21 Février 2023
Paris, est une star, dont les rues et les monuments sont tellement convoités par l'objectif qu'ils en font, la ville la plus filmée au monde en décors naturels. Non seulement la ville de Paris attire quelques 30 millions de visiteurs par an, ce qui en fait la destination la plus populaire au monde, mais elle est aussi l'un des décors de prédilection du cinéma. L'an dernier, pas moins de 210 films et 64 séries, sans compter les clips et autres spots publicitaires, ont été réalisés dans la capitale. Soit une vingtaine de tournages par jour, qui immortalisent autant les lieux mythiques (Louvre, tour Eiffel...) que les quartiers populaires (place de Clichy, canal Saint-Martin...). Et la ville séduit sous tous les angles, car même ses égouts et ses catacombes inspirent le septième art !
Cette passion, évidemment, n'a pas attendu Emily in Paris et Lupin, les dernières séries à succès de Neflix. Des mythiques Quatre cents coups (1959) aux Aristochats (1970), en passant par Nikita (1990), Moulin Rouge (2001), Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001), Da Vinci Code (2006), La Môme (2007) ou encore Mission Impossible Fallout (2018), la liste est très longue, même Wikipédia offre une liste à compléter ► ICI
Paris, davantage qu'un simple décor, est presque une figure à part entière, le supplément d'âme du récit. Au gré de ses rues, la mégapole offre ainsi mille occasions de retrouver l'atmosphère de nos films fétiches, nos séries cultes, nos héros préférés.
Voici quelques-unes des balades possibles ...
Enfants de Paris, les fondateurs de la Nouvelle Vague - Godard, Truffaut, Chabrol....- y ont naturellement imaginé leurs premiers films. La nouvelle Vague a eu une influence mondiale sur le développement du 7eme art. Si ce n'est pas son esthétique qui se propage en priorité, c'est le souffle d'un besoin de renouveau et d'un dépassement des codes préétablis qui en sont le plus représentatifs. Pour retrouver l'univers d'Antoine Doinel, le gamin turbulent des Quatre Cents Coups, c'est sur les marches du Sacré-Cœur qu'il faut entamer la promenade. Filez ensuite sur l'avenue Trudaine et la place de Clichy, théâtre des fugues du héros, incarné par l'inoubliable Jean-Pierre Léau. Restez dans l'ambiance Nouvelle Vague en gagnant le quai Saint-Michel, décor du cultissime A Bout de Souffle (1960), dans lequel Jean-Paul Belmondo, alors débutant, joue les voyous en cavale.
Une fuite qui l'entraîne de l'île de la Cité au Quartier latin, sans oublier les Champs-Elysées, où l'attend la belle Jean Seberg, qui vend le Herald Tribune à la criée. Scène mythique !
Pour ses précieux minous, Walt Disney ne voulait qu'un décor : Paris, dont il était tombé amoureux lors de la Première Guerre mondiale. Voilà pourquoi il fit dessiner avec un soin maniaque le café de la Paix et ses abords, dominés par l'opéra Garnier, deux illustres symboles de la belle époque.
La France était une terre d'inspiration pour Walt Disney, Je vous conseille le blog ► J'M mon patrimoine qui fait un retour sur les pas d'un géant du cinéma qui a trouvé sur les routes de France la voie du succès.
Prolongez votre escapade à travers ce Paris raffiné sur les talons de Miranda (Meryl Streep), la papesse ultra-chic de la mode du diable s'habille en Prada. Elle vous conduira de l'élégant pont des Arts au musée Galliera, superbe palais Renaissance (dédié à la mode, évidemment), en passant par la place de la Concorde, avec ses fontaines scintillantes et sa vue imprenable sur la Ville Lumière.
Avec Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet célébrait comme jamais le Paris populaire. Pour en respirer tout le pittoresque, rendez-vous à Montmartre, rue Lepic, au café des Deux Moulins : Le QG d'Amélie (Audrey Tautou), mi- serveuse, mi-ange-gardien. Poussez la balade jusqu'au marché de la Butte, rue des Trois-Frères, lieu de prédilection de l'héroïne, avec le square Louise-Michel et le canal Saint-Martin, dont le charme intemporel l'enchante.
Pour prolonger cette traversée du Paris «gipsy», déambulez dans le sillage de La Môme. L'occasion d'embrasser le destin d'Edith Piaf (Marion Cotillard), entre les escaliers de la Butte, rue Gabrielle, où Piaf se forgea les mollets et la gouaille, l'Olympia, boulevard des Capucines, où elle connut ses premiers triomphes
Et la brasserie Julien, rue du Faubourg-Saint-Denis, où immanquablement installée à la table 24, elle venait attendre son Marcel Cerdan, dont la salle de boxe se trouvait à deux pas.
Les fans d'Emily in Paris iront évidemment place de l'Estrapade, siège de la Boulangerie moderne - qui fournit à l'héroïne ses croissants favoris - pour ensuite aller flâner, comme elle, sur le Pont-Neuf et fureter chez les bouquinistes des quais de Seine. Ceux qui préfèrent Lupin feront escale au Louvre, haut lieu des frasques du gentleman cambrioleur.
Nul doute qu'entre la Pyramide et la Grande Galerie, ils croiseront l'ombre d'Omar Sy, avant de gagner les allées du Luxembourg puis les catacombes, dans le 14e arrondissement, où Lupin déjoue immanquablement la police !
Mais récemment, c'est surtout la Marie-Antoinette iconoclaste de Sofia Coppola (réalisatrice, actrice, productrice et scénariste américaine) qui a mis Versailles en lumière. De 1770 aux journées révolutionnaires de 1789, le film retrace dans un étourdissement de couleurs, la vie de l'archiduchesse d'Autriche (Kisten Dunst), devenue dauphine puis reine de France par son mariage avec le futur Louis XVI (Jason Schxartzman).
L'histoire entière se déroule au splendide château de Versailles, et l'essentiel du film y a été tourné.
Pour plus d'informations cliquez sur le site de l'office de tourisme ► Visiter les lieux de tournage à Paris
En dehors de Paris, aucune capitale n'a autant inspiré le septième art que New York. Et pour cause ; si le cinéma n'a pas été inventé dans la ville qui ne dort jamais, c'est la Grosse Pomme qui vit naître les studios (Fox, MGM) qui ont transformé ce divertissement balbutiant en véritable industrie. Jusqu'à la Grande Guerre, New York fut ainsi l'épicentre du cinéma américain : les producteurs avaient l'habitude d'aller prospecter sur Broadway, d'y repérer une pièce à succès pour en acheter les droits, avant de bricoler une histoire et de tourner sur place. Ce n'est qu'au début des années 1920 que Los Angeles détrône New York, attirant nombre de studios grâce à son climat (350 jours de soleil par an) et la variété de décors (mer, montagne, désert). C'est la naissance du mythe hollywoodien. Assez pour enterrer définitivement Manhattan ? Non. Car L.A, malgré ses atouts, reste une ville quelconque à quelques exceptions près (Venice Beach, Beverly Hills), tout s'y ressemble peu ou prou. New-York au contraire, ne cesse de surprendre : des vestiges de Manhattan aux «brownstones» - bâtisses en grès rouge - de Brooklyn, des vibrations de Harlem à la frénésie de Chinatown, elle fascine à chaque coin de rue, par les audaces de son architecture, sa diversité, son atmosphère. Voilà pourquoi elle reste au cinéma la ville américaine par excellence, le lieu de tous les possibles. Conséquences, la Grosse Pomme accueille près de deux cent cinquante tournages par an.
Retrouvons l'atmosphère de nos films cultes à travers de belles balades.
Pionnier du film à grand spectacle, King Kong (1933) fit date. Pour en ressentir le frisson, il faut se rendre au sommet de l'Empire State Building, où la créature livre son dernier combat : l'une des scène les plus célèbres de l'histoire du cinéma....
Filons ensuite sur East Harlem, à la hauteur de la 110e rue, pour retrouver le décor d'une autre séquence mythique : le combat savamment chorégraphié qui ouvre West Side Story (1960), référence du film musical....Terminons en beauté sur les talons d'Audrey Hepburn, l'héroïne iconique de Diamants sur canapé (1961) entre les allées huppées de Park Avenue et de la 57e rue : le summum de l'élégance new-yorkaise.
Sous ses airs de romance loufoque, Manhattan (1979) est une déclaration d'amour éperdue de Woody Allen à sa ville. Pour en saisir l'émotion, il faut d'abord se poser face au pont de Queensboro, où le héros entraîne Diane Keaton : Magique ! Gagnons ensuite l'Upper West Side, promenade attitrée des tourtereaux, puis l'Empire Diner, leur refuge délicieusement rétro, situé sur West Chelsea ...
Prolongeons la promenade sur les décors du mémorable Quand Harry rencontre Sally (1989), dans lequel Billy Crystal et Meg Ryan s'apprivoisent entre Broadway, Central Park et surtout le Katz's Delicatessen, adresse phare du Lower East Side, où Sally simule un orgasme ! Il est d'ailleurs possible de dîner à la même table !
Babylone moderne, la ville a inspiré quelques-uns des chefs-d'œuvre du polar et du film noir. Pour cette traversée interlope, suivons le sillage de Travis (Robert De Niro, impeccable), le héros tourmenté de Taxi Driver (1976) , qui nous conduit des ruelles malfamées d'Union Square au quartier de Hell's Kitchen, en passant par Colombus Circle. Poursuivons cette virée en eaux troubles sur les traces du mythique Parrain (1972), impitoyable portrait d'une famille mafieuse, tourné au cœur de Little Italy, le quartier général historique de la pègre sicilienne.
Le crime étant aussi une affaire de cols blancs, rendons-nous enfin dans le Financial District, le poumon financier de New York, où sévit Gordon Gekko (Michael Douglas, odieux à souhait), trader cynique du décapant Wall Street (1987).
Aux fans de séries, New York offre également de nombreux parcours. Les inconditionnels de Friends, classique des années 1990, iront dans le quartier bohème de Greenwich Village. Les accros de Sex and the City feront escale à la Magnolia Bakery, sur Bleecker Street, qui fournit aux héroïnes leurs cupcakes préférés, ou chez Manolo Blahnik, leur styliste chic, dont la somptueuse boutique trône sur Madison Avenue. Ceux qui préfèrent Les Soprano, saga culte sur la mafia, ne manqueront pas d'aller faire un saut chez Bamonte's l'une des meilleures tables italiennes de Brooklyn, ou au monumental Plaza ▼
Hôtel emblématique de la 5ème avenue, avec sa vue imprenable sur Central Park : deux des décors récurrents de la série.
La France, pays inventeur du cinéma en 1895, produit un cinéma rarement spectaculaire, mais il est reconnu dans le monde entier par les vrais cinéphiles, y compris aux États-Unis. Le spectateur va souvent au cinéma pour qu'on lui tende un miroir, c'est pourquoi, chaque Français se reconnait dans le cinéma français, et moins souvent dans le cinéma américain dont l'imaginaire est différent du notre. Et puis, en France le cinéma est considéré comme un art, alors qu'aux USA, c'est d'abord une industrie qui doit être exportée massivement pour toucher tous les spectateurs du monde entier.
Les américains ont certes beaucoup plus de budget que nous et de meilleurs effets spéciaux, mais la France ne se laisse pas abattre. Le cinéma Français a également la cote dans les salles à l'étranger.
Comparé à New York qui est définie par de très hauts buildings (6.400) couvrant pratiquement la totalité de la ville, Paris est si spécial, monumental par sa taille bien-sûr, mais aussi par son riche patrimoine architectural et historique qui brille de magnificences. A cela il faut ajouter son entrelacement unique de petites rues et de larges avenues qui proposent un réservoir sans limite de perspectives et d'humeurs. L'amour, la sophistication, le luxe, l'érotisme, le danger, la lutte des classes, la violence, la tendresse, les intrigues politiques - tout cela incite le cinéma à avoir une adresse à Paris - On peut estimer le nombre de films américains tournés en France à près de huit cents. Paris est, de loin, la ville étrangère à l'Amérique la plus représentée dans le cinéma américain, parce que notre capitale leur sert des brassées d'histoires d'amour ou de mystères, mais aussi quelques bons ingrédients pour leurs films d'action, (les français ont été des précurseurs dans le domaine des trucages), leurs thrillers et nombre de leurs films de divertissement.
Je laisse le mot de la fin au site ► Demotivateur qui a trouvé 15 différences hilarantes et imparables entre les films français et Américains.