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Billy Idol ; une idole légendaire de la musique rock

Billy Idol ; une idole légendaire de la musique rock

Il y a quelques décennies, Billy Idol déchaînait les foules avec ses titres à mi-chemin entre le punk et le hard rock. Punk historique dans les années 70, chanteur émérite de Generation X, Billy Idol est ensuite devenu une réelle star américaine, en se lançant en solo.

C'est derrière un jeu de mots, plutôt qu'un désir de s'affubler d'un pseudonyme pompeux, que Billy Idol a fait sa carrière. William Michael Albert Broad, surnommé Billy comme tous les William en Angleterre, est un jour qualifié de «idle» (paresseux) par un de ses professeurs qui se prononce comme «idol» ; il rajoute un «O» pour que cela se prononce mieux. Il deviendra l'une des figures les plus marquantes et dévoyées du punk britannique. 

Né le 30/11/1955 à Stanmore (Middlesex), il grandit à Worthing, puis rejoint Londres après un an à l'université, pour incorporer le Bromley Contingent, cette garde rapprochée des Sex Pistols, qui les suit partout. Il fait partie des prémices de Siouxsie & the Banshees, autre gloire du Bromley Contingent, en 1976, puis devient guitariste de Chelsea, en 1977. Il y croise Tony James qu'il emmène avec lui pour former Generation X, lui abandonnant la guitare pour s'accaparer du micro. Après quatre albums , entre 1978 et 1981, Generation X, devenu Gen X pour le dernier opus, se sépare et Billy Idol s'envole pour New York où il décide de recommencer sa vie. En 1981, Billy 26 ans, atterri dans un Manhattan à la fois minable et merveilleux. C'était un geste courageux, de partir dans un nouveau pays,  pour un homme sans groupe et avec pour seul bagage un succès limité. Mais cette chanson, «Dancing With Myself» sortie au début des années 80 et enregistrée avec Gen X, lui a néanmoins ouvert la voie, elle a créé un émoi remarquable dans les clubs du monde entier, ou les DJ commençaient à redéfinir ce à quoi ressemblerait la musique dance dans la décennie à venir. Bien que Billy idol n'ait pas encore conquis les charts américains, il avait néanmoins planté son drapeau sur de nouveaux rivages. Il rencontre un guitariste très talentueux de Brooklyn, Steve Stevens, et commence à attirer une attention significative pour la variété de ses mélodies, ses rythmes et attitudes. Son sens aigu des tendances culturelles et sa capacité charismatique à montrer la voie l'ont placé dans une position idéale pour capitaliser sur un nouveau débouché musical extraordinaire appelé MTV.  Idol est arrivé au bon moment, créant une musique adaptée et rendue crédible par son histoire punk/rock et son attitude de mauvais garçon. Bientôt il devient un visage aussi familier sur les écrans de télévision américains que les héros cow-boys de sa jeunesse. Avec son acolyte extraordinaire, Steve Stevens, il va démarrer une carrière solo étincelante.  

Fin 1981, il inaugure sa discographie avec un maxi quatre titres, «Don't Stop», qui contient des hits «Mony Mony» et surtout «Dancing With Myself». Ce titre apparaît cette fois sur le véritable premier album (Billy Idol), qui sort en 1982 et contient des tubes «Hot In the City» et «White Wedding». Le personnage du punk beau gosse, peroxydé, avec un rictus emprunté soi-disant à Elvis, séduit les Américains.

«Rebel Yell» vient confirmer ce statut fin 1983, faisant de Billy Idol une superstar médiatique en Amérique, mais aussi dans nombre de pays d'Europe. L'album, propulsé par l'alchimie entre Steve Stevens (Le fameux guitariste que l'on entend dans la chanson «Dirty Diana» de Michael Jackson) et le producteur keith Forsey est d'une efficacité certaine et classe ses hits, «Rebel Yell», «Flesh For Fantaisy» ou «Eyes Without a Face» tout en haut des classements. C'est l'ère de l'envol de MTV et Billy Idol a tous les atouts pour être un champion du vidéo clip,  il devient la coqueluche de MTV.

Sa faculté à donner du relief aux ballades est indéniable. Doté d'une excellente technique vocale, l'intensité de ses interprétations et son grain de voix irrésistible, font de certaines compositions des titres majeurs... Voilà un cocktail, qui même chez les plus prestigieuses références du genre, n'est pas si commun.

«Eyes Without a Face» est inspirée du film d'horreur de George Franju, Les yeux sans visages, (1960) L'histoire narre les tentatives désespérées d'un chirurgien pour réparer le visage de sa fille, défigurée lors d'un accident de la circulation. Tentant, par tous les moyens, de lui reconstituer un vrai visage, il n'hésite pas à enlever, opérer, puis tuer d'innocentes jeunes filles ressemblant à sa fille...

Billy Idol expliquera : 

Sous une forme déguisée, ces paroles évoquaient ma vie à New York et une relation qui a mal tourné, m'a poussé à me détruire, me conduisant au bord de la folie. Peut-être que je réfléchissais à mes propres infidélités en tournée. D'une certaine manière, celles-ci peuvent vous laisser sans âme....

Billy Idol

Beaucoup de chanteurs, dans tous les échelons de la musique ont eu de mauvais comportements dans les années 1980. Billy Idol n'a pas fait exception ; il a embrassé avec enthousiasme tous les clichés (Sexe, drogue et rock'n'roll) qui accompagnaient le fait d'être une rock star internationale dans la ville qui ne dort jamais. 

L'album «Whiplash Smile» suit en 1986, avec un succès égal et les titres phares que sont «Be a Lover» et «Don't Need a Gun». Le punk n'est plus qu'un lointain souvenir et le chanteur produit une sorte de heavy rock mâtiné de pop, qui fonctionne parfaitement avec sa personnalité extravertie, parfois à la limite de l'outrance.

En 1987, Billy quitte New-York, où ses rêves et ses mauvaises habitudes ont fleuri côte à côte.  Il s'installe à Los Angeles. Sa prédilection pour aller plus vite, plus haut et de plus en plus indompté,  s'est renforcée  dans le Dreamland.  Vivant de rêves, de musique épicée, de belles femmes et de grosses motos,   ses mésaventures liées à la drogue ont suivi ainsi que ses fêtes interminables .. Cependant, les instincts créatifs qui ont toujours permis à Idol d'avoir une longueur d'avance sur l'air du temps culturel et technologique ont continué à prospérer, malgré les conséquences de deux décennies de vie de débauche. D'une manière ou d'une autre, il allait se ratatiner.

Billy Idol,  biker d'adoption, paradant dans les quartiers branchés de L.A au guidon d'une rutilante Harley Davidson est victime en 1990 d'un accident de moto qui manque de lui coûter une jambe. Il assure néanmoins la promotion de Charmed Life, où il a repris la guitare et monté une nouvelle équipe, Steve Stevens ayant fondé son propre groupe, mais toujours avec Forsey aux manettes. L'album inclut une reprise du «L.A. Woman» des Doors, qui lui assure un nouveau succès, et surtout «Cradle of Love» qui devient n°1 au classement, grâce à la présence sur la bande originale du film The Adventures of Ford Fairlane et une vidéo qui remporte cette année-là le MTV Award. Il est approché pour jouer un rôle dans le film d'Oliver Stone sur les Doors, mais il doit décliner, étant encore à peine capable de marcher, à la suite de son accident. Il va pourtant effectuer une tournée, à grand renfort de béquilles, cannes et mise en scène lui permettant de faire oublier son manque de mobilité et l'absence de son alter ego : Steve Stevens, remplacé à la guitare par Mark Younger-Smith. 

Quand il propose «Cyberpunk», en 1993, Il est descendu en flèche par la critique et ignoré du public...avant de passer les années suivantes à lutter contre son addiction à la drogue, échappant même de peu à une overdose en 1994. 

Dans sa carrière il a remporté de nombreux prix et nominations pour son travail incroyable. Son single à succès «Cradle of Love» a remporté le prix de la musique de film et de télévision de l'ASCAP en 1991. Il a  remporté les «MTV Video Music Awards» dans la catégorie de la meilleure vidéo d'un film en 1990. En dehors de cela, il était nominé 13 fois pour des prix importants incluant les Grammy Awards. Son album «Whiplash Smile» lui a valu la certification platine. Son album à succès «Rebel Yell» a également été certifié 2 fois platine par la RIAA. 

Cette personne talentueuse s’est fait un nom,  non seulement dans le monde de la musique, mais aussi dans le monde de la mode. Il a été classé 55e sur la liste des «100 artistes les plus sexy» par VH1. Il a également figuré sur la page couverture du magazine «In Fashion» en 1990-1991. 

Il joue son propre rôle dans le film The Wedding Singer («White Wedding» en est la chanson phare) avec Adam Sandler et Drew Barrymore, en 1998. En 2001, alors qu'il retrouve Steve Stevens dans l'idée d'écrire de nouvelles chansons pour un futur album, sort un nouveau best-of, Greatest Hits, qui contient en prime sa version de la chanson de Keith Forsey «Don't You Forget About Me». Ce début des années 2000 est une autre période de peu d'activité pour l'ancien punk, qui joue un peu dans des séries télé (Buffy contre les Vampires), et  vit sur sa légende passée.

Le nouveau millénaire correspond alors à un changement de perspectives pour Billy Idol.  Sa créativité pionnière demeure, alors qu' il se détache de ses démons et de sa décadence. 

Billy Idol jamais vraiment parti,  est revenu sur le devant de la scène en automne 2014, en sortant une autobiographie nommée «Dancing With Myself» dans laquelle il raconte tous les hauts et les bas de l'homme qui  était et sera à jamais Idol. Des sous-sols où le punk rock est né aux collines d'Hollywood, des fêtes avec les Rolling Stones et une réconciliation avec son père sur son lit de mort. «Dancing With Mysell» est un récit complet et honnête d'une vie vécue en jouant avec le feu et frôlant la mort pour le rock'n'roll. 

«Je suis finalement libéré du rêve d'une vie qui dépassait mes limites ...Les sommets sont si hauts et les vallées si basses qu'il m'est devenu facile de remettre en question ma propre santé mentale. La liberté n'est pas gratuite. Atteindre cet état de grâce peut engourdir l'esprit et le détruire»...écrit Idol. 

Un album a également marqué un nouveau chapitre de la longue et remarquable carrière d'un musicien, d'un survivant, d'un père, d'un homme revenu du néant, d'un rebelle dont les hurlements ont attiré l'attention du grand public. 

Billy est miraculeusement toujours debout et toujours accompagné de son comparse Steve Stevens. 

L'éponyme «Rebel Yell»,  est devenu un véritable standard du rock, au iHeartRadio Music Festival à Las Vegas, Nevada,  en 2016,  deux générations de bombes blondes  Billy Idol et Miley Cyrus ont formé un duo impressionnant. À 60 ans, Billy a facilement suivi Miley, 23 ans, même s'il est assez vieux pour être son grand-père. Billy avait chanté ses tubes des années 80 «Dancing With Myself et White Wedding» avant de demander à Miley de le rejoindre sur scène pour un duo de son tube Rebel Yell. La ravissante Miley visiblement enchantée, crie «Chantons avec Billy, une putain d'idole, allons-y !»...

La voix puissante de Cyrus brille et le duo semble à la fois très à l'aise et électrisé par le plaisir de partager la même scène. «Nous serons là pour plus de collaboration Idol/Cyrus» a lancé Miley

Contre toute attente, Billy Idol semble avoir trouvé un second souffle.

Le 17 septembre 2021, il publie The Roadside, qui est un retour de bonne augure même s'il se présente sous la forme d'un EP abrégé de quatre chansons. 

Bitter Taste est magnifique,  avec des échos de voix de Chris Isaak et une mélodie simple, plutôt rythme and blues, mais étrangement touchante : une réflexion méditative sur la vie, la mort, le destin et la fortune. Tout semble provenir de l'accident de moto presque mortel qu'Idol a eu en 1990. Le trajet fatidique est raconté sans aucun détail. C'est réfléchi et superbement fait.  La comparaison vocale avec un impassible Jim Morrison est inévitable...

♪♫ Bonjour, au revoir, il y a mille façons de mourir ♫♪  insiste Billy sur le refrain.

Le Bad Boy est bel et bien de retour, et le fait qu'il soit affilié au label Dark Horse de George Harrison, dirigé par son fils, Dhani,  est une déclaration en soi. George aurait probablement approuvé. Il était peut-être le Beatle discret, mais il aurait, sans doute, aidé Billy à persévérer.

Après s'être essayé à tous les genres, après avoir touché le fond, Billy Idol, grand-père de 66 ans, garde une bonne tête de baroudeur,  il a encore la niaque, comme le montrent ses dernières prestations. Et il est toujours capable d'enchanter son public sans avoir recours au playback,  ce qui n'est plus, aujourd'hui, donné à tout le monde.  

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