'influencer son fils.
Dans la maison, raconte Christopher Andersen, Michael s'amuse à espionner la vedette à son insu. Tandis qu'elle répétait devant son miroir, il passait des heures dissimulé derrière le canapé à imiter ses gestes.
Ses premiers souvenirs d'enfance, sont les studios de la Motown, la scène de l'Appolo de Harlem, les ovations du public, les articles dithyrambiques du L.A Herald ou du L.A Times, les hôtels de Las Vegas, l'intimité passionnante de Diana Ross dans sa villa de Beverly Hills.
Michael découvre le bleu des piscines, les parcs surveillés par des hommes armés, les systèmes de vidéo-surveillance, le ballet des Rolls et des limousines. Chaque soir la villa de Diana Ross, s'allume comme un arbre de noël. Il y a là l'icône mystique et ses adorateurs - C'est une école de la vie désordonnée, de l'orgueil et du pouvoir, un monde d'artifices et de névroses qui n'a aucune prise sur le monde réel. Les héros Hollywoodiens ne sont que des personnages de plâtre, des poupées de chiffon, plus proches de la Rome décadente que des héros de Jack London. Dans la villa de Diana Ross la seule aventure possible est celle des dragues froides, des comprimés et de la poudre blanche, des perversions, du plaisir d'éprouver de nouvelles sensations, la tête sur un oreiller de dollars. (aussi bien que chez Elizabeth Taylor).
Le petit Michael chante et s'agite sur scène, avec son visage d'ange. Il avouera que pendant cette période, Diana Ross avait été pour lui «Une mère, une amante et une soeur, le tout réuni en une seule femme extraordinaire». Cet univers transgressif imposé au petit Michael par Berry Gordy, lui donne à fantasmer, il découvre le pouvoir apporté par l'argent et le sexe, ces deux nerfs de la guerre, qui contribuent au sentiment de toute puissance.. En fait, Il a été soumis à une inflation de sensations qui ont pu, in fine, modifier son cheminement personnel.
Les spécialistes de l'enfance s'accordent pour dire :
Au niveau de leur développement général. Grandir implique en effet :
Bien sur il lui est toujours impossible d'aller courir avec les gamins sur les collines de Los Angeles, une fronde dans la poche, avec des costumes d'indiens ou de cow-boys. Il est devenu très tôt un pur rouage de la machine à dollars. La seule enfance qu'on lui propose est une enfance de personnages animés par des systèmes artificiels. Diana Ross le prend finalement par la main et l'emmène visiter Disneyland, le «Pays des enfants». Il découvre Blanche Neige, Alice et le lapin blanc, Dumbo l'éléphant aux grandes oreilles, Cendrillon et son carrosse surnaturel, Donald en costume de marin qui lui tend la main et parle avec lui. Debout dans Main Street, Michael regarde émerveillé les arabesques de lumières, les mondes magiques qu'on peut explorer.
Il est chez lui - ici, dans le pays des automates et des artifices, le «Neverland» imaginaire, le seul qu'il connaisse.
MJ déclara au journaliste Français Guy Abitan, en 1983 :
Diana est la sorte de personne, voyez-vous, à qui je puis tout dire - absolument tout - les désirs les plus insensés, les secrets les plus secrets d'entre tous, elle est comme une part de moi-même.
Michael Jackson confiera aussi :
Diana Ross et moi avons parfois des conversations très profondes, surtout au téléphone. Je suis capable d'aller beaucoup plus loin par téléphone que de vive voix.
On retrouve cette manie tordue du téléphone dans la relation que Michael Jackson entretenait avec le jeune Terry George - Le gamin, qui appartient au Show-biz Hollywoodien, évoquera «Une séance de sexe au téléphone» entre lui et Michael Jackson :
«Il semblait fasciné par le sujet de la maltraitance des enfants, a déclaré George, il me demandait de quelle façon j'étais élevé, si j'étais maltraité. Il ne semblait pas aimer les hommes de sa famille. J'ai été surpris qu'il n'ait jamais parlé de ses frères et qu'il était beaucoup plus proche de ses soeurs, La Toya et Janet. Quant au sexe apposé : Michael n'a jamais mentionné les femmes, j'ai eu l'impression qu'il n'avait aucune orientation sexuelle particulière. C'est en avril 1979 que Michael a soudainement changé de vitesse. «Te masturbes-tu ?» m'a t-il demandé alors que je n'avais que 12 ans. J'ai réussi à dire «Oui», j'étais embarrassé, et je ne comprenais pas vraiment ce dont il me parlait, j'essayais de l'écarter du sujet mais Michael Persistait. «Crois-tu que je suis en train de le faire ?» me demanda t-il. J'ai répondu, le fais-tu ? ...Je ne savais pas quoi dire. J'ai été choqué, paniqué. Je voulais raccrocher, mais il était Michael Jackson, et je voulais le garder comme ami. Selon George, Jackson a continué de décrire cette activité sexuelle en détails pendant quatre ou cinq minutes. George a ressenti qu'il n'était pas la seule personne avec laquelle Michael parlait par téléphone de manière suggestive. Mais je n'ai aucun moyen de savoir cela avec certitude a-t-il ajouté, cependant il ne lui a pas fallu longtemps pour parler de sexe et cela ne semblait pas gênant pour lui.
En 1982, à 24 ans, MJ offrira à Diana Ross, ce qu'il n'était vraisemblablement pas: Un amant solide, viril.
C'est une opération méditative, intensive. Michael s'installe devant son énorme boa constrictor, l'observe avec une grande acuité, cherche à en percer le mystère. Il compose une chanson pour Diana, les yeux rivés sur la puissance physique du serpent. Les mots surgissent, se mettent en place, la mélodie prend forme : «Je veux que ton corps soit plein de muscles». C'est ce que devra chanter Diana Ross, les mots qu'il lui met dans la bouche. Un éloge érotique de la beauté masculine. Et Diana Ross chante «Muscles» la chanson devient un tube, explose dans toutes les radios. C'est ainsi que Michael multipliait son désir. Il jouissait d'elle en voyeur, à travers la musique, et «leur jeu» érotique atteignit une dimension planétaire.
I want muscles
Je veux des muscles
All, all over his body
Tout le long, tout le long de son corps
(Make him strong enough from his head down to his toes)
(Qu'il soit assez costaud, de la tête aux pieds)
Dans son livre, Adrian Grant dit que Michael s'est rendu à la cérémonie des AMA en 1986 avec Liz Taylor. Diana était déjà mariée à Naess, lors d'une cérémonie intime qui s'était déroulée en octobre 1985, et son mariage public s'était déroulé en février 1986 en Suisse. MJ avait annulé sa présence à la dernière minute et n'était pas venu.
Il a vraiment eu le cœur brisé quand Diana Ross a eu l'intention d'épouser Arne Naess, et il dira plus tard qu'il a été particulièrement blessé de ne pas avoir été présenté à Arne, spécialement après qu'ils soient devenus mari et femme.«J'étais jaloux parce que j'ai toujours aimé Diana Ross, et je l'aimerai toujours».
En 1987, cinq ans après la déferlante Thriller, le manager de Michael Jackson, Frank DiLeo, lançait la rumeur d’un mariage entre la Lady du R’n’B et le Moonwalker. Cette annonce est apparue comme un ragot délirant visant à assurer les retombées médiatiques de l’album Bad qui sortait alors dans les bacs. La relation amoureuse entre Diana et MJ sera vite éclipsée par les histoires du caisson à oxygène et du rachat des ossements d’Elephant Man.
Quand Jackson vit Elephant Man, le film de David Lynch qui raconte le calvaire de John Merryck, Michael s'identifia à lui et se mit à pleurer. Il a affirmé avoir vu Elephant Man quinze fois, et avoir pleuré à chaque fois, totalement immergé dans la physiologie du monstre, dans son cerveau, ses sensations.
Cette histoire me fait beaucoup penser à moi-même, elle me fait pleurer parce que je m'y reconnais.
Bien sûr, Michael Jackson ne pouvait garder cette expérience pour lui, elle devait être claironnée, révélée à tous, comme la vision du buisson ardent. Au passage, il allait faire frémir les familles, mais il resterait le grand artificier et maître en fascination. Il suffisait de faire entrer les médias dans la danse. Michael se mit d'accord avec le businessman Franck Diléo dont il connaissait l'efficacité. Diléo appartenait à la mafia, aux combines louches, mais il était aussi le manager de Jackson, son stratège médiatique.
Les hommes d'affaires qui construisent la carrière de MJ savent qu'il faut jouer sur l'ambiguïté et éviter une image un peu trop sulfureuse, répulsive qui ferait fuir le plus grand nombre.
Après l'histoire du squelette de John Merrick, la seconde créature «terrifiante» qui fera pleurer MJ devra être plus proche des enfants. Ce sera E.T, le gentil extra-terrestre de Spielberg, dont la morphologie monstrueuse ravissait Michael. Il pleura (il pleure beaucoup) en regardant le film de Spielberg.
L'histoire d'E.T., c'est l'histoire de ma vie par bien des côtés. Qui ne rêverait pas de voler ? (Michael Jackson)
Michael se choisit une nouvelle tête, comme on choisit un article dans un catalogue. Son ami le docteur Stephen Hoefflin, chirurgien plastique, travaillera à la modification de la star.
Martin Scorsese, réalisateur du vidéo-clip «BAD», racontait qu'un groupe de filles ayant réussi à investir le plateau de tournage s'arrêtèrent à un mètre de Jackson qui sortait de sa dernière opération «Elles reculèrent, saisies de frayeur» dira Scorsese. Personne ne verra plus Michael sans maquillage, les fards et les pommades étaient devenus une seconde peau.
MJ est auteur compositeur, il écrit ses chansons et compose ses musiques à partir de tous les incidents qui lui font naître une chaleur, une sensualité...«Billie Jean» est née du harcèlement d'une admiratrice, «Dirty Diana» est née des partouzes de Diana Ross :
Dirty Diana : Obscène Diana,
Let Me Be ! : Laisse moi tranquille !
You'll never make me stay
Tu ne m'empêcheras pas de partir
So take your weight off of me
Alors enlève tes sales pattes de moi
I know your every move
Je connais ta façon d'agir
So won't you just let me be
C'est pourquoi je préfère que tu me laisses tranquille
I've been here times before
J'ai déjà vécu cette situation
But I was too blind to see
Mais j'étais trop aveugle pour voir
That you seduce every man
Que tu séduisais tous les hommes
This time you won't seduce me
Cette fois-ci tu ne me séduiras pas
Entre deux tournées et la parution d'un nouvel album, Michael passe environ trois ou quatre années à Neverland. Dans cette solitude farouche à la Howard Hugues, il a construit un autre univers. C'est le lieu de tous les pouvoirs, de toutes les protections aussi, il invite des sénateurs, des célébrités et des mafieux de New-York à des garden-parties, devant les manèges de Neverland constellés d'ampoules électriques. Il s'entoure de beaux enfants, il s'en fait un rempart protecteur, infranchissable, se nourrit d'eux avec avidité. Ce sont des jeux pervers avec les gamins, tout le monde sait cela aujourd'hui.
Aux World Music Awards en mai 1996. Diana s'assied sur ses genoux et le prend par le cou lorsqu'elle chante sa chanson.
C'était à nouveau un «jeu» de séduction, qui fait pouffer de rire un Michael gêné comme un enfant.
Quand on lui a demandé le 9 novembre 2005, si elle était en contact avec Michael Jackson après son acquittement, Ross a répondu : «Je suis sûre que Michael est au calme, en train d'enregistrer de la musique... mais non, je n'ai plus été en contact avec lui depuis longtemps maintenant».
Diana a également dit à son sujet : «il était un vrai homme sur scène, très «mâle», mais en dehors de la scène il était très petit garçon».
Oui sans aucun doute ...Jackson était très infantile dans la gestion et l'expression de ses émotions intimes. Il se sentait proche des enfants, en congruence avec eux, et sur le plan sexuel il se sentait plus à l'aise avec un individu jeune et inexpérimenté. Les enfants restaient en harmonie avec lui, en adéquation et en amour avec l'enfant qu'il fut autrefois. Jackson percevait sans doute le monde adulte comme menaçant sur le plan intime et sexuel alors il s'était construit un schéma moralement acceptable pour lui. Par exemple il avait conçu un nouveau cadre moral qui arrangeait sa conscience et lui permettait le passage à l'acte sexuel avec les enfants en rationalisant ses envies sexuelles et en les «enrobant» dans un discours politico-psychologique libertaire qui lui faisait dire : Il n'y a aucun mal à dormir avec des enfants.
Selon les spécialistes : L'interdit de dormir dans le lit de papa et maman doit être clair afin de garantir l'interdit oedipien indispensable. Cette position sans appel permet de donner à l'enfant des repères à travers lesquels il va grandir et se développer en toute sérénité. Cette sécurité lui permettra de se structurer psychologiquement.
Si un enfant ne doit pas dormir avec ses propres parents, le lit d'une personne non apparentée représente une frontière qui ne doit en aucun cas être franchie.
Mais MJ préférait la compagnie de femmes d'un certain âge, et surtout de jeunes enfants qu'il recevait dans sa chambre portes fermées et protégées par des alarmes électroniques.
A Neverland, la grande pièce au 1er étage, abritait des jeux électroniques, une cinquantaine de poupées, certaines habillées, d'autres non étaient disséminées parmi les papiers, les posters, les jouets, et une multitude de gadgets plus sophistiqués les uns que les autres. Il y avait aussi des mannequins de garçons grandeur nature, Des mannequins de Batman, Superman, Bob l'éponge, ou encore C-3PO et R2-D2, les robots de «la guerre des étoiles» etc..
Tout cela était pathétique ! Michael se croyait à l'abri dans son territoire fantasmagorique, comme un gosse de collège.
Il y était encouragé ...Elizabeth Taylor avait écrit ceci :
«Quand j'entends le nom de MJ, je pense à la lumière, à l'éclat des étoiles, aux lasers et aux émotions fortes...Un des musiciens les plus talentueux que le monde ait jamais connu...Une intelligence déroutante...Irréel, unique, innocent, juvénile...Un sage, un esprit vif, et si généreux...Une intensité et une énergie extraordinaires...Un des hommes les plus merveilleux de la planète.»
De quoi parlait Liz Taylor ? S'agissait-il de défendre un pauvre innocent, menacé par la machine judiciaire toute puissante, le harcèlement des médias ...Ou de couvrir un pédophile honteux de ses actes mais néanmoins convaincu qu'une force invisible lui assurerait une totale impunité.
Non, je ne suis pas pédophile pleurnichait-il.... affirmant se contenter de border les enfants dans son lit et de leur servir du lait chaud, comme le ferait une maman ! Vraiment ? Imaginez Le roi de la pop jouer à la maman avec des enfants non apparentés .......C'est absolument rocambolesque.
'' Aimer sans être aimé, pleurer sans être consolé, te voir partir sans pouvoir te retenir, voilà ce que j'appelle souffrir - Michael Jackson- ''
L'impression d'avoir été trahi par sa parenté et ensuite par Diana Ross, lui aurait provoqué une peine de coeur insurmontable.......C'est ce qu'il voulait que le monde retienne.
La sagesse conventionnelle raconte aussi que Michael Jackson n'a jamais eu d'enfance, c'est pourquoi il aimait être enfant. Mais une femme qui l'a observé de très près pendant des années est en désaccord : «Il aimait l'enfance parce qu'il était un enfant star. Il aimait se souvenir de lui en enfant star, Michael était narcissique à l'extrême. Tout au long de sa vie, Michael a toujours été la sensation, Il a été surinvesti, sur-stimulé, adulé et objet suprême de l'attention, malgré l'insistance stricte de ses parents sur l'égalité entre ses six frères et trois sœurs, malgré les coups de son père pour le désabuser de toute notion de supériorité».
Nous savons tous que Michael aimait être une étoile et être à l'honneur ; Si son enfance a été traumatique, il a toujours dit qu'il ne changerait rien dans sa façon de vivre.
Pour résumer : Jackson refusait de renoncer aux fantasmes de toute-puissance de son enfance, ce qui le poussait à se croire le centre du monde. Il n'a jamais réellement intériorisé les limites du possible, puisque rien n'est impossible dans le monde du Showbiz. Aussi ne supportait-il pas de s'entendre dire «non». Même la réalité quand il se heurtait à elle, ne pouvait l'arrêter. Quant à la culpabilité et au sens des responsabilités, ils n’existaient pas, bien sûr, la faute était toujours projetée vers l’extérieur.
Si notre destin, était tracé d'avance ce serait triste que tout soit déjà décidé. Il serait facile de penser que tout est joué d'avance et de ne faire aucun effort pour améliorer sa propre vie. L'anarchie règnerait dans notre société car personne ne se sentirait responsable de ses actes. Ce qui semble donc peu probable. D'autant que chacun est libre de faire des choix et de se trouver confronté aux conséquences de ses choix et cela même lorsque l'on est une star planétaire.
Penser que Jackson était pré-déterminé par la famille qui l'a entouré, par les conditions dans lesquelles il a vécu, cela voudrait dire qu'il était absolument conditionné à vie ?...Curieux, cette promptitude à voler au secours d'un pédophile. C'est comme si on disait à un enfant victime de pédophilie ou d'inceste : «Mais, tu comprends, ton père (ton oncle, ton frère, notre voisin, notre ami..) a vécu des choses tellement difficiles !»
Comment comprendre l’horreur ordinaire ? Les auteures de ce livre, (Psychopathologie de la pédophilie) s’attaquent au tabou de la pédophilie, et explorent la réalité de cette criminalité sexuelle sur les enfants, si souvent occultée. Elles décortiquent le fonctionnement psychique des agresseurs, caractérisent les différentes typologies d’agression (exhibitionnisme, inceste, détournement de mineurs, pornographie d’enfant, etc.) et les traumatismes engendrés.
L’ouvrage aborde également les procédures judiciaires et administratives – lois, procédures de signalement, réformes du Code pénal, dépôts de plainte, enquêtes sociales… – et dénonce certains dysfonctionnements institutionnels. À partir de cas cliniques, d’analyse des dynamiques familiales et institutionnelles, les auteures s’interrogent sur les effets permissifs d’une société souvent complice, par peur, ignorance ou perversion.
Cet ouvrage propose des pistes concrètes d’identification, de prévention et de prise en charge, afin que les victimes soient enfin entendues, reconnues, soignées, et que justice leur soit rendue. Ainsi, c’est la société tout entière qui bénéficiera des effets durables d’une prévention adéquate et cohérente.