11 Octobre 2022
Murielle Bec a du mal à définir son métier. Un peu dresseuse, elle se définit surtout comme «coach» et «metteuse en scène» d'animaux.
Depuis trente-quatre ans, cette amoureuse des bêtes ne compte plus les films, publicités et autres shootings de mode sur lesquels elle a travaillé.
Cette femme a vraiment du chien. Plusieurs, même. Sans compter les autres cerfs, loups, félins, oiseaux de proie, harfangs ou écureuils, renards ou ratons laveurs qui vivent autour d'elle dans son «arche» de Sury-aux-Bois, dans le Loiret. «Je vis entourée d'environ 250 animaux, ils ont changé ma vie et je change un peu la leur» résume Muriel Bec.
Pour comprendre son rapport exceptionnel avec les bêtes, il faut remonter à son enfance. Muriel a grandi entre un père colérique et une maman d'une inaltérable gentillesse. Heureusement, elle vit en pleine nature, près d'un petit bois du Gâtinais où elle peut se réfugier auprès des animaux. «D'emblée, j'ai été fascinée par le mystère de la faune sauvage, ce mélange de liberté et d'adaptation parfaite à l'environnement».
Elle guette les orbes des rapaces, le passage furtif d'un lièvre ou l'incessant va-et-vient des fourmis. A l'âge de 7 ans, elle trouve et apprivoise une corneille. À 12 ans, elle se fait offrir un chien, Oban, qu'elle parvient à éduquer. Après le suicide de son père, alors qu'elle est encore adolescente, c'est son chien qui l'oblige à tenir. «Il fallait bien m'occuper de lui, le sortir, le nourrir, respirer, reprendre goût au mouvement, petit à petit». Quand, à 18 ans, elle perd sa mère dans un accident, elle continue à s'accrocher à eux. Muriel part étudier aux États-Unis, dans une université rattachée à un centre de primatologie. «Je voulais m'inscrire en communication pour travailler dans la presse animalière». À son retour, le destin en décide autrement. Toujours flanquée de son fidèle Oban et d'une chienne blessée sauvée de l'euthanasie à la SPA, elle décide vite de quitter Paris pour louer une fermette avec un ami qui possède quelques chevaux. «Cela fait un an que je suis installée à la campagne quand je fais une rencontre qui change le cours de ma vie professionnelle». Lors d'une exposition canine, elle sympathise avec Michel Flaesch, un dresseur pour le cinéma. Dès leur première rencontre, il lui propose de travailler avec lui.
Trente-quatre ans plus tard, Muriel Bec est devenue une référence dans le métier. «Je travaille en moyenne sur dix films par an, je fais tourner toutes sortes d'animaux, je peux y passer trois ou quatre jours ou plus, c'est selon. A cela s'ajoutent les publicités, les shootings de mode». Résume-t-elle.
Des souvenirs, elle en a des centaines, qu'elle égrène dans une autobiographie parue cette année : Animal(e) de Muriel Bec, éd. Kero.
Ses premières stars internationales ? Lauren Bacall et Anthony Quinn, alors qu'elle vient de débuter. Elle est envoyée avec un duo de Jack Russel sur la Côte d'Azur, pour le tournage de A Star for Two (une étoile pour deux) de Jim Kaufman. Son premier gros tournage ? Sans aucun doute «La cité des enfants perdus», de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, en 1995. «C'était éblouissant en termes de décors. J'ai travaillé avec un chien, un goéland, des souris. J'aime passer d'une espèce à l'autre». Un de ses plus beaux défis ? peut-être l'École buissonnière de Nicolas Vanier, où elle doit coacher des cerfs. «Dès les premières scènes, je suis émerveillée» écrit-elle.
Grâce à ses capacités de communication avec les animaux, elle parvient à leur faire «interpréter» plusieurs scènes délicates. «Le dressage, c'est pour le cirque, moi, je fais jouer les animaux comme les humains. Ce qui m'intéresse, c'est de combiner leurs capacités et leur envie de jouer.» précise-t-elle. Cette méthode bienveillante lui a permis de participer à des centaines de films aussi différents que «Mon chien Stupide», «8 rue de l'humanité», «Spirou et Fantasio», »Belle et Sébastien» ou encore la série «Joséphine ange gardien» à la télévision. Ses compétences et son expérience ont été mises au service des plus grands noms de la mise en scène, pour des émissions de télévision, publicités, photos, évènements, pièces de théâtre, opéras et spectacles vivants, à l'échelle internationale. Tantôt avec des chiens, des chats, mais aussi des loups, des zèbres, des rats, des otaries, etc. Mettre en scène un cerf, organiser un casting d'araignées, filmer une course-poursuite avec une poule, autant de défis qu'elle relève avec passion. «s'il y a bien une part de dressage dans mon métier, le terme de coach ou de metteuse en scène animalière est plus approprié à mon activité, car je dois répondre à la demande d'un réalisateur qui va vouloir qu'un animal domestique ou sauvage réalise une action particulière», estime Muriel Bec dans une interview accordée à la RTS. «Il faut considérer l'animal avec respect, comme un acteur, le mettre à l'aise, ne pas devoir répéter inlassablement la même action. Le plus compliqué est de dire stop à un réalisateur, d'anticiper avant que l'animal en ait ras le bol de refaire une scène».
Cette année, elle sort d'un tournage avec Luc Besson. «Sans doute le plus gros projet sur lequel j'ai travaillé» dit-elle. (Luc Besson, revient sur le devant de la scène, malgré ses déboires avec la justice. Le cinéaste a été accusé de viol par la comédienne Sand Van Roy. Au terme de trois ans et demi de procédure judiciaire, le réalisateur a obtenu un non-lieu en décembre 2021, la plaignante a fait appel mais le 24 mai 2022 un non lieu en faveur de Luc Besson est confirmé. Cinq autres femmes l'avaient également accusé d'agressions sexuelles, pour des faits en grande partie prescrits) Son nouveau film s'intitule Dogman. Devant sa caméra, Luc Besson a choisi le jeune comédien américain de 32 ans Caleb Jones, qui a déjà une carrière bien remplie.
Pour Dogman l'histoire d'un homme meurtri (une métaphore malsaine d'auto-victimisation?) qui se reconstruit grâce à l'amour des chiens, Muriel Bec a participé à quatre mois de tournage avec près de 200 animaux. «Tous n'étaient pas à moi. Il y avait des chiens de collègues, je tenais aussi à en prendre à la SPA. Des chiens abandonnés sont ainsi devenus acteurs». Car Muriel Bec n'envisage pas son métier autrement que dans la bienveillance et dans l'amour des animaux.
Muriel Bec est entourée d'une équipe de collaborateurs qu'elle aimerait voir un jour voler de leurs propres ailes, tout comme sa fille de 19 ans, «née dans ce métier». «Chacun vient avec sa personnalité, rien de plus, je suis persuadée que c'est un métier, comme la capacité à échanger avec les bêtes, que nous avons tous en nous. Il faut juste avoir une démarche sincère et respectueuse».
Quand elle ne tourne pas, elle se consacre à son domaine en partie ouvert au public. Son site internet : https://www.rdventerreanimale.fr/muriel-bec
Les animaux au cinéma sont souvent une source d'émotions positives, nous avons tous des souvenirs cinématographiques, rappelez-vous les «Beethoven 1 - 2 et 3» ou le film «Alexandre le Bienheureux» d'Yves Robert avec Philippe Noiret. Lorsque sa femme meurt, Alexandre se consacre à sa grande passion : la paresse. Il décide de ne plus sortir de son lit et il a pour seule compagnie son fidèle Jack Russell terrier, qui lui fait ses courses. N'hésitez pas à passer deux heures en compagnie d'Alexandre le bienheureux et de son chien (Kali) formidablement coaché, qui semble trouver beaucoup de plaisir dans son rôle, tant est grande sa malice. Kali est absolument craquant !
Bien malheureusement il existe aussi des films dans lesquels les animaux souffrent ou meurent, et ce n'est pas du cinéma, mentionne le site ► « Sens critique, cruauté envers les animaux» qui a établi une liste de ces films cruels envers les animaux, en nous recommandant de ne pas perdre notre temps avec ce cinéma de sadiques ! N'hésitez pas à consultez cette liste qui sert à nous avertir avant un éventuel visionnage : https://www.senscritique.com/liste/Cruaute_envers_les_animaux/84445
Le site TOPITO dénonce ces stars qui maltraitent leurs animaux : https://www.topito.com/top-stars-maltraite-animaux et nous encourage à les boycotter.
Quelqu’un qui s’est habitué à considérer la vie de n’importe quelle créature vivante comme sans valeur, finit par penser qu’une vie humaine ne vaut rien.