9 Mai 2020
Nous venons d’atterrir à Cuba qui au fil de son histoire, a été baignée par les influences coloniales espagnoles, africaines et américaines ...Cette île est attirante par son histoire, sa culture, ses couleurs... Mais un voyage dans ce pays communiste, sous embargo économique depuis plus de 55 ans, n'est pas une expérience anodine. Il faut au minimum 2 h 30 pour passer les douanes, retrouver ses valises et changer un peu d'argent, puisque seules les devises cubaines sont acceptées. À cuba il y a deux monnaies, le CUC valant approximativement 1,08 €, appelé aussi peso convertible, pour les touristes - et le CUP, appelé aussi peso national, pour la population locale uniquement.
Rien n'est commun à Cuba même pas sa monnaie.
Pour comprendre la logique de la double monnaie, il faut remonter au milieu des années 1980, quand seul le peso cubano avait cours dans l'île communiste. Lors de l'éclatement de l'URSS, l'économie cubaine s'est effondrée, entraînant dans sa chute le peso. L'île s'est ouverte au tourisme. Fidel Castro a créé le CUC en 1994 et fixé sa parité à un dollar pour remplacer le dollars américain avec lequel les touristes payaient lorsqu'ils se trouvaient à Cuba. Lorsqu'en 2010 Raul Castro a voulu développer le secteur privé, il a créé une société à deux vitesses. Les nouveaux petits patrons, relativement prospères, empochent des CUC. Les fonctionnaires et les retraités, eux reçoivent des salaires dont le montant n'a pas évolué depuis des décennies et s'est fortement dévalué. Par exemple, le barman d'un restaurant privé à La Havane empochera jusqu'à 240 CUC (221 €) par mois, huit fois plus qu'un ingénieur au service de l'État payé en CUP. Travailleurs du public et du privé sont devenus deux mondes parallèles, déconnectés économiquement.
On utilise Le peso convertible CUC dans tous les établissements hôteliers, les restaurants, et sert également pour payer les pourboires.
Replongeons-nous rapidement dans son histoire de 1959 à aujourd'hui :
Fidel Castro prend le pouvoir le 1er janvier 1959, après une guérilla de deux ans. En avril 1961, Cuba a été officiellement déclaré pays socialiste, après l'échec de l'invasion de la baie des Cochons. En 1965, Castro a créé son Parti communiste. Il a ensuite collaboré étroitement avec L'Union soviétique, jusqu'à son effondrement en 1991.
À partir de 1961, les États-Unis ont imposé un embargo commercial, économique et financier, espérant que cela arrêterait de répandre le communisme. Cet embargo n'a toujours pas été levé, même si le président Barack Obama et le nouveau président cubain, Raul Castro, ont tenté d'assouplir ses sanctions. Cela s'est finalement produit en 2014. Cependant, nombre de ces mesures d'assouplissement ont été annulées par Donald Trump l'actuel président des USA.
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Environ 2 heures de trajet séparent la Havane de Varadero ou se situe notre hôtel et ses 22 kilomètres de plages étendues sur le côte nord, face au détroit de Floride.
La première chose qui nous frappe en traversant rapidement La Havane, est que Che Guevara est partout. On croise autant de vieilles voitures américaines des années 50 que nous l'imaginions : Chevrolet, Plymouth, Ford, etc.. l'on voit des nuages de fumée s'échapper de certaines d'entre elles, et des chauffeurs qui tentent de régler un problème mécanique sur le bord de la route... L'aventure commence dans une moiteur indescriptible !
Nous passons devant la célèbre place de la révolution ▼
Cette immense place, en grande partie vide, est le lieu de rassemblement pour toutes les festivités politiques et rassemblements populaires. Elle est dominée par l'immense monument dédié à José Marti, (fondateur du parti communiste Cubain, considéré comme un héros national, le plus grand martyr et l'apôtre de la lutte contre l'indépendance) tour de 109 m de hauteur, en marbre gris, à la base de laquelle se trouve une statue du héros. Sur la place, il y a d'autres bâtiments : le ministère de l'intérieur avec un immense portrait de Che Guevra, le Musée Postal, le Palais de la Révolution, la bibliothèque José Marti et le théâtre national. En quittant la Havane, nous empruntons, à vive allure, une route remplie d'ornières, qui nous secoue comme des pruniers sur 145 km.
Nous voyons des paysans creuser des sillons à l'arère et à la force des boeufs, le cigare au coin de la bouche. C'est le moyen âge mais les paysages sont grandioses.
Arrivés à notre hôtel nous avons l'impression qu'il n'y a personne, alors nous demandons où sont les touristes ? On nous répond : «En la playa»... Ce n'est que quelques minutes plus tard en voyant la fameuse plage que nous avons compris.... Imaginez du sable blanc à perte de vue, des palmiers, une eau à la température idéale et aux couleurs si incroyables que s'en est presque irréel.
Dans le contexte d'un pays comme Cuba, aux ressources limitées, les hôtels sont somptueux et on peut pratiquer tous les sports nautiques (plongée en apnée, Kayak, planche à voile, catamaran, vélo aquatique, voile, plongée sous-marine, etc.) la pêche en haute mer, proposée par les marinas de Varadero - le parasailing : parachute tiré par un bateau hors-bord, le golf et l'équitation) On peut aussi, tout simplement, se trouver un bon transat, s'installer confortablement avec un bouquin, un petit cocktail avec ou sans alcool, a volonté bien sûr !
Après quatre jours de farniente, nous nous rendons au centre ville de Varadero à bord d'une calèche. Il faut vraiment sortir des hôtels pour s'approcher et essayer de discuter avec les locaux de leur vie si différente de la notre ! Hélas comme dans tout régime communiste, le silence est de rigueur. On visite mais le cubain, ne parle pas ou très peu ....le dogme socialiste doit être gardé intact et les policiers y veillent ! La population ne peut pas non plus profiter des richesses de son île...«Certains produits essentiels viennent souvent à manquer...nous lance prudemment notre coché, mais quand on se compare avec des pays voisins, comme Haïti, par exemple, où sévit la plus grande misère et le désordre total, on se console». C'est ça vivre dans un pays «bloqueado».
Varadero fournit tout de même un bon aperçu de la culture cubaine à travers ses musées, galeries d'art, bars et cafés. L'iglesia Catolica de Santa Elvira, est une belle et simple petite église dont l'intérieur est orné de plafonds de Caoba, un bois précieux. Le musée municipal est situé au centre-ville, y sont exposés des artéfacts des peuples autochtones de la région ainsi que des meubles anciens, documents, cartes, photographies et objets divers liés à la courte histoire de cette ville et bien sûr des photos à la gloire du Ché. La maison elle-même a une très belle architecture, ce bâtiment en bois de deux étages vaut le détour.
Avant de retourner à notre hôtel, nous visitons tranquillement, les jardins datant de 1940 du Parque Josone, (ancien parc des milliardaires) un lieu idéal pour se promener sous les arbres qui bordent un paisible étang, tout en observant les oiseaux, les hérons, les canards et les flamants qui déambulent à leur gré. Surprise ! un français est là, en train de bavarder avec sa fille . ils dégustent des fruits frais. Le contact est super. Cela fait du bien de parler français, on échange quelques impressions, notamment sur les moustiques affamés qui nous piquent, puis on se quitte, pressés de changer d'endroit.
La journée suivante fut paradisiaque :
Cap sur l'île de Cayo Blanco. Nous rejoignons un embarcadère pour monter à bord d'un catamaran. Nous glissons doucement en longeant la charmante Laguna Del Tesoro (lagune du trésor), bordée de mangrove et de palétuviers avant de prendre le large pour profiter de la beauté des eaux turquoises. Le premier arrêt est un récif de corail où on nous laisse plonger au milieu de poissons de toutes les couleurs, on se croirait dans un aquarium à ciel ouvert. Puis nous jetons l'ancre tout près de la plage magnifique de Cayo Blanco, un petit îlot inhabité, sur lequel nous profitons d'un délicieux repas de fruits de mer (langoustes, crevettes et poissons) au son de la musique cubaine traditionnelle. Ensuite nous avons du temps pour la baignade au milieu des raies qui étaient littéralement sous nos pieds. Extraordinaire !
En fin d'après-midi le voilier retourne vers Varadero, pendant que l'on se relaxe à bord, avec des fruits frais et des cocktails à base de rhum cubain. L'humeur est très festive !
On vient essentiellement à Varadero pour sa plage, et les sports nautiques. Certes, ce n'est pas le Cuba authentique que l'on veut. Mais il est difficile de résister au sable fin, et à la mer dont les tons varient du turquoise à l'indigo en passant par l'émeraude.
Après quelques jours inoubliables, nous quittons ce paradis, pour nous rendre à Trinidad (inscrite au patrimoine mondial de L'Unesco) située à 358 km de La Havane. Trinidad est un bijou colonial pris en sandwich entre la mer des caraïbes et la montagne, qui a conservé les traces de son riche passé de capitale sucrière.
La place Mayor est un repère au coeur de la ville. De cette place partent des rues pittoresques. En s'égarant dans les rues et ruelles pavées, silencieuses et chargées d'histoire, on marche sur les traces de Cortès. Exploitation de l'or, contrebande avec l'Angleterre et la France, mais dans cette ville musée quasi-morte on découvre, entre couvents et églises, des maisons aux tons pastel et aux balcons sculptés en bois précieux qui sont autant de traces d'une riche époque. Quatre pépés assis sur un banc papotent. Un coiffeur, un journaliste et deux musiciens. Quatre potes pour la vie sur un même banc. Sur les marches de l'église Santa Ana, un vieux fume un barreau de chaise. Il a un visage incroyable. Ébène pour la couleur, marbre pour l'attitude. On s'approche, on s'assied à côté de lui, après vingt minutes, immanquablement, nous échangeons nos premiers mots. Il nous apprend qu'il n'y a plus de gas-oil et que si on veut aller dans les montagnes de Topès de Colliente, il faut prendre le camion des travailleurs, c'est comme ça qu'ils l’appellent. Des enfants jouent dehors, ils nous réclament des cadeaux, (nous leur donnons des stylos et des petits savons) les habitants discutent ou restent postés devant chez eux, pour regarder passer les touristes. Au loin, on voit les montagnes de la Sierra del Escambray, et tout autour, la jolie vallée de Los Ingenios. On fait une halte dans la mythique taverne de Canchanchara, célèbre pour son cocktail «Le Canchanchara». Servi traditionnellement dans une tasse en terre cuite, il est préparé à partir de jus de citron vert, de sirop de miel et bien sûr de rhum blanc. (à consommer avec modération) Le tavernier essaie de discuter dans notre langue car les locaux veulent absolument apprendre le français pour attirer les touristes. Bonzour, avez-vous besouin-d'oune-chambrrre-particoulière ???? le tout sans respirer. Nous refusons poliment, car il est courant d'être abordés par des cubains qui veulent vous emmener chez leur frère ou leur tante dans leur casa particulare ....Comme a peu près tout le monde dans ce pays, la débrouille prend le dessus : ils louent, sous-louent, et se font commissionner. Souvent aussi les loueurs ne déclarent pas toutes leurs chambres et la délation fonctionnant à plein régime, au bout du compte, ils ont droit à un interrogatoire en règle de la police qui bien sur les sanctionne.
Nous nous rendons en taxi (comparable à un tambour de machine à laver qui tourne à la vitesse de l'essorage et qui n'oublie aucun nid de poule) à Cienfuegos surnommée «la perle du sud». Cette fois le chauffeur (ingénieur agronome) est très bavard, il s'exprime en hurlant (pour couvrir le boucan infernal de sa vieille ford) et en anglais. Fidel en prend pour ses grades, ainsi que les chefs des armées, chef de police, chef du pouvoir judiciaire, chefs d'une île qui n'a pas d'avenir. La police et les journalistes ne sont pas non plus épargnés. Corrompus, ils n'ont aucun intérêt à ce que le système vacille. Ils l'entretiennent donc pour le mieux, l'alimentant de fausses nouvelles, de vrais mensonges et d'arrestations providentielles, refusant de soutenir toutes velléités révolutionnaires d'un peuple exsangue. Ce monologue dure une heure, avec une force et une conviction qui ferait passer Borhinger et Mocky pour des gamins.
Cienfuegos est une ville portuaire qui, a été fondée par le Français Louis le Clouet, la ville cultive ses origines avec une association de ressortissants et descendants. Elle a une touche différente des villes coloniales espagnoles du reste du pays, par son architecture classique dans le centre ville. De grandes demeures des années 1920, de très beaux hôtels situés au bord de sa baie de 26 km qui pourrait être absolument magnifique, si elle n'était pas jonchée de détritus....
Le parc José Marti, qui tient son nom du célèbre indépendantiste cubain, est une grande place coloniale située au coeur de la ville. Si un Kiosque au centre de la place et de nombreux bancs invitent à la détente, cette place est un peu vide, et c'est bien dommage !
Le lendemain, Changement de décor, direction Vinales en autobus. Cette petite ville colorée se situe au milieu des mogotes, genre de collines escarpées ▼
La cadre est magnifique, et nous logeons dans une Casas Particulare, bénéficiant de l'agrément officiel. L'hospitalité est exceptionnelle et le confort tout à fait acceptable, ici on nous sert de très bons plats typiques, comme du poulet et des bananes plantains frites. Nous visitons les séchoirs à tabac, admirons la flore cubaine, accompagnés de personnes adorables qui nous font faire une inoubliable balade à cheval pendant plus de trois heures au milieu des montagnes vertes fluo, des champs d'ananas, bananiers, etc ..Puis ils nous conduisent dans une fabrique de cigares en plein milieu des champs de tabac et de café.... Notre seul regret : n'y avoir passé que deux jours - Vinales est vraiment une pépite !
Dernière étape de nos pérégrinations Cubaines : LA HAVANE.
Nous nous trouvons cette fois dans la capitale de CUBA, une très grande ville (2.4 millions d'habitants), débordante de vie, au patrimoine architectural extraordinaire. Il n'y a aucune affiche publicitaire comme dans toutes nos villes, non, elles sont remplacées par les photos des héros de la révolution et des slogans révolutionnaires.
On croise des enfants en uniforme d'écoliers, bordeaux et blanc. Tous identiques, tous dans le même état de rapiècement et qui ont déjà dû servir à cinq générations.
La Rampa est le coeur du Vedado, la zone qui a remplacé la Vieille Havane comme centre ville. Cette rue est bordée de cafés, de restaurants, d'administrations, de sièges sociaux, de boites de nuit. La zone accueille également des étudiants de l'Université de la Havane, des cinéphiles et des gens de tous les coins de la ville qui viennent au fameux glacier Coppelia pour se connecter au Wi-Fi. Les gens n'ont aucune possibilité d'utiliser les principaux moteurs de recherche dans un pays sans liberté d'expression, et, pour un Cubain moyen, l'abonnement à la connexion à domicile avoisine un mois de salaire. Alors on surfe où on peut, et quand on y parvient, cela ressemble à une course d'escargots !
Plusieurs hôtels se trouvent à proximité : Habana Libre, Capri, Saint Jones, Vedado, Colina et les deux plus grands : l'ancien Hilton, inauguré en 1957 et le Nacional, juché sur un promontoire face à la mer. Nous logeons dans le plus légendaire : le Nacional ▼
L'hôtel National qui a ouvert ses portes en 1930, appartient, selon l'UNESCO, à la catégorie «Mémoire du monde» et est vraiment une institution incontournable à La Havane. Il évoque des sentiments profonds que de nombreux hôtels n'atteindront jamais, en raison de son chic suintant d'histoire. En pénétrant dans le somptueux hall, on marche sur les pas de Winston Churchill, Frank Sinatra, Nat King Cole, Ernest Hemingway, Buster Keaton, Tyron Power, Marlène Dietrich, Gary Cooper, Marlon Brando, Errol Flynn et les gangsters Santos Traficante (parrain), Meyer Lansky, et Al-Capone.... les mafieux venaient, entre autres, y blanchir leur argent sale. Les six ascenseurs - dont les aiguilles indiquent les étages rappellent les films hollywoodiens d'après-guerre - répartissent les clients parmi les 472 chambres et suites. Le mobilier est cossu, et certaines chambres sont malheureusement un peu défraîchies. Du huitième étage, notre regard plonge d'un côté vers les eucalyptus des jardins alentour, ou vers le Malecon.
Mais c'est à l'extérieur que se trouve sans doute le plus bel attrait de l'Hôtel Nacional, sous les arcades du jardin autour de la petite fontaine, donnant à l'établissement un air d'hacienda rafraîchie par les embruns.
Plus loin, près de la piscine, et presque au-dessus de la mer, le rocher qui supportait une batterie de canons au XIXe siècle (pour repousser les assauts des pirates) a laissé place à une terrasse. l'endroit idéal pour déguster un Mojito en profitant du coucher de soleil sur la mer.
La Habana Vieja est le coeur historique de la vieille ville, c'est le quartier le plus ancien qui a été délaissé par la bourgeoisie du XIXe siècle et qui s'est grandement délabré jusqu'à ce que l'Unesco le déclare site du patrimoine mondial en 1982. Depuis, les plus beaux édifices ont été magnifiquement restaurés ou sont en train de l'être, grâce aux revenus touristiques. La vieille ville s'organise autour de la Calle Mercaderes, une rue entièrement pavée et bordée de musées, restaurants et boutiques, tout un symbole de la splendeur passée, cette rue permet de rejoindre trois places principales : Plaza de Catedral, Plaza de las Armas, Plaza Vieja. ▼
La plus belle est la plaza de Catedral qui est tout simplement parfaite pour prendre un café sous les arcades avec vue sur la magnifique façade de San Cristrobal. ▼
Mais il reste énormément à faire. L'habitat populaire côtoie les palais, de somptueuses demeures et des immeubles délabrés toujours habités. ▼
Centro Habana est un quartier beaucoup plus populaire qui fait la transition entre la vieille ville et les quartiers plus récents. Le point névralgique de ce quartier est le Capitole, un bâtiment ambitieux à l'image de son homologue américain qui abrite le siège de l'Académie des sciences depuis la révolution en 1959. Il était en rénovation et il nous a été impossible de rentrer à l'intérieur. ▼
Depuis la place du Capitole, on peut embarquer dans une vieille voiture américaine pour un voyage dans le temps à la découverte des lieux les plus emblématiques de la capitale.
Un peu plus loin, se trouve le musée de la Révolution, lui aussi situé dans un bâtiment magnifique qui était l'ancien palais présidentiel avant le renversement du régime de Baptista.
Outre les nombreux documents et objets historiques dont les armes portées par Che Guevara et le téléphone doré de Batista. On peut admirer le salon de Las Espejos, une salle grandiose inspirée de la galerie des glaces de Versailles. Un tank russe et un avion de chasse fabriqué aux États-Unis qui ont participé aux événements. Le plus important est le bateau Granma, utilisé pour transporter Fidel et Raoul Castro, Che Guevara, Camilo Cienfuegos et leurs camarades révolutionnaires du Mexique à Cuba au début de la guerre.
Le grand Théatre de la Havane ▼ ( Gran Teatro Habana)
Ce bâtiment est magnifique. Décoré de sculptures et autres ornements en pierre, ainsi que d'oeuvres en marbre et en bronze. La façade présente quatre groupes de sculptures en marbre blanc représentant la charité, l'éducation, la musique et le théâtre. Ce théâtre accueille de nombreux événements internationaux tout au long de l'année et abrite le Ballet Nacional de Cuba.
Le parque Central ▼
Sous l'ombre providentielle des palmiers royaux du parc, les Cubains se retrouvent à toute heure de la journée pour discuter et profiter de la quiétude du lieu. Au centre on remarque la statue de José Marti, «l'apôtre de l'indépendance».
C'est au coeur du quartier Vedado que se situe le parc John Lennon :
Un nom qu'il tient du fait qu'on y trouve une statue du plus célèbre des Beatles avec une gravure des paroles d'Imagine «You may say I'm a dreamer, but I'm not the only one». Pour la petite histoire, pendant des années la musique jugée «rebelle» des Beatles était interdite à Cuba.
Dans la vieille Havane, les initiés se pâment pour la formidable initiative de Papito, artiste et coiffeur. Le capilliculteur a transformé sa ruelle, la Calle Aguiar, en rue piétonne de galeries d'art. ▼
Papito, a lui-même converti son salon en musée de la coiffure.
Inattendu, à quelques centaines de mètres de là, c'est le quartier chinois de la Havane. Cette Chine version mojito est le soir l'un des lieux les plus vivants de la capitale. ▼
Les plaques dorées des innombrables restaurants chinois scintillent, même si les sujets de l'empire du Milieu ont quitté le navire de la révolution il y a plus d'un demi-siècle.
Callejon de Hamel ▼
Cette ruelle magique, ses fresques murales et ses sculptures, est celle des initiés de la santeria, la religion afro-cubaine. Les santeros s'y donnent rendez-vous le dimanche après-midi dans un environnement festif.
Le Malecon est à la fois une large rue et une digue le long de la rive nord de la ville, à l'ouest de l'entrée du port de la Havane. ▼
Le tronçon de 8 km est populaire de jour comme de nuit - pour la croisière dans une voiture septuagénaire, pour la pêche, et pour les rendez-vous amoureux. El Malecon est également le centre d'attraction pour les enfants cubains dépourvus de parcs d'attractions et de centre de divertissements, ils s'amusent à l'ancienne, jour après jour, sautant de la digue et pariant qui fera le meilleur ou le pire saut à quelques centimètres seulement des rochers déchiquetés. (Ce qui fait grincer des dents).
Alors que la plupart des magnifiques bâtiments, (quintessence de l'architecture coloniale des 18e et 19e siècles derniers et du style des années 50), faisant face à la digue sont plutôt délabrés, des changements vers plus de prospérité commencent à devenir visibles. D'après ce que nous comprenons, aucun particulier ne peut posséder un immeuble entier à Cuba, à moins que tout l'immeuble soit une résidence unifamiliale. Depuis assez récemment, les gens peuvent néanmoins acheter des appartements. Je serais très curieuse de voir comment le pays, la ville de La Havane et en particulier le Malecon se développeront au cours de la prochaine décennie. Pour l'instant, notre chauffeur torture le démarreur d'une vieille Lada, qui est tombée en panne à deux km de notre hôtel. Finalement la Lada s'énerve et redémarre.
Ce soir nous avons réservé des places au Tropicana, un cabaret à ciel ouvert, qui est la carte de visite de la Nation. (un piège à touristes) Dès l'arrivée on est émerveillés par cet espace, cette forêt tropicale.
Nous avons opté pour la formule avec repas. Une bouteille de rhum et des cigares sont offerts aux hommes tandis que les femmes reçoivent des fleurs. Le repas, médiocre, se déroule dans une ambiance feutrée au son d'un piano et de violons.
Puis on se laisse transporter pendant deux «looongues heures», dans un savant mélange entre revue de cabaret et parade de carnaval, rythmé par la musique cubaine. Cette nuit tropicale s'est finalement et fort agréablement prolongée sur une piste de danse ou chacun, moyennant quelques CUC, était invité à apprendre les pas de la salsa.
Nous terminons notre périple Havanais par une promenade à travers la vieille ville qui nous amène au pays des arts littéraires et au coeur de la vie du romancier et lauréat d'un prix Nobel, Ernest Hemingway, qui a vécu plus de deux décennies à Cuba.
Au dernier étage de l'Hotel Ambos Mundos, Hemmingway loua la chambre 511 à l'année, entre 1932 et 1939, y résidant quand bon lui semblait, il décrit voir depuis sa fenêtre la cathédrale de la Havane et l'entrée du port où était amarré son bateau. C'est ici aussi qu'il écrivit les premiers chapitres de «Pour qui sonne le glas». Devenu mini-musée, le lieu se visite pour quelques CUC, on y découvre sa machine a écrire, ses lunettes, quelques photos en noir et blanc, un douzaine d'objets en tout. Rien, dans la décoration n'a changé. Ni la mosaïque de carreaux au sol, ni le couvre-lit d'un orange vif. La seule concession fut l'ajout d'un climatiseur pour rafraîchir les touristes qui défilent ici à longueur de journée. Un bar situé sur le toit de cet hôtel offre une vue imprenable sur le centre ville et le port.
Notre pèlerinage dans la Havane se poursuit vers la Bodeguita del Medio. Une plaque, signée, dit-on de l'artiste, assure qu'il venait y savourer ses mojitos. Personne n'est bien sûr de son authenticité, mais qu'importe, les murs couverts de graffitis dédiés à l'artiste valent à eux seuls le détour.
Cette belle maison coloniale et son musée se trouvent dans le quartier de San Francisco de Paulo. La maison appelée Finca La Vigia a été l'endroit ou Ernest Hemingway écrivit neuf romans dont le Vieil Homme et la Mer. Il y a vécu de 1939 à 1960 et recevait les stars d'Hollywood. Parmi elles, Ava Gardner, qui a joué dans trois films tirés de ses romans. Dans Iles à la dérive, il révélera son amitié amoureuse avec l'héroïne des Tueurs - sans la nommer.
Ne supportant plus l'antiaméricanisme de l'île, Hemingway quitte son paradis tropical après la révolution cubaine. Avant de partir, il donne sa maison aux gens de l'île, et laisse son bateau à son compagnon Cubain, Gregorio Fuentes.
Depuis l'effondrement du bloc soviétique, plus rien n'est édité dans le domaine de la littérature. Hors de question de donner les moyens de penser sa propre condition. Tant et si bien que les Cubains paraissent contraints de tout accepter : la médiocrité du service public, le désengagement de l'État, le manque d'aliments, la fatalité de leurs conditions d'existence, et le retour en force de l'argent roi....Les Cubains, passent plus du tiers de leur journée à attendre quelque chose : Le bus, l'autorisation d'entrer dans une banque, un magasin d'alimentation, ou devant le guichet d'un préposé au service de l'état...etc. Tout ça dans une discipline exemplaire. Ici, les médecins, professeurs, ingénieurs finissent en loueurs de vélos ou en chauffeurs de taxis pour touristes.
Les vieilles voitures américaines quant à elles, participent au charme et à la magie des lieux.
Nous quittons cette île, heureux d'avoir mis le doigt et les yeux sur le produit des années de misère castriste, tout en constatant que l'essor du tourisme, impacte tout de même positivement le quotidien de nombreux Cubains.
Pourquoi aller à Cuba : Pour la gentillesse des gens d'abord, ensuite pour les paysages, la beauté sauvage des villes, la mer, les langoustes, l'ambiance, etc...Pour toutes ces réalités, qui font de cette île, bordée de plages paradisiaques, une terre à découvrir.