13 Février 2021
L'origine de cette fête demeure un mystère, comme l'amour ! Le 14 février, c'est la Saint-Valentin, comme chaque jour du calendrier catholique, on fête un saint. Et les saints sont toujours patrons de quelque chose. Patron d'un lieu, d'une corporation ou d'une organisation. Ainsi, saint Roch est le patron de bergers..Et l'église a fait de saint Valentin le patron des fiancés.
C'est au Moyen Age, en Angleterre, que sont apparus les premiers mots d'amour liés à l'occasion de la saint Valentin. La coutume du «Valentinage» est née dans l'aristocratie anglaise : Une jeune fille était associée à un jeune homme et durant la journée, ils avaient des obligations l'un envers l'autre. Le valentin et sa valentine devaient s'offrir en secret des petits cadeaux et se faire des galanteries. Cette coutume est arrivée à la Cour de Savoie, puis elle s'est répandue dans les régions voisines, puis en Amérique du Nord ou elle prend le nom de «Valentine's day».
Selon la croyance populaire, l'observation de la nature désigne la date du 14 février comme le jour idéal pour roucouler. En effet, la saison des amours chez les oiseaux débuterait à cette date ! On peut alors à nouveau entendre le chant des mésanges, des merles, des rouge-gorges et des pinsons que jusque-là le froid hivernal faisait taire. Ce serait donc en prenant exemple sur les oiseaux que l'amour est d'actualité à la St Valentin : à la mi-février nous commençons déjà à attendre le début du printemps et à faire des projets pour la belle saison. Cette hausse de moral encourage les idylles, naturellement.....
Le jour de la Saint-Valentin, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux. Les couples en profitent pour échanger des mots doux et des cadeaux comme preuve d'amour ainsi que des roses rouges qui sont l'emblème de la passion.
En France, le dessinateur Raymond Peynet est l'auteur d'illustrations emblématiques des couples d'amoureux dont l'une a été reprise sur un timbre par la poste . «Saint-Valentin de Peynet»
Raymond Peynet est né le 16 novembre 1908, à Paris. A 15 ans, il entre aux Arts appliqués, école qui, par chance, est située juste en face du bistrot de ses parents, auvergnats "montés" à Paris quelques années auparavant. C'est en entrant dans la vie active, que Raymond Peynet commence à apprendre véritablement son métier de dessinateur chez TOLMER, agence de publicité à Paris, en effectuant différentes tâches, qui allaient du balayage de l'agence, du dessin d'étiquettes de parfums et de décos de boites de gâteaux, jusqu'à la conception de diverses publicités.
En 1930, Raymond Peynet épouse, Denise, au nom prédestiné «DAMOUR», qu'il avait rencontrée lors de sa première communion.
Afin de mieux gagner sa vie, Raymond Peynet publie ses dessins dans la presse parisienne, très abondante à cette époque : le Rire, Rire à deux, Paris Magazine, The Boulevardier (journal réservé aux Britanniques résidant à Paris ) ... C'est en 1942, que la vie de Peynet va changer !
Devant remettre un pli confidentiel à un correspondant, à Valence, dans le département de la Drôme, il se trouvait au point de rendez-vous, assis sur un banc, face au kiosque à musique (classé Monument Historique depuis 1982). C'est là que Raymond Peynet imagine un petit violoniste aux cheveux longs qui jouait tout seul dans le kiosque de Valence devant une admiratrice qui l'écoutait.
Quelques années plus tard, le violoniste a donné sa place au poète...et l'admiratrice est devenue sa compagne. «Les Amoureux de Peynet» étaient nés ! Et ces amoureux on fait le tour du monde...sur des porcelaines, des écharpes, sous forme de poupées, dans des livres, sur des médailles, en statues (telle celle élevée à Hiroshima au Japon) ...sur tout ce qui symbolise l'Amour !
Peynet était un dessinateur passionné mais aussi un grand amoureux. De sa femme pour commencer. Celle qui lui inspira tous ses dessins et avec qui il passera toute sa vie. Et un grand amoureux de la poésie et du rêve.
Pour ses poupées, il confie le tissage aux mains expertes de Lyon, une assurance qualité. Dans les années 30, il croque les scènes parisiennes, les tours de chant de Maurice Chevalier. La mode l’inspire et les défilés trouvent dans sa plume un illustrateur de talent : «Lacroix l’aimait beaucoup». Parmi ses amis, Dubout fidèle compagnon de toute une vie. Un de ses voisins parisiens, Georges Brassens, lui avoue s’être inspiré de ses dessins pour écrire les Amoureux des bancs publics…
A une certaine époque, il eut son lot de critiques. On qualifiait les dessins de ses amoureux «gangnan» ou «surannés». Mais comme le défend si bien Yves Frémion (écrivain et critique), dans son excellent article «Peynet l'incompris dessinateur des «Amoureux» dans ► Le Monde.fr :
Peynet n’était pas le conservateur réac que croyaient ses confrères. Il était libertaire, il était ami avec les subversifs de son époque, Brassens en tête. Bien plus, il était lui-même un subversif malicieux.
Des amoureux, très modernes au final, tendrement épris l'un de l'autre...Un gentil petit couple qui pourrait bien ressembler, trait pour trait à l'esquisse du couple heureux et du bonheur d'être à deux.
Actuellement, 4 musées sont consacrés aux Amoureux de Peynet : Antibes, Brassac les Mines (ville native de la mère de Raymond Peynet)
Au pays du Soleil levant, ses dessins «fleur bleue» et la proximité de leur trait avec les estampes font chavirer les cœurs. Des grands enfants les Nippons... Son succès y est tel que deux musées lui sont consacrés à Karuizawa (Nagano-Japon) et Sakuto-cho (Okayama - Japon). Et que le maire d’Hiroshima a fait ériger une statue près du Mémorial de la Paix...
Raymond Peynet s'est éteint dans sa 90ème année, le 14 janvier 1999....un mois tout juste avant le jour de «Sa Saint-Valentin». Il laisse à la postérité, son couple d'amoureux, symbole de tendresse et de romantisme.
On commence par avoir un penchant, puis une telle fascination que l'on finit par tomber amoureux. Cet amour, non seulement il faut le trouver, mais il faut le prouver. L'amour qui est déclaré la bouche en coeur, est une déclaration de principe, on se promet la lune et le soleil pour tous les autres jours, supposant n'avoir jamais à soigner la maladie d'amour..... Et on profite enfin l'un de l'autre en chair et le plus souvent en Noce.
Sur le plan psychologique on parle d'«accouplement assortatif» et en sociologie d'«homogamie sociale» car il existe en matière amoureuse une loi selon laquelle «qui se ressemble s'assemble» . Et cela est vrai tant sur le plan physique, psychologique que social.