18 Septembre 2017
S'il est difficile d'établir un portrait type de fans de Michael Jackson et de les résumer à des caractéristiques socioculturelles (âge, genre, niveau d'études, catégorie professionnelle etc...) il est tout aussi difficile de les réduire à un type unique de comportements et d'expression de la passion, à une seule forme de rapport à l'objet aimé. Il existe en réalité plusieurs postures d'admiration, plusieurs modalités d'appropriation de la vedette, plusieurs manières d'être fan. Les fans correspondent rarement à une figure unique, quel que soit le verdict social qui pèse sur celle-ci. Ils ne se laissent pas davantage enfermer dans une posture, quelle qu'elle soit.
On pourra alors distinguer le «consommateur invisible, le simple auditeur (qui écoute des disques) , le fouineur (qui recherche des albums), le collectionneur (qui tente d'en acquérir le plus grand nombre), et l'obsédé»
On pourrait distinguer également différents profils selon l'appartenance ou non à un fan-club et l'engagement dans celui-ci :
A ces figures particulières s'oppose celle de l'«omnivore» dont la passion embrasse tous les aspects de la vie et de l'oeuvre sans restriction ni sélection.
Il reste que l'on peut observer des parcours et trajectoires communs, ressemblants, sinon tout à fait identiques.
Toutefois, des conduites prennent d'emblée une tournure plus inquiétante. On le sait, les stars induisent des passions et révèlent la folie de certain(e)s. On peut effectivement penser que, lorsque le sentiment d'identité est défaillant chez le fan, le phénomène d'identification s'emballe et devient une aliénation.
J'en ai eu la preuve, en lisant des commentaires sous certains articles de ce blog, écrits entre 2h46 et 3h37 du matin, dans la nuit du vendredi 15 septembre 2017.
Celui de 2h46 me dit : votre blog est très merdique et inintéressant, vous n'écrivez que de la merde, vous la publiez, personne ne s'y intéresse.
Suite ...
Ces commentaires ont dès le lendemain été suivis par d'autres, respectivement écrits entre 2h07 et 4h15 du matin.
Chaque nuit depuis le 15 septembre cette folie continue ... Preuve d'une grande rigidité d'esprit.
Souvent, la personne en colère fait appel à sa bonne conscience en prenant la place d’une supposée victime. Ainsi, il ou elle se place «au-dessus» de la victime et «persécute» autrui en l’accusant d’enfreindre «une règle artificielle». C’est le principe du triangle dramatique et souvent le cas sur les réseaux sociaux, les blogs, où une personne va accuser une autre de ne pas respecter certaines règles telles que «on n’a pas le droit de dire cela».
J'écrivais dans un article ici : Dès qu'une publication négative est publiée, il y a automatiquement une indignation et un appel aux armes. Les fans sont invités à envahir de commentaires l'article avec des missives de condamnation, des insultes, et des faits sont inventés pour justifier l'attaque.
Réalité : harceler autrui ne donne aucun pouvoir.
Derrière la colère démesurée et incontrôlée, il y a toujours un enfant (un être immature et irréfléchi), frustré et peureux qui, selon pour se libérer de sa propre peur, se donner du courage et faire peur à son tour, a recours à l’indignation, la fureur et la violence destructrice.
Qu’il s’agisse d’un adolescent de 16 ans ou d’un adulte de 50 ou 70 ans, ses peurs l’amènent à se comporter comme un enfant de 3 ans, capricieux et craintif, qui se met en colère parce qu’on lui a cassé son jouet.
“La colère est un poison que l’on boit en espérant que quelqu’un d’autre meure.”
Ces fans se sont identifiées à Jackson.
Bien évidemment, le contexte socio-historique n'est pas sans jouer un rôle sur ces mécanismes psychiques. Les périodes de désarroi spirituel, comme la nôtre, sont productrices d'idoles compensatrices. Les situations de «carence affective», les états partagés de «demande d'amour non satisfaite» ou encore «l'inquiétude originelle» universelle, favorisent l'appel à la transcendance et la tendance à créer des idoles. Pour ces fans hystériques, Jackson est une béquille, une planche de salut. C'est aussi souvent la nostalgie d'une époque, d'un passé révolu, idéalisé et réenchanté, d'une jeunesse disparue, qui trouve à s'exprimer dans l'amour ou la rage. C'est cette jeunesse et cette histoire personnelle que l'on veut préserver de l'oubli et des assauts du temps. C'est le résultat d'un processus triple : l'idéalisation de ce passé et de cette jeunesse, l'idéalisation de la célébrité que l'on a admirée et enfin l'identification de cette célébrité disparue à sa propre jeunesse révolue.
Il n'est donc pas surprenant que des personnes agressives commentent sur ce blog puisqu'elles ont décidé que Jackson était un parangon de vérité et de vertus que je viens contrarier. Elles externalisent ainsi leur peu de discernement, leur pensées et leur morale. Elles n'ont pas suffisamment d'énergie pour réfléchir aux questions morales de la vie puisqu'elles passent leur temps à se torturer au point de ne plus en dormir la nuit. Leur conscience c'est Jackson, tout ce qu'il a dit est vrai. Le Roi de la Pop était quelqu'un de bien ! Cet engagement apparaît comme inéluctable, à la fois nécessaire et impératif. Ces fans sont en principe des individus solitaires, asociaux, obsédés, incontrôlables et hystériques. Ils diffusent des stéréotypes négatifs, largement empreints de la thématique de la déviance, de la pathologie sociale et psychologique, aliénés par l’industrie culturelle et égarés dans un fantasme, aussi risible que pathétique.
De telles personnes, ne défendent pas la vérité. Croire les faits est précisément ce qu'elles essaient d'éviter de faire. Elles n'aiment pas les enfants, ni la vérité, ni la justice. Elles ne se soucient que de l'image de Jackson, de l'image qu'il dépeignait de lui et de l'image qu'il voulait que l'on dépeigne pour lui. Le fan court après un fantôme, une créature mythique et illusoire, une image qui ne doit pas décevoir et dans laquelle il se réfugie pour échapper à une réalité qui ne lui plait pas ! Cette quête existentielle peut hélas durer toute la vie et cette admiration fanatique atteint forcément des degrés absurdes.
Être fan peut pourtant servir à ouvrir les yeux : Jamais je ne me serais intéressée à la fanitude et ses comportements si je n'avais pas côtoyé les fans affligeant(e)s du dramatique Michael Jackson. Je me suis longuement interrogée sur ce point : est-ce normal d’éprouver un tel attachement pour une personne qu’on ne connaissait pas et qui est décédée? J’ai compris comment un être humain pouvait basculer dans une adoration sans bornes, propice à tous les débordements, où la passion peut vite laisser place à l’obsession. Sans cette prise de conscience, jamais je n'aurais lu toute la littérature psychologique et psychanalytique qui traite des artistes, jamais je ne me serais intéressée à la pédophilie dont Jackson a été accusé, aux procès des pédophiles, et surtout aux victimes de pédophiles. Je me suis rendue compte également que la «fanitude» touche tout le monde, mais particulièrement les plus fragiles dont la passion excessive et exaltée repose sur des besoins affectifs fondamentaux : Besoin de croyance, besoin d'idéalisation, d'admiration, besoin d'aimer, d'espérer, de sublimer sa fragile condition humaine. Personnellement, je pense que la quête de vérité, est beaucoup plus importante qu'une star du show-business. Je ne confonds pas célébrité et amour.
En somme, pour que la déconnexion s'opère, il suffit de se découvrir soi-même, lire ceux ou discuter avec ceux qui partagent une autre opinion, en bref...s'informer ! cela aide à redescendre sur terre et s'ouvrir à nouveau aux autres. C'est ce que ce blog vous propose : une autre opinion sur Jackson, et une grande vue sur la pédophilie, car il est très dommageable d'imiter et de s'approprier les défauts ou les vices de son idole, ou d'essayer de lui ressembler au point d'en devenir son sosie physique et même mental.
Combien de personnes perdent confiance en elles et en leur propre importance à cause de ce comportement de fan ? LA MAJORITÉ ! Parce qu’elles n’ont pas envie de réfléchir sur elles-mêmes, parce qu’elles ont envie d’oublier ce qu’elles vivent actuellement et de ne pas prendre de décisions difficiles les concernant, comme changer de travail ou de vie, pour leur propre épanouissement.
La vie est trop difficile et trop intéressante pour qu’on ne prenne pas le temps d’y réfléchir.
En somme, s’il est possible de préférer le bonheur à la vérité, dans la mesure où celui-ci correspondrait à notre accomplissement, il est impossible d’espérer atteindre ce bonheur en dehors de la vérité. Là se trouve le noeud du problème des fans Hardcores. Dans son monde de Bisounours, le fan Hardcore vit dans ce doux fantasme, dans l’idée totalement logique (enfin, pour lui) qu’il connait son idole sur le bout des doigts et qu’il la comprend. Et un jour, une terrible nouvelle tombe et perce la bubulle rose .....