18 Décembre 2019
En effet en Anglais on dit «Merry Christmas» (joyeuse messe du Christ) expression tardive du XIe siècle, en Allemand «Weihnachten» (La nuit sacrée) en Espagne «Feliz Navidad», (joyeuse nativité), en Italien «Buone Feste Natalizie» (bonne fête de nativité) et «Christougenna» (en grec) (naissance du Christ) etc… Aucune ambiguïté verbale chez nos voisins, on fête la naissance de Jésus-Christ ; ce qui n’est pas aussi évident avec le mot «Noël», qui reflète bien l’esprit diplomatique de la langue française surtout si on y ajoute le culte du père Noël, les lumières et les guirlandes.
Il existe plusieurs hypothèses sur l'origine du mot Noël. Certains expliquent qu’Il vient de l’expression latine «dies natalis» (jour de naissance) employée pour le jour où les chrétiens célébraient la naissance du Christ. Au fil du temps «natalis» aurait évolué phonétiquement en «Nael». Il serait composé du «NA» de «natalis» et du «EL» qui désigne Dieu !
En 337, le pape Jules 1er décrète que Jésus a vu le jour le 25 décembre. Une date choisie parce qu'elle correspond à des réjouissances orchestrées...en l'honneur du dieu perse Mithra !
Dans les années 330, alors que l'empereur Constantin officialise la religion chrétienne, l'Église décide d'instaurer une fête spécifique afin de célébrer la naissance du Christ. Le choix de la date va s'inscrire dans un contexte de lutte contre le paganisme. En effet, les Saturnales, célébrant le dieu des semailles et de l'agriculture, donnent lieu à Rome à des réjouissances, souvent débridées, entre le 17 et le 24 décembre. Les Romains échangent des cadeaux, des porte-bonheur, des gâteaux et décorent leurs foyers avec du lierre, des branches de houx et du gui.
Le 25 décembre est aussi la fête la plus importante de Mithra, dieu venu de Perse symbolisant la lumière et la pureté, introduit à Rome par l'empereur Élagabal en 218 et dont le culte devient officiel en 274, sous Aurélien. Les adeptes de cette religion, diffusée par les légionnaires dans les provinces les plus éloignées de l'Empire, appartiennent plutôt à l'élite urbaine aristocratique et militaire. Ils célèbrent alors, au moment du solstice d'hiver, période de l'année où les jours rallongent, la renaissance du Sol Invictus, le «Soleil invaincu».
En fixant Noël au 25 décembre, l'Église facilite ainsi le passage des coutumes païennes à la foi chrétienne.
En 337, le pape Jules 1er est le premier à décréter que Jésus a vu le jour un 25 décembre. En 506, le concile d'Agde en fait une obligation dogmatique et, en 529, l'empereur Justinien déclare la Nativité jour chômé. Mais la fête célébrant la Nativité ne connaît un réel essor qu'au Moyen Age avec la propagation du christianisme. Le terme même de Noël devient une exclamation de joie, lancée par la foule en liesse lors des grandes occasions : naissances, baptêmes ou mariages princiers, entrées triomphales des souverains dans une ville.
Très tôt, les premiers chrétiens vénèrent le lieu de naissance du Christ à Bethléem, et les pèlerins viennent se recueillir dans la grotte et devant la crèche ayant, selon la tradition chrétienne abritée l'enfant Jésus.
C'est Saint François d'Assise qui célèbre le premier, en 1223, une messe de minuit devant une étable où hommes et bêtes rejouent la scène de la Nativité. A partir du XIIIe siècle, les Mystères, ces tableaux vivants ayant pour thème la vie de Jésus, introduisent des crèches dans leurs représentations. Puis celles-ci apparaissent à l'entrée et dans le choeur des églises, avant de se répandre, sous forme miniaturisée, dans les foyers.
Composées de petits personnages en verre ou en porcelaine, elles sont d'abord l'apanage des plus fortunés. L'apparition de sujets modelés en mie de pain ou en argile permet leur diffusion dans toutes les régions de France. Inspirée par la tradition italienne, la Provence invente les célèbres santons (du provençal santoun, «petit saint»).
Pour les croyants, la messe de minuit et ses chants de Noël représentent le pinacle des festivités. Les plus anciens datent du XVe au XIXe siècle. Ils ont été popularisés grâce aux bibles de Noël, recueils de cantiques vendus par les colporteurs du XVIe au XIXe siècle.
L'immense fête qui célèbre la Nativité est surtout celle des enfants. Les santons sont de tradition Italienne ; le sapin d'inspiration germanique ; et le père Noël a des origines nordiques. Quant au sapin, il faut attendre la fin du XIXe siècle pour qu'il s'impose en France.
Même si l'analogie est établie avec Saint Nicolas, évêque de Myre, distribuant ses biens aux pauvres et protégeant les enfants, et même si la récupération de Julénisse - un lutin scandinave et généreux - est évidente, ce sont Charles Dickens en 1843 et George Sand en 1855 qui écrivent la légende du Père Noël. Une légende bienvenue dans des pays se laïcisant comme la France et l’Allemagne.
Dans le souci de faire oublier le rôle patronal des saints, l'Église protestante favorisait déjà le personnage.
Dans un journal américain, le caricaturiste Thomas Nast lui donne, le 1er janvier 1881, son apparence actuelle : gros barbu avec un bonnet, et réminiscence d'un dieu Celte appelé Gargan (inspirant Rabelais pour Gargantua).
En 1931, Coca-Cola décide de tenter un coup de poker pour se faire connaitre au niveau mondial (aujourd'hui, c'est ce que l'on appelle faire le buzz) l'hiver étant une période moins propice à la consommation de la célèbre boisson gazeuse, quoi de mieux qu'un symbole mondialement et immédiatement reconnu ? La firme Américaine demanda à Haddon SUNDBLOOM de dessiner ce vieux bonhomme (dont la renommée grandissait sur le continent américain) en train de boire du Coca-Cola pour reprendre des forces pendant la distribution des jouets. Ainsi les enfants seraient incités à en boire durant l'hiver. Le dessinateur l'habilla aux couleurs de la célèbre bouteille : rouge et blanc. Ce nouveau look et la renommée que lui valut la publicité, firent du vieux bonhomme le maître planétaire de la nuit magique. Il y eu bien quelques mouvements de protestation de la part des Catholiques contre cette envahissante popularité, certaines manifestations allèrent même jusqu'à brûler l'effigie du père Noël, mais tout rentra dans l'ordre au fil du temps.
Noël rime aussi avec vie de château......
Si vous le pouvez, imprégnez-vous de l'ambiance des fêtes grâce à la visite du merveilleux château de VAUX-LE-VICOMTE (Seine et Marne) qui offre un décor féerique à l'occasion des fêtes de fin d'année. Bref, de quoi donner des étoiles aux yeux et émerveiller petits et grands.
Pour un Noël solidaire, les visiteurs sont invités à apporter un cadeau qui sera distribué le 4 janvier aux familles défavorisées, invitées par la Croix-Rouge.
Le majestueux édifice du XVIIe siècle, habituellement fermé en hiver, a ouvert ses portes depuis le 23 novembre et jusqu'au 5 janvier 2020 et nous immerge dans une vitrine de Noël grandeur nature.
Le clou du spectacle se trouve au grand salon. Investi d'une crèche gigantesque, de santons à taille humaine et d'une forêt de sapins !
Au gré de la visite, les salons d'apparat prennent des couleurs différentes : rose poudré, blanc immaculé, vert automnal. Il faut tout particulièrement visiter la chambre carrée dont les petits pains d'épices, figurines, cupcakes et pâtisseries aux teintes pastel, auraient fait fondre Marie-Antoinette.
Le palais des neiges réunit ours blancs, chouettes et petits anges dans un décor de rêve hivernal.
Étonnement ! cette année la bibliothèque accueille l'univers de Peter Pan avec ses fées et ses lutins.
La Salle des buffets offre une table de chasse pour un Noël plus traditionnel, à l'image des repas royaux d'autrefois. Les décors sont scénarisés par le designer belge Goodwill dont l'imagination est sans limite.
Pour cette édition très spéciale, la façade du château est le théâtre d'un mapping vidéo, une projection monumentale qui habille l'édifice d'un univers onirique et poétique en cinq tableaux qui retracent les moments historiques marquants du château.
Dans les jardins imaginés par Le Nôtre, on se laisse tenter par une promenade en calèche parmi les arbustes éclairés afin de revivre la tradition du faste qui régnait à cette époque.
Des chorales itinérantes se promènent dans le château et ses jardins afin de rendre l'atmosphère encore plus festive. Il flotte de doux parfums de caramel et bonbons, de marrons chauds et de chocolat. Le restaurant du domaine ainsi que le kiosque proposent des pauses gourmandes pour se remettre de ses émotions.
À Vaux-le-Vicomte, on ne badine pas avec Noël. Joyeux Noël à tous !