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La Grande Bretagne et ses singularités.

La Grande Bretagne et ses singularités.

La Grande Bretagne est un pays magnifique. Entre les villages de cartes postales qui parsèment la campagne, les parcs naturels, les falaises, les lacs, les monuments historiques....... C'est vraiment superbe ! 

Mais seraient-ils fous ces British ?  Ils s'ingénient à ne faire rien comme tout le monde...Je veux dire à ne faire rien comme nous. Peut-on se prétendre civilisé lorsqu'on conduit à gauche, qu'on boit de la bière tiède et qu'on sert le porto à la fin du repas ?  Est-ce à cause de leur teint rose que certains les appellent les «rosbifs» ? Ils nous rendent d'ailleurs la pareille en nous surnommant «froggies» comme si nous mangions des grenouilles à chaque repas.  

Nous sommes bavards, futiles, imaginatifs ; ils sont taciturnes, empruntés et traditionalistes. Bref, nous vivons dans deux univers différents qu'un océan sépare...c'est à dire un bras de mer de 30 km, à peine un large fleuve. Depuis 1066, date à laquelle un certain Guillaume le Conquérant envahit l'Angleterre par surprise, nous ne cessons de trouver ce peuple sur notre chemin ! 

En 1415 à Azincourt, - chez nous ! - ils ont fait percer les rutilantes armures de nos chevaliers par leurs misérables fantassins équipés d’arbalètes, ce qui ne faisait pas partie de la règle du jeu ! 

En 1715, à Fontenoy, forts de l'autorisation que nous leur avions donnée, ils ont tiré les premiers, révélant ainsi un manque total d'éducation, qui ne leur a pas porté bonheur en l’occurrence.  Ils «nous» ont brûlé Jeanne d'Arc, ils «nous» ont fait mourir Napoléon. Allions-nous par hasard chercher la tranquillité en Afrique, qu'ils venaient à notre rencontre pour nous faire un mauvais parti ...et c'était Fachoda ..et c'était Mers el Kébir.

A force de lui faire la guerre, chaque camp accusait l'autre de n'être pas héroïque. «Prendre la fuite» se dit chez nous «Filer à l'anglaise» et chez eux «To take a french leave», soit filer à la française

Pourtant ces maudits anglais, nous les avons trouvés à nos côtés sur les champs de bataille des deux guerres mondiales et - mis à part un petit réflexe d'égoïsme aux environs de Dunkerque en 1940 - ils ont vaillamment combattu avec nous dans le camp de la liberté. Alors ?  «Ennemi héréditaire» ou «Entente Cordiale» ? Les deux ! Un point partout et la balle est au centre. Ce qui ne nous interdit pas le moins du monde de plaisanter les Anglais sur leurs ridicules et leurs travers. Et ce ne sont pas les sujets qui manquent. 

Les Anglais sont très attachés à un folklore complètement désuet, comme les fêtes de villages, des courses de natation dans des marécages, des défilés qui datent du moyen âge ; ils fêtent l'huître depuis les romains. Il font aussi des compétitions de cheese rolling, où des gens apparemment sains d'esprit courent après des meules de fromage. Le principe de ce jeu populaire et insolite,  datant du XIXe siècle est le suivant :  Les participants à la course, vêtus de protections, de capes, de costumes de dalmatiens, de tenues très colorées ou uniquement de slips, se lancent du haut d'une colline, en dégringolant dans tous les sens. Leur objectif : attraper la tome de Gloucester qui dévale la pente ! Cette course qui fait remporter au vainqueur,  3 kg de fromage,  engendre de nombreuses fractures tous les ans. Voici d'ailleurs comment les Anglais définissent cette tradition : 

«Vingt jeunes poursuivent sur 200 mètres un fromage en dégringolant d'une colline, jusqu'en bas où ils sont ramassés par des infirmiers et emmenés à l'hôpital». 

En Angleterre,  il y en a vraiment pour tous les goûts. 

le tennis avec Wimbledon et ses fraises à la crème, attention, ce ne sont pas n'importe quelles fraises qui sont proposées aux amateurs de tennis. Il s'agit de fraises de la variété Elsanta. ▼

Tous les jours pendant la quinzaine, elles sont cueillies chez le fournisseur officiel, la Hugh Lowe Farm de Mereworth, dans le Kent (Sud-Est de l'Angleterre). Et chaque matin, à 5h30, les fraises récoltées la veille arrivent au All England Lawn Tennis and Croquet Club pour être préparées. Un véritable rituel pour cette tradition, car les fraises à la crème sont servies à Wimbledon depuis 1877, qui n'est autre que la date du premier tournoi. 

Chaque année, depuis 1711, c'est le même scénario : les courses hippiques d'Ascot attirent du monde, mais le spectacle n'est pas que sur la pelouse de l'hippodrome, mais aussi aux abords. Les invités, hommes comme femmes, rivalisent d'ailleurs d'imagination pour arborer la plus belle tenue. 

La gent féminine mise même sur un attribut devenu culte : le Chapeau. Plus excentrique ou tape-à-l'oeil il est, mieux c'est ! 

Puis vous avez le polo, ce sport aristocratique équestre,  dont Les premières règles du jeu furent publiées en Angleterre, en 1869. C'est une tradition royale qui exige des moyens financiers importants, ce qui explique qu'il soit uniquement joué par des lords anglais. Pour jouer au polo, il faut quatre à cinq montures (le cavalier doit en changer toutes les 7 minutes 30). Autant de chevaux implique d'avoir un lad pour s'en occuper, voir de faire venir son propre vétérinaire. 

Vous pensez peut-être que Le cricket est d'origine britannique ? C'est du moins ce que l'on croyait jusqu'à la découverte surprenante, il y a cinq ans, d'une première trace écrite d'un compte-rendu de match datant de 1478 et qui se serait déroulé en France.  Ce sport également pratiqué par une certaine élite,  aurait donc été importé de France en Grande-Bretagne à partir du XVIe siècle.  Un match de cricket peur durer 5 jours à raison de 8 heures de jeu par jour, suivi de discutions enflammées de spectateurs passionnés,  dans des pubs ou la bière coule à flots.

Un autre sport Britannique très populaire dans les pubs, se nomme «Darts» ou jeux de fléchettes -  Plongez-vous dans cette athmosphère déjantée, en lisant cet article ► du magazine GQ  

Lors de la cérémonie d'ouverture du Parlement, quand la reine rassemble autour d'elle ses lords et ses ladies, c'est l'aura d'une quasi-divinité qui les enveloppe. Le cortège, avec ses attelages, son étalage de puissance militaire et ses hérauts aux couleurs vives, est le rappel manifeste de la majesté de la Monarchie d'hier et d'aujourd'hui. Cette dernière occupe le point culminant au sommet de la société, et sa majesté vient se refléter sur les pairs - barons, vicomtes, comtes, marquis ou ducs - qui se situent sur l'échelle sociale juste un échelon en dessous d'elle. 

Le hic ? Le royaume britannique ne sait plus quoi faire de sa chambre haute qui déborde de Lords. Doté de 400 places, le Palais de Westminster compte 840 membres qui sont nommés à vie par la reine sur la proposition du Premier ministre.  Les promesses de réformes se succèdent sans jamais se réaliser. Détail cocasse, ceux qui siègent en manteaux d'hermine et perruques à la Haute Chambre du Parlement britannique auraient refusé la mutualisation de leur service de restauration avec celui des députés de la Chambre des communes. Le motif de ce rejet ? La crainte que la qualité du champagne en pâtisse. 

Les juges et les avocats portent eux aussi des perruques et des tenues ridicules, la tradition de cet accoutrement remonte au XVIIe siècle, et l'uniforme n'a pas beaucoup changé depuis. Certains juges et avocats disent que la coiffe apporte un caractère formel et solennel aux procédures et que les robes et les perruques rendent  plus difficile l'identification des juges par les accusés criminel à l'extérieur de la salle d'audience, quand un nombre croissant d'avocats estiment que ce code vestimentaire est désuet et que les tribunaux britanniques devraient se concentrer davantage sur des questions plus importantes que leur tenue. 

Selon les anglais, La reine Elizabeth II représente,  le summum de l'élégance .... 

Chapeaux originaux sidérants et tailleurs aux couleurs de l'arc en ciel ; c'est ainsi qu'on l'a observée à travers les âges,  mains gantées et tenant fermement son petit sac.  

Gavarni, ce dandy parisien, élégant, qui de son temps était l'homme le mieux habillé de Paris,  a écrit cette formule percutante : Lorsqu'une Anglaise est habillée, ce n'est plus une femme, c'est une cathédrale. Il ne s'agirait pas de la séduire mais de la démolir. 

A tous ceux qui croient que la famille royale rapporte en tourisme plus qu'elle ne coûte au pays, sachez que c'est un mythe : elle coûte en fait trois fois plus que ce qu'elle génère. (la dotation royale est directement fiancée par les contribuables, via leurs impôts - Les Britanniques participent aux voyages officiels, ainsi qu'au paiement du personnel et à l'entretien des palais)  Versailles, le Louvre ou les châteaux de la Loire attirent chaque année des millions de touristes, ce qui signifie que les vestiges de la monarchie suffisent à générer du profit, sans imposer aux citoyens un symbole profond d'injustice, totalement désuet au 21ème siècle.

Il y a bien d'autres choses qui fonctionnent à l'inverse de la France. Tout le monde sait qu'ils roulent à gauche restant ainsi fidèles à l'ère médiévale. Mais pourquoi ?  À l'époque, les hommes circulaient à cheval et les heurts, chemin faisant, se réglaient à coup d'épée. Pour dégainer rapidement, le cavalier plaçait son arme sur le flanc gauche du destrier. On se croisait donc par la gauche, pour éviter le choc des équipements. Quand les  voitures apparurent, le sens de la circulation ne fut pas modifié pour autant. Puis Napoléon fit son entrée et brouilla toutes les pistes. Il lança ses hommes sur le flanc droit de l'adversaire pour le déstabiliser, et imposa aux pays conquis de rouler à droite. Or l'étendue de sa suprématie eut des limites : souvenez-vous de Waterloo, en 1815 ! Depuis cette bataille, les Anglo-Saxons ont repris leur conduite à gauche... et même les manèges pour enfants 🎠 tournent dans le sens inverse des nôtres.  Pour écrire les nombres à quatre chiffres,  les anglais utilisent la virgule pour séparer les milliers et le point pour indiquer les nombres décimaux. 2,54 (en France)  = 2.54 (en Angleterre) 2 054 (en France) = 2,054 (en Angleterre).

«God save the Queen» est l'hymne national du Royaume-Uni. «Que dieu protège la reine» est l'un des hymnes les plus populaires au monde. Son origine est Française ! Ce chant a été composé par la duchesse de Brinon, il a ensuite été mis en musique par le célèbre Jean-Baptiste Lully qui entendait célébrer par cette oeuvre, la guérison de Louis XIV, atteint d'une fistule anale. 

Lorsque l'hymne national retentit dans un stade, joueurs et supporteurs anglais l'entonnent toujours la main sur le coeur. 

Jadis produit de luxe réservé à l'élite, le thé est devenu la plus démocratique des boissons. Mais les diverses façons de le boire sont toujours un moyen de se créer un personnage ou de jouer son rôle en société ! 

Apprécié de tous ou presque, le thé reste  un vecteur de distinction sociale ou régionale. Il existe, au Royaume-Uni, l'afternoon tea, le cream tea, le high tea ou encore le tea qui désigne le repas du soir ; il y a le thé en sachet contre le thé en vrac ; et le «thé des maçons», très fort, pris avec trois sucres dans un mug, contre l'earl grey à peine infusé, servi dans de la porcelaine «Royal Doulton aux décors peints à la main». Offrir une tasse de thé peut être un geste affectif, ce dont témoigne l'expression anglaise «Tea and sympathy»

L'Angleterre est vraiment un pays bizarre,  tout se tient dans cet empire du saugrenu.  Les Anglais ont coupé la tête d'un roi avant tout le monde, pour remettre aussitôt sur le trône une dynastie indéboulonnable... Ils ont inventé l'élégance masculine, tout en exhibant les femmes les plus mal fagotées de la planète. La même incongruité semble présider aux usages de la cour et aux subtilités du cricket. Tout comme l'abracadabrante recette du pudding de Noël, le gigot à la menthe, le poisson à la chantilly, le porc bouilli flambé au Coca-Cola et recouvert de gelée de groseilles, la lumière qui diminue au cours de la soirée dans les bars, pubs, restaurants, au point que parfois on devine son assiette plus qu'on ne la voit,  tandis que dehors les hommes-sandwiches peuplent les rues de Londres. 

Le Français se résigne à admettre ces bizarreries sans les expliquer....Tout en se demandant comment ces gens peuvent en imposer à l'univers, sans gastronomie,  et surtout sans république. Comment définir des gens qui se font un devoir de ne jamais poser de question personnelle sur la vie privée du voisin mais qui se tiennent au courant des moindres allées et venues ou emplettes de leur Reine comme s'ils étaient concierges à Buckingham Palace, qui n'aiment pas parler mais adorent les orateurs, qui ne font rien comme personne mais s'étonnent que tout le monde ne fasse pas comme eux ! 

La vanité du Français ne s'applique presque jamais à son histoire passée ; avec lui, on sait qu'il dira sans se gêner tout le mal possible de l'état et de son pays, il va le calomnier sans se faire prier.  Avec l'Anglais, cette compensation vous est refusée. Chaque jour, l'Angleterre se chante un dithyrambe à elle même. «Nous sommes un grand peuple» est le refrain obligé de ses journalistes et de ses orateurs. Ce patriotisme pourrait de bon droit s'appeler parfois de l'insolence, s'il n'était exprimé avec une naïveté qui désarme : 

 «Nous sommes déjà ce que les autres peuvent espérer devenir. Ce n'est pas de l'apitoiement sur soi-même, c'est la force de notre position, notre titre de gloire, et notre fond de commerce. Nous sommes les nouveaux pionniers. Nous devons vendre notre passé aux autres nations en le présentant comme leur avenir !»  (Julian Barnes - England, England 1998) 

Mais ce peuple possède une qualité incontestable : L'humour. 

Être ressortissant de la Grande-Bretagne ou du Royaume-Uni n'est pas tout à fait la même paire de manche, l'usage confond souvent les deux termes qui, pourtant, ne sont pas synonymes. Deux humoristes british nous l'expliquent en se moquant de la complexité du système Britannique à travers une vidéo comique et assez cocasse ! ▼

Le Royaume-Uni est en effet l'union de quatre pays : L'Angleterre dont la capitale est Londres, l'Ecosse dont la capitale est Edimbourg, le Pays de Galles dont la capitale est Cardiff et l'Irlande du Nord dont la capitale est Belfast.  

Comme on le sait, les relations entre Irlandais et Britanniques ont été tumultueuses. L'unification de la Grande-Bretagne et de l'Irlande en 1800 donne naissance au Royaume-Uni. En 1922, l'Irlande fait sécession, mais une partie de son territoire, l'Irlande du Nord, reste attachée au Royaume-Uni. Celui-ci prend officiellement le nom de Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.

L'Irlande du Nord fait donc partie du Royaume-Uni, mais pas de la Grande-Bretagne ; voilà la différence entre les deux.  Lorsqu'on va en Irlande, on paie avec l'euro, tandis qu'au Royaume-Uni on utilise la livre Sterling.

En ce qui concerne la nationalité, un Anglais, un Gallois, un Écossais et un Nord-Irlandais ont tous un passeport britannique et ont tous la nationalité britannique.

✔ Pour récapituler :  tous les Anglais sont des Britanniques, mais tous les Britanniques ne sont pas des Anglais  : certains sont Écossais, d'autres sont Gallois et d'autres encore sont des Nord-Irlandais.  Un vrai casse-tête ! 

Mais tentons de remettre un peu d'ordre dans nos idées pour comprendre l'histoire du drapeau Britannique. Connu dans le monde entier, il possède une riche histoire qui a permis de le façonner.  Bien entendu,  il résulte d'un agencement unique en son genre, à l'origine de sa forme actuelle ! Pour obtenir le drapeau du Royaume Uni que nous connaissons aujourd'hui, de nombreux ajustements ont été réalisés au fil des siècles. A la base, il y a le drapeau anglais.  Puis le drapeau anglais se superpose à son voisin Écossais pour donner naissance à l'étendard britannique. En 1800, l'acte d'Union entérine la création du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande du Nord. Ce mélange a donné le drapeau que nous connaissons aujourd'hui dénommé  L'Union Jack  créé en accueillant cette fois les couleurs irlandaises. Ainsi, l'Union Jack ou Union Flag, s'apparente à la superposition de trois étendards distincts, à savoir ceux de l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande du Nord....

So British  ‼ 😉

Pour mieux comprendre cette création, je vous propose de vous rendre sur le site ► LEXILOGOS, qui nous explique tout sur   cette composition mouvementée.   

Rappelez-vous : C'est Sir Winston Churchill qui lança, en 1946, l'idée des États-Unis d'Europe. Et le référendum sur le Brexit a été organisé à l'initiative du Premier ministre, David Cameron,  qui voulait rester dans l'Union européenne. Il l'a fait pour faire taire les eurosceptiques de son camp, ses frondeurs à lui. C'est ainsi que l'ancien maire de Londres, Boris Johnson, devint son principal opposant.   Le résultat, et les événements qui ont suivi, ont bien été un suicide politique pour Cameron qui ne conservera même pas son poste de député. 

Un illustre français avait cette opinion

La Grande-Bretagne elle-même est une île flottante qui, selon les inflexions de sa politique, se rapproche ou s'éloigne de l'Europe.

Citation d'Alfred Fabre-Luce. (Journaliste et écrivain français - 1899/1983)

Le Brexit donne raison à Alfred Fabre-Luce et alimente le constat que l'Histoire des britanniques se répète invariablement. 

Ils ne veulent pas se couper de l'accès au marché unique européen, alors qu'ils ont toujours, dans le passé, refusé de rentrer dans la zone euro...C'est à y perdre son latin ! 

Avec la ratification de l'accord de retrait, le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne le 31 janvier 2020 à minuit. La période de transition devrait s'achever à la fin de l'année 2020, mais elle pourra être étendue jusqu'à la fin de l'année 2021 ou 2022 ou.....? Tous les acteurs concernés doivent se préparer dès maintenant à la fin de la période de transition, nous dit-on ! Mais d'où pourrait venir l'ouverture coté anglais ? Aujourd'hui encore personne ne sait ce qui peut en sortir réellement. 

Même si la plupart des responsables politiques européens ne manquent pas une occasion d'afficher leur tristesse du départ du Royaume-Uni, une partie des français ne peuvent refréner, au contraire, une forme de contentement. Les Britanniques s'en vont ? Bon débarras, lâche-t-on parfois, jusque dans les palais dorés de la République. N'ont-ils pas déployé toute leur énergie à empêcher l'Union européenne d'avancer ?  De Gaulle avait vu juste, ils n'auraient jamais dû rentrer dans l'Europe ! 

En effet, de 1946 à 2020 ce fut 74 ans de relations tumultueuses entre l'Angleterre et l'Union européenne. Mais les Anglais considèrent l'exagération comme le pire des vices et la froideur comme un signe d'aristocratie !  La reine représente pour eux la seule vraie stabilité. Elle serait la seule qui réunit maintenant le soi-disant Royaume-Uni. 

Pourtant, les Britanniques, en décidant de quitter l'UE, ont soulevé de vifs débats au sein des nations du Royaume-Uni : l'Écosse et l'Irlande du Nord y étaient majoritairement défavorables, contrairement à l'Angleterre et au pays de Galles, réactivant d'anciennes frontières historiques. On est donc en droit de se demander comment une société de plus en plus inégalitaire arrivera à rester unie, et comment l'État britannique arrivera à apaiser les tensions en Écosse ou en Irlande du Nord ? 

Autre question :  Le tsunami médiatique actuel autour des allégations selon lesquelles le prince Andrew est mêlé à l'affaire Epstein pour avoir profité du réseau sexuel du milliardaire, et pour être également accusé d'agression sexuelle,  va-t-il remettre en cause l'avenir de la monarchie ?  

Le fils d'Elizabeth II, a été officiellement mis de côté par la famille royale, qui tente plus que jamais d'étouffer le scandale dont le duc d'York fait l'objet. C'est donc l'utilisation même du pouvoir monarchique dans le contexte actuel qu'il faut observer. Car croire que l'avenir de la monarchie peut-être remise en cause pour des affaires sexuelles ou autres,  c'est ne pas comprendre la puissance que représente la monarchie britannique et à quel point elle est figée institutionnellement ! 

Il me plait d'imaginer le futur  :   Dans la voiture qui ramène le couple royal à Buckingham Palace, la Reine Camilla demande à son époux d'expliquer son optimisme quant à l'avenir de son royaume qui a repris sa course au grand large. Charles III lui répond, le regard pétillant de malice : «Jeu, set et match, ma chère. Le Royaume-Uni a gagné». 

L'avenir nous le dira.......

Une célèbre maxime anglaise suggère : «Always blame the French» (Dénigrez toujours les Français). La phrase serait née au XIe siècle, lors de la conquête de l'Angleterre par les Normands. Depuis, nos voisins d'outre-Manche n'ont cessé de pratiquer le French Bashing. Aujourd'hui encore, les journaux britanniques fustigent sans cesse les prétendus défauts français ; ils nous trouvent râleurs, paresseux, voleurs,  intellos, arrogants, toujours à se mettre en avant, ils détestent nos grèves, la saleté de nos villes...Le magazine The Economist dénonce, en 2017, les incertitudes de l'élection présidentielle française, dangereuse pour l'Europe. Au pays du Brexit, c'est un comble, isn't it ? ! 

Si les français puisent dans le lexique anglais, principalement pour ce qui touche aux nouvelles technologies, au sport et à la musique. Les Anglais, aiment nous emprunter des mots «qui font chic» ! Il y a, concernant ces emprunts, un énorme fossé de comportement entre les Français et les Anglais.  En France, pour attirer les foudres des puristes, il vous suffit d'utiliser des mots comme smoking, fun, best seller, boss, speed, hamburger, fake, shopping, boycot,  remake, marketing,  booster, castin ou fast-food -  Alors qu'un Anglais qui veut paraître brillant et cultivé, ponctuera sa conversation de «amuse-bouche», «rendez-vous»,  «fiancé», «c'est la vie»«à propos», «joie de vivre», «bon voyage», «ça ne fait rien», «bon vivant», «coup de foudre», «volte-face», «chic», «femme fatale», «carte-blanche», «cul-de-sac», Et  le mot que l'accent anglais rend si agréable à l'oreille : «déjà vu» !  

Il faut se souvenir qu'en Angleterre, pendant plus de 300 ans, le français a été considéré comme la langue de la classe dirigeante. Et il est amusant de noter que certains mots importés aujourd'hui depuis l'anglais, viennent en fait ...de l'ancien français normand ! En parlant anglais, vous parlez donc plus français que vous ne le croyez !

Avouons-le, nous risquerions de nous ennuyer, sans ces satanés British !   On se moque «des rosbifs», ils se moquent «des grenouilles», mais cela reste une rivalité «comico affectueuse»Londres est la première ville d'expatriation pour 240 000 Français  -  Londres est la seconde ou la troisième ville de destination des touristes français derrière Barcelone et Lisbonne. La communauté britannique en France est estimée à environ 400 000 personnes sur l'ensemble du territoire national, les britanniques représentent un tiers des propriétaires de résidences secondaires en France, devant les Italiens, les Allemands et les Belges. Et les Anglais sont parmi ceux qui sont les mieux intégrés en France. D'ailleurs depuis le référendum britannique du 23 juin 2016, les sujets de sa Majesté qui vivent en France, ont tendance a demander la naturalisation française, en effet, pour un nombre croissant de Britanniques le bonheur est dans le pré...... des français. 

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