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La vie de Michael Jackson était un bal masqué au sens propre comme au sens figuré.

Michael Jackson en représentation.

Michael Jackson en représentation.

Le cinéma ou le show business, n'ont jamais fait partie de l'industrie du spectacle, mais de l'industrie des cosmétiques, de l'industrie des masques, succursale elle-même de l'industrie du mensonge.

Jean-Luc Godard

En matière d'exhibition  Michael Jackson  avait  l'art de semer le trouble... En effet,  le meilleur moyen de ne rien montrer est de donner à voir. Il apparaissait ainsi aux yeux des autres comme une personne très extravertie, adorable, humaniste, voire exhibitionniste ! Il parlait de certains domaines de sa vie personnelle sans aucune retenue, et frisait parfois avec la provocation physique. Mais tel le magicien, il agitait bruyamment la main droite afin que tous les yeux s'y fixent, lui permettant alors de garder secret tout ce qui se passait dans sa main gauche... Habile ruse, mais qui  oblige à jouer les équilibristes entre une image extérieure très animée, et une réalité intérieure bien plus......sombre.

Donc, le masque est une différence dedans/dehors, différence dont Jackson avait conscience. Le masque permet de faire illusion, il permet de faire croire à l'autre quelque chose qui n'est pas. En ce sens il est manipulatoire. Un masque permet essentiellement d'obtenir des choses des autres et il est circonstancié.

Obtenir des autres, quoi ? c'est relatif à l'environnement et à la situation. Être reconnu, occuper le terrain : «s'occuper des autres pour se vivre comme le centre d'intérêt» - «avoir des problèmes pour qu'on s'occupe de soi» - «manipuler les autres et les mettre à son service, pour se sentir puissant» - «montrer un masque de tristesse, pour être aidé» - «le masque de la passivité, de la souffrance, pour s'économiser, et en faire le moins possible, afin d'être pris en charge».

Exemples : le masque du vrai homosexuel qui se marie et a des enfants ou le masque du  pédophile qui dit adorer les enfants. Le masque du gendre parfait, ou de la star la plus adorable. le masque de l'élite.

On le porte pour soi et pour les autres. Il manifeste justement cette limite entre notre dedans et notre dehors - Ex : «je fais le gentil, alors que je suis méchant» - Ou alors «je fais le gentil tout le temps» - «je fais toujours le maximum pour aider les autres, ils ont besoin de moi, je suis leur sauveur» - «je vis en permanence des catastrophes, je n'ai pas de chance, je joue le malheureux» - «Je rends service à tout le monde, je me sacrifie».

Le masque en lui-même ne pose pas de problème, c'est le processus du masque qui peut-être problématique. S'il est définitif, il devient une croyance. On est le plus souvent tout à fait conscient du masque qu'on emprunte, avec lequel on vit un certain rôle, avec lequel on se met en scène : «Un homme politique ou un chanteur peut adopter un certain masque en public et en porter un autre dans sa vie privée».

Lorsqu'on en a une conscience insuffisante, cela peut poser problème, pourquoi ? Parce qu'on veut donner de soi une certaine image, et on vit en soi une autre vie. Quelqu'un de sincère dans son masque va exprimer quelque chose de très différent de ce qu'il ressent : «évoquer un événement dramatique et faire de l'humour» - «montrer que l'on s'intéresse à quelque chose, alors que ce n'est pas le cas» -  Le masque c'est un peu comme se dédoubler. C'est une vie spectacle. Mais en réalité, le masque est difficile à gérer, et avec de multiples masques, on s'épuise. On s'épuise pourquoi ? Parce qu'on est pas libre !  Jackson par exemple devait en public faire attention à tout ce qu'il disait, il ne pouvait donc être spontané.  De fait il y avait en permanence un décalage entre lui et la société.

Pour tout un tas de raisons, en plus du masque que portait Jackson,   la légende officielle s'est complue à exalter l'aspect le plus lisse du Roi de la Pop en le figeant dans le carcan du gentil garçon, aimant sa maman, sain et docile dans la vie.

La très grande majorité de ses documentaires renforcera et exagèrera cette image. Vision réductrice pour ne pas dire fausse qui l'aura finalement desservi : Parce que cette image tournant rapidement à la caricature était loin d'être aussi simple que l'histoire le dit.

Les allégations profondément troublantes contre Jackson dans les documents judiciaires prouvent que  Le roi de la pop était un pédophile, un prédateur qui a utilisé du vin, de la vodka, de la tequila, du whisky Jim Bean et du rhum Bacardi, pour alcooliser les enfants. Il était un homme qui donnait des surnoms aux garçons comme, Rubba,  Doo Doo Head et Blowhole, et les interrogeait pour savoir s'ils se masturbaient et s'ils éjaculaient. Un homme qui prenait de la drogue avec des mineurs et leur montrait de la pornographie sur un ordinateur portable dans sa chambre. Un homme qui demandait aux gamins, si on les interrogeait,   de raconter qu'ils regardaient «The Simpsons». Un homme qui expliquait aux garçons «qu'ils devaient se masturber sinon ils allaient devenir fous». Un homme qui décidait comment les garçons devaient faire, et quand l'enfant refusait, Jackson, insistait : «je vais le faire pour toi» et enfilait sa main dans le pyjama de l'enfant. Un homme qui soulignait à ses petits amis que ces activités étaient «leur petit secret» et qu'il ne devait être divulgué à personne, même si un fusil était placé sur leur tête.

Bien que Jackson ait été la seule personne accusée dans le cadre de cette intrigue, selon les dossiers de l'enquête,  cinq de ses associés ont été identifiés comme co-conspirateurs dans l'acte d'accusation. Frank Tyson (Frank Cascio) et Vincent Amen, les responsables commerciaux Dieter Wiesner et Ronald Konitzer, ainsi que le producteur de vidéos pornos gay, Marc Schaffel. Ils étaient accusés d'avoir aidé Jackson à orchestrer le complot, qui comprenait des plans visant à emmener la famille Arvizo  sous leur  garde au Brésil. Les membres de la famille avaient été informés à plusieurs reprises par le camp de Jackson que le déménagement à l'étranger était nécessaire en raison  de nombreuses menaces de mort qui avaient été dirigées contre eux.

Les enquêteurs affirment que «les conversations téléphoniques sans fin» et d'autres «attentions extravagantes» accordées à Gavin Arvizo, reflètent l'histoire racontée aux autorités dix ans plus tôt par Jordan Chandler.

Ce qui n'avait pas changé entre la plainte pénale et l'acte d'accusation, c'est le nombre d'incidents distincts de molestations dont le plus jeune Arvizo a déclaré avoir été témoin dans la chambre de Jackson. Dans les entrevues policières et les témoignages du grand jury, il a raconté deux cas où son frère Gavin était caressé par Jackson alors qu'il était endormi ou ivre dans le lit du roi de la pop.

Selon le garçon, il montait un escalier menant à la chambre de Jackson quand il vit le chanteur et son frère , vêtus d'un pyjama,  allongés sur le lit. Jackson disait-il portait un t-shirt, des sous-vêtements et des chaussettes, et avait sa main gauche enfilée sur le devant de son pantalon de pyjama. Jackson a alors demandé au garçon de retirer son pantalon de pyjama. Dans une autre occasion, l'enfant a témoigné, qu'il remontait à nouveau l'escalier quand il a repéré Jackson avec sa main dans la pantalon du pyjama de son frère. cette fois, Jackson n'avait pas de sous-vêtements, il était en érection et  caressait Gavin. L'enfant dit encore qu'il a quitté la chambre et est allé se réfugier dans une chambre réservée aux invités. Il a raconté aux enquêteurs que sa présence dans l'escalier n'avait pas été détectée par Jackson lors des deux incidents.

Une autre fois, selon le rapport d'enquête,  le jeune frère, Star, était à demi endormi sur une chaise à côté du lit de Jackson - quand le chanteur est entré dans la chambre.  Il s'est installé au lit avec Gavin. Star a regardé Jackson se coller contre son frère et commencer à bouger des hanches contre le dos du jeune adolescent qui était en pyjama. Star Arvizo a déclaré aux enquêteurs qu'il croyait que Jackson pensait qu'il dormait, mais quand il a feint de se réveiller, «Michael s'est rapidement éloigné de son frère et a prétendu s'endormir».

La famille a déclaré aux enquêteurs et aux grands jurés que leurs demandes répétées de quitter le ranch ont été rejetées par les co-conspirateurs indésirables de Jackson - Tyson/Cascio, Amen, Konitzer et Weisner - qui avaient prévu que les enfants ne seraient autorisés à quitter Neverland que si ils acceptaient de participer au tournage d'une réfutation enregistrée pour contredire le documentaire de Bashir. La mère a déclaré aux enquêteurs que ses appels téléphoniques étaient surveillés et qu'elle était séparée de ses garçons. Lorsque Wiesner a insisté sur le fait que la famille ne pouvait pas partir en raison de supposées menaces de mort, la femme n'a pas discuté avec lui. Elle a affirmé aux enquêteurs, qu'elle craignait que le directeur de Jackson  nuise aux enfants. Elle a cité Konitzer en disant que si elle s'adressait à la police ou si elle parlait à quelqu'un, il ferait du mal aux enfants. Gavin a affirmé que Tyson/ Cascio l'avait averti à un moment donné : «Je pourrais tuer ta mère». L'enfant a déclaré aux détectives qu'il croyait que ces menaces étaient crédibles «parce que Michael Jackson est riche». Bien qu'il ait reconnu ne jamais avoir été menacé par Jackson lui-même.

La vie de Michael Jackson était un bal masqué au sens propre comme au sens figuré.

Encore une fois, des circonstances surprenantes jouèrent en faveur de Jackson - On parla d'une manipulation de l'entourage de Jackson qui s'éleva évidemment avec véhémence contre cette hypothèse. C'était lui prêter beaucoup de pouvoir et un extraordinaire machiavélisme? Effectivement, mais s'il faut rester prudent, cette prudence fonctionne dans les deux sens. La révélation de la séquestration en 2005 de la famille Arvizo à Neverland, sonna comme un coup de tonnerre révélant une facette insoupçonnée d'un Jackson capable d'exercer par le biais de tiers une coercition directe.

Gavin a confirmé à la barre que lui et sa famille ont bien été séquestrés au ranch, jusqu'à ce qu'ils acceptent d'enregistrer la fameuse vidéo dans laquelle ils disent considérer le chanteur comme un bienfaiteur ou un second papa. Gavin va même jusqu'à déclarer que sa mère refusait de quitter les lieux, craignant pour la vie de ses enfants : «Elle m'a dit qu'elle avait peur qu'ils nous tuent.»

Le 18 Décembre 2003: Le procureur du Comté de Santa Barbara, Tom Sneddon, rend public les 10 chefs d'inculpations retenus contre le chanteur :

- Chef 1 : violation de l'article 182 (association de malfaiteurs) du Code Pénal de Californie pour tentative d'enlèvement d'enfant (article 278), tentative de séquestration (article 236) et tentative d'extorsion (article 518) entre le 1er février et le 31 Mars 2003 dans le comté de Santa Barbara (où se trouve le ranch Neverland).

- Chefs 2, 3, 4, 5: violation de l'article 288 (abus sexuel sur mineur) entre le 20 février et le 12 Mars 2003 dans le comté de Santa Barbara. L'acte d'inculpation précise que Michael Jackson est accusé d'avoir commis «volontairement, illégalement et de façon obscène, un acte obscène et lascif sur le corps et certaines parties du corps d'un enfant âgé de moins de quatorze ans» avec l'intention «d'assouvir ses passions et ses désirs sexuels».

- Chef 6 : violation de l'article 664 et 288 (tentative de commettre un abus sexuel sur mineur) entre le 20 février et le 12 Mars 2003 dans le comté de Santa Barbara

- Chefs 7, 8, 9 et 10: violation de l'article 222 (administration d'un agent toxique dans le but de commettre un crime) pour avoir incité un mineur de moins de quatorze ans à consommer de l'alcool, avec l'intention de commettre un abus sexuel entre le 20 février et le 12 Mars 2003 dans le comté de Santa Barbara.

Le tribunal précise que les chefs d'inculpation 2 à 5 constituent des accusations pour «crimes graves».

A lire : Michael Jackson de Blanca Francia aux Martinez

Michael Jackson et son employée loyale NORMA STAIKOS.

Examinons mieux la créature outrageante qu'était Jackson. Il était un homme qui prétendait être un enfant,  qui adorait les enfants, en vertu d'un jeu d'égalité et non d'autorité. Mais il a été plusieurs fois accusé de pédophilie.  Il était racialement ambigu après être devenu blanc. Il niait avoir modifié son apparence et n'avouait que deux opérations esthétiques sur son nez. Il aspirait fortement à être père, mais à la reproduction romantique il a préféré utiliser du sperme d'autres hommes pour former une famille nucléaire.  Son mariage avec Rowe était juridiquement contraignant. Il confondait l'idole avec l'icône et se conférait religieusement la vie éternelle. Sa voix parlée,  elle même était fausse. Ce qui est le plus frappant à propos de Jackson c'est la façon dont il reste attrayant et instructif malgré son entropie plutôt évidente.

Imaginez-vous, une fois par jour, un loup en habit de mouton dans le conte de fée de Neverland. C'est l'homme noir camouflé dans le corps d'un garçon blanc pour attirer l'innocent avec simulation. Peu importe ses intentions, indépendamment de sa culpabilité, il y a un profil attaché à Jackson, une trahison fondée sur des apparences que chacun peut voir.

Jackson n'a jamais tenté sérieusement de se distancer des enfants pour que son comportement puisse être décrit comme irréprochable, il a toujours veillé à ce qu'il y ait une certaine ambiguïté dans ses interactions plus intimes avec les enfants afin de pouvoir assurer qu'il n'était pas  coupable envers eux. Et il est impressionnant de croire que c'était le cas.

D'autre part, aucun adulte normal ne s'intéresse autant aux jeunes enfants et ne dort avec eux à huis clos dans une pièce qui possède une alarme sophistiquée pour l'avertir si quelqu'un approche. De plus les mêmes dispositifs étaient placés dans les hôtels où Jackson séjournait.

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