18 Juin 2017
Je pense que ce procès va être une déception quel que soit le résultat, a déclaré Wesley Noorhoff, directeur du fan-club Legendary Michael Jackson Fan Association, qui compte des membres dans 180 pays. «Si Conrad Murray est condamné, on sera déçus par la peine maximale de quatre ans. Et je ne veux même pas commencer à imaginer ce qui arrivera s'il n'est pas reconnu coupable», a-t-il ajouté.
Conrad Murray avait peut-être besoin d'argent, mais il n'aurait jamais du succomber aux manipulations de Michael Jackson. Seulement comme les parents des victimes de MJ et les victimes elles-mêmes il a capitulé. Ce manipulateur là lui était cher, et il n'avait qu'une envie, sauver MJ de lui-même en lui faisant prendre conscience de son mode de fonctionnement et de ses conséquences néfastes, pour lui-même et pour tout le monde. Ce bel altruisme qui animait Murray, l'a surtout fait plonger pieds et poings liés dans les filets de Jackson...son manipulateur préféré. Au mieux MJ était dans le déni et ne l'entendait pas, au pire, il faisait preuve de mauvaise foi sans limite et n'a jamais admis la plus flagrante des évidences, y compris au prix de mensonges éhontés.
Parce qu'il était Michael Jackson, parce que sa supériorité était importante aux yeux du Dr Murray, ou encore parce qu'il pensait que ses attitudes manipulatoires étaient le fruit d'une grande souffrance, il lui trouvait des excuses. Mais lorsque l'on est une personne normalement constituée, avec ses simples qualités et défauts, on ne peut pas gagner contre un manipulateur. Murray et Jackson ne boxaient pas dans la même catégorie. Si Murray a cru qu'il pourrait faire entendre raison à MJ, il était à la limite de la naïveté. De fait il s'est laissé entraîner dans des jeux de pouvoirs sans issue et dévalorisants. De guerre lasse, Murray a fini par se dire qu'il était plus facile d'accéder à ses demandes, de céder à ses exigences les plus pénibles, de le laisser dire, de le laisser faire....ça lui évitait ses crises et ainsi il passait rapidement à autre chose. Ce toubib s'est laissé enfermer dans une prison qui l'a laissé exsangue.
Jackson était un manipulateur de haut vol qui amenait les autres à faire ce qu'il voulait. Pour ce faire, MJ devait tenir à Murray des tas de discours dégoulinants de guimauve, en particulier lorsqu'il refusait de lui administrer sa drogue. Murray n'a pas choisi de travailler pour Michael Jackson, c'est Michael Jackson qui a choisi Murray, en lui faisant miroiter 150 000 dollars par mois. Cette somme aurait du alerter le Dr au lieu de l'appâter. OK, il est responsable d'avoir cédé à Jackson. Mais même si chaque individu conserve toujours son «Libre Arbitre»...Il est parfois difficile d'échapper à l'emprise d'un manipulateur, surtout quand ce dernier est une star planétaire.
Murray : Oui, en effet, j’ai commandé beaucoup de Propofol chez lui mais ce n’est pas moi qui le premier en ai introduit chez lui. J’en ai vu dans sa cachette.
Je n’étais pas d’accord avec Michael, mais Michael pensait que ce n’était pas un problème parce qu’il y était exposé depuis plusieurs années, et il savait exactement comment les choses fonctionnaient. Et étant donné la situation à l’époque, mon approche était de tenter de l’en sortir, mais Michael Jackson n’était pas le genre de personne à qui vous pouvez juste dire : "Laissez tomber" et espérer qu’il le fasse. Je ne savais pas qu’il était dépendant. Il se rendait au cabinet du Dr Klein, où on lui administrait d’énormes quantités de Demerol. Et ce problème-là venait s’ajouter.
Jackson a choisi Murray parce qu'il avait des difficultés financières et d'autres problèmes personnels, mais aussi et surtout parce que cet homme était un pigeon. (Hormis le Dr Klein, aucun autre médecin ne voulait plus venir au chevet de Jackson) Sa garde rapprochée a raconté les visites quasi-quotidiennes à son dermatologue, au sortir desquelles il parlait lentement et paraissait comme sonné, groggy.
Conrad doit pratiquer maintenant
Je ne peux pas être fatigué après une procédure importante sous perfusion dans l'avion et aussi dans mon lit
Engager Conrad exclusivement
Dans un message audio diffusé au tribunal, l’artiste, pouvant à peine articuler sous l’effet des médicaments, montre que son ambition, contrairement à sa santé, fut intacte jusqu’au bout : « Il faut que ce soit phénoménal », y déclare-t-il, évoquant de futurs spectacles qui n’auront jamais lieu.
Le médecin a été critiqué. Si jusqu'en 2009 le parcours du docteur Murray apparaissait irréprochable, de nombreux témoins ont dressé le portrait d'un homme négligent, voire incompétent par la suite. L'assistant personnel de Michael Jackson a par exemple décrit la «panique» du médecin le jour du décès de la star et sa tentative «bizarre» de récupérer des «crèmes» blanchissantes dans la demeure du chanteur, juste après sa mort.
De son côté, l'agent de sécurité de la star, Alberto Alvarez, a raconté à la barre qu'il avait dû aider le médecin à dissimuler, avant l'arrivée des secours, les sédatifs administrés. Des documents judiciaires avaient révélé par ailleurs qu'au moment d'entrer au service du chanteur, Conrad Murray était endetté à hauteur de 750 000 dollars. Fidèle à l'attitude discrète qu'il a adoptée pendant les débats, il avait finalement décidé de ne pas témoigner comme il en avait le droit pour étayer sa propre défense.
Kenny Ortega conviendra : Je considérais MJ comme un partenaire, je ne le considérais pas vraiment comme mon patron. Mais MJ avait toujours le dernier mot, quelle que soit l’époque où nous avons travaillé ensemble.
«Le Michael que j'ai vu m'effrayait, il était un garçon perdu».
«Il montrait de forts signes de paranoïa, d'angoisse et de comportement obsessionnel, il frissonnait souvent de froid »
Selon Ortega, «l'ensemble de l'équipe était conscient de son état». Il a aussi affirmé face aux juges qu'il soupçonnait Michael Jackson d'être sous l'influence d'une substance indéterminée lors des quatre répétitions.
Quand le procureur David Walgren a demandé au Dr Paul White s'il pensait que le cardiologue de Houston s'était éloigné des normes en matière de soins, le professeur à la retraite a répondu oui.
Cela est une évidence incontestable, Murray a pris beaucoup trop de risques pour assouvir les désirs de Jackson. Il n'aurait pas du s'éterniser à son chevet .....MJ l'a utilisé pour obtenir ce qu'il voulait, quand il le voulait, sans le matériel adéquat et dans des conditions effroyables. Oui...Conrad Murray était à blâmer pour ce qui est arrivé, mais MJ était vraiment allé trop loin dans son autodestruction. En outre Il a lâchement impliqué ce médecin dans son agonie.
Si la mort de Jackson a fait de lui une légende, Conrad Murray, lui, gardera toute sa vie l'étiquette du criminel, alors qu'il a payé injustement les problèmes de l'auto-proclamé roi de la pop.
Condamné à 4 ans de prison pour homicide «Involontaire» il a été libéré après avoir effectué la moitié de sa peine. L'homicide involontaire n'est pas considéré comme un crime grave dans le droit californien, qui dispose que seule la moitié de la peine doit être passée en prison.
Le 11/02/2014 - Le juge des référés du tribunal de grand instance d'Orléans a attribué, l'euro symbolique à cinq fans de Michael Jackson, auquel le décès de la pop star, le 25 juin 2009, avait créé un préjudice d'affection.
La requête, initiée par trente-quatre particuliers résidant en France et en Europe, visait directement le médecin de l'artiste, le Dr Conrad Murray, que la justice américaine a condamné à quatre ans de prison pour homicide involontaire.
Revenons en 2013 pendant le procès AEG, qui nous a appris tant de choses sur MJ:
Témoignage du docteur Paul Earley - Spécialiste des addictions :
Kevin Boyle : Pensez-vous qu'une addiction au Demerol a causé la mort de MJ ?
Dr Earley : Non, je ne pense pas, les benzodiadépines seuls n'étaient pas en cause dans la mort de Michael Jackson, mais l'interaction avec le propofol a été fatale. Il y a des preuves de dépendance aux opiacés, qui remontent au début des années 90. La dépendance aux opiacés commence dès qu'on en prend, il y a aussi un facteur génétique, des problèmes psychologiques, l'accès facile aux drogues et l'abus d'alcool. Michael Jackson était un homme dont les compétences ont émerveillé 99 % des gens de la planète, donc il était difficile de lui dire non.
Le Docteur Earley a mené une étude sur 22 individus dépendants au propofol, l'arrêt de ce produit avait causé sur eux une dépression, des insomnies et une irritabilité. Michael Jackson était déjà prédisposé à l'insomnie, et elle empire quand on prend des bensodiazépines et du propofol. Quand on arrête le propofol, on a des insomnies, les gens deviennent irritables, ont des frissons, certains font des attaques. (Selon Ortega, Jackson avait des frissons).
L'état de manque lié à un sevrage aux opiacés n'est pas mortel, la pratique courante pour traiter la dépendance aux opiacés est d'utiliser un médicament appelé buprénorphine, j'ai vu des preuves que Michael Jackson était traité au buprenorphine, je crois par le Dr Saunders. Quand les gens sont dépendants au Propofol, on ne fait qu'arrêter, et l'arrêt n'est pas une menace pour la vie. En revanche les benzodiazépines nécessitent des précautions, certains individus sont très sensibles, il est très difficile de les en défaire. Une désintoxication est difficile, lente, mais sûre et préférable. Michael Jackson prenait des opiacés depuis très longtemps, ce qui diminuait son pronostique. Son statut de légende a fait que les gens, malheureusement, repoussaient les limites. Le fait de Jackson fournissait des ressources financières à sa famille rendait toute intervention plus difficile. Michael Jackson était très secret, il ne parlait pas de ses prises de médicaments à tous les médecins qui le soignaient, il aurait eu besoin d'une période de désintoxication prolongée, et d'un traitement d'un an. Il aurait fallu lui fermer l'accès aux opiacés, mais aussi déterrer tout le secret tragique entourant sa vie, qui a aussi contribué à sa mort. Le problème vient aussi du pouvoir. Je lutterais très fortement contre toute personne qui dirait que sa dépendance était de sa faute, cependant ça ne veut pas dire qu'une personne dépendante ne doit pas prendre en charge sa guérison à un moment donné. Il y avait un espèce de secret, on se cachait des choses, les médecins ne se parlaient pas entre eux, c'est le genre de choses que j'ai pu constater. Et le cerveau apprend automatiquement comment maintenir la dépendance. Malheureusement, les médecins sont devenus des fournisseurs de drogue pour lui. Avoir des médecins autour de lui a déclenché les sollicitations et le pouvoir a été inversé. C'est Michael Jackson qui détenait le pouvoir à cause de son statut.
Le Docteur David Fournier a également témoigné des traitements qu’il avait lui-même prescrits à MJ pendant une dizaine d’années. Il avait refusé de l'anesthésier en 2003, après qu'il ait du intervenir pour l'aider à respirer, il s'était rendu compte que Jackson ne lui avait pas tout dit sur sa situation médicale. «Il n'était pas honnête avec moi». a-t-il ajouté.
Fournier a déclaré avoir administré du Propofol à Michael Jackson au moins 14 fois entre 2000 et 2003. Il a estimé qu’il l’avait fait également très souvent avant, pour différentes interventions esthétiques ou dentaires. Ce n’était pas commun d’anesthésier pour cela et les injections étaient complexes. Il en fallait une douzaine.
L'anesthésiste a conclu : On ne pouvait pas dire non à Michael , il était une manne financière incroyable, il a fait la fortune de Klein , des chirurgiens esthétiques, connaissant Michael et ses manies des cadeaux et des dons d'argent liquide, il a dû en distribuer des liasses a tout ce petit monde.
Témoignage de Michael La Perruque
La Perruque avait travaillé en tant que responsable de la sécurité de 2001 à 2004 pour MJ (il avait quitté ses fonctions parce qu’il n’était plus payé).
Dans les années 2000, La Perruque allait parfois dans la chambre de Michael pour s’assurer qu’il respirait et il y trouvait souvent des médecins qui le soignaient quand il était à l'hôtel. Il avait exprimé à deux médecins son inquiétude à propos de la consommation élevée de médicaments de son patron mais il n’en n’a jamais parlé directement à l’intéressé de peur qu’il se mette sur la défensive. «J’avais vraiment peur qu’il fasse une overdose».
La Perruque a affirmé que les enfants de Michael avaient appelé les urgences lors d’un séjour en Floride en 2001 ou 2002. Ils avaient découvert leur père effondré dans le couloir d’une suite dans un hôtel à Walt Disney World. Il avait trouvé Michael inconscient, l’avait ranimé avant que les para-médicaux arrivent.
Jackson appelait La Perruque au milieu de la nuit entre 20 et 30 fois dans les années 2000. Souvent, il marmonnait et était incohérent.
Témoignage enregistré de Randy Jackson le vendredi 9 août 2013 au tribunal :
Michael Jackson a failli mourir d’une overdose à Beverly Hills en 2005 et a repoussé les interventions de ses proches pour l’envoyer en cure de désintoxication plus d’une demi douzaine de fois.
Il a aussi justifié l’attitude bizarre de Michael lors de son procès en 2005. C’est Grace Rwaramba, la nounou des enfants, qui avait, en quelque sorte, mis en place sur Michael un patch anti-drogue obtenu sur ordonnance. Voilà pourquoi Michael avait été admis à l’hôpital «sous influence» alors qu’il était attendu au tribunal. C’est le jour où Michael est apparu au tribunal en pyjama.
Mais c’est après le procès que Michael a failli mourir d’une overdose dans la maison « Shadow Wood » à Beverly Hills. Rwaramba l’avait appelé paniquée après que Jackson ait pris trop de médicaments obtenus en son nom à elle. Jackson était perdu et s’exprimait de façon incohérente alors que ses enfants et des invités étaient présents dans la maison. Randy Jackson est arrivé et a confisqué tous les médicaments qu’il avait pu trouver. Il était au rez de chaussée en train de chercher quelque chose à manger quand il a entendu Jackson s’effondrer. Il a soulevé son frère pour le poser sur un lit et a couru dans le voisinage pour trouver un médecin. Le médecin a ordonné un médicament pour contrer les effets de l’overdose et a dit qu’il ne fallait pas le laisser seul. «Quelqu’un devrait dormir à côté de lui pour être sûr qu’il ne vomisse pas et s’étouffe».
Randy Jackson s'est souvenu d’environ dix essais d’intervention auprès de son frère. Cela a commencé à Taiwan pendant une tournée. Il y a eu notamment une intervention dans un hôtel de New York en 2000 et environ quatre à cinq voyages «surprise» à Neverland et une autre intervention à Las Vegas où il vivait après le procès de 2005.
Randy Jackson dit qu’il a même écrit une lettre à toute sa famille pour lui confier son inquiétude sur les addictions de Michael. Tout le monde l’a reçue. Je voulais être certain que tout le monde le sache. J'ai écrit : « c’est un drogué et les drogués ne sont pas vraiment responsables de ce qu’ils font ».
Michael n’avait pas apprécié les intrusions de Randy. Il l’a tenu à l’écart en particulier pendant la dernière année de sa vie. «Je n’avais pas peur de lui dire non. Aussi, il devenait, agressif physiquement vis-à-vis de moi. Mais comme il pesait 90 livres, cela n’avait pas de conséquences» a ajouté Le frère Jackson.
Ce témoignage était extrêmement différent de la version de Katherine Jackson quand elle est venue à la barre. La mère de Michael, âgée alors de 83 ans, a raconté qu’elle n’avait jamais vu son fils sous influence et qu’elle ne croyait pas qu’il était drogué.
Randy Jackson, lui, disait que sa mère était dans le déni. «Elle ne veut pas le croire» et ajoutait que Michael savait comment lui parler.........!!
Si le procès AEG avait eu lieu avant le procès du Docteur Murray ce dernier n'aurait pu être condamné. La culpabilité aurait du être divisée à parts égales, et ces parts auraient du être réparties entre les coupables : Tous les médecins qui avaient administré de la drogue à Jackson, ainsi que leurs fournisseurs.
Mais les moeurs et le caractère de MJ, étaient en fait la cause principale de sa mort tragique.
C'est pourquoi le verdict de condamnation de Murray, n'a pas fait l'unanimité chez les nombreux observateurs du procès. Beaucoup ont jugé cette peine injuste, voyant le médecin comme un bouc émissaire rêvé, et victime de l'inexorable fatalité.