30 Mai 2017
Ceux qui étudient ces types de délinquants [les agresseurs de connaissances] disent qu'ils échappent généralement aux accusations d'abus d'enfants pendant longtemps en raison d'une confluence d'éléments :
1) Tout d'abord, le molesteur est habile pour ne pas être pris en flagrant délit parce qu'il a des années de pratique, datant généralement de sa propre adolescence.
2) Ses victimes - la plupart du temps des garçons - sont souvent fascinés par lui et le voient comme un ami, et même un membre de leur famille. Ils peuvent obtenir des choses de leur agresseur qu'ils n'obtiennent nulle part ailleurs : l'affection, l'amour, des cadeaux ou de l'argent. Ils ne veulent pas voir leur «ami» qu'ils adulent mis en difficulté à cause d'eux, de sorte que les parents restent ignorants de l'abus.
3) Et troisièmement, les adultes qui l'entourent ne font pas attention aux signaux ou ne veulent pas croire à la vérité.
Le profil le plus répandu parmi les pédocriminels pédophiles est celui de l'adulte immature qui entretient avec les enfants des relations affectueuses, lesquelles glissent progressivement vers la sexualité sans faire intervenir de contrainte physique. Ils entrent facilement en contact avec les enfants par le jeu, auquel ils prennent un plaisir authentique. Ils cherchent à établir une relation de pseudo-réciprocité, aussi bien affective que sexuelle, avec des enfants réguliers dont ils disent vouloir s'occuper tendrement et dont ils souhaitent se faire aimer. Ils profitent de la curiosité et de la naïveté de l'enfant en matière de sexualité au lieu d'user de la force. Du fait de son immaturité affective et sexuelle, l'enfant va en effet confondre amour et sensualité. Pour certains, leur statut permettra dans un premier temps de sécuriser l'enfant pour ensuite présenter l'acte sexuel comme un apprentissage, un éveil.
Concernant ces parents qui offrent bêtement leurs enfants aux pédophiles, le fait de s'identifier à des personnes célèbres et socialement valorisées, comme des stars du cinéma ou de la chanson, aurait des effets favorables sur l'estime de soi. Car le fonds de commerce des stars, et l'attirance qu'elles suscitent durablement, c'est le succès et la réussite.
Certains psychiatres expliquent que les pédophiles s'ingénient à créer une sorte d'écrin pour attirer leurs proies. Des univers paradisiaques, enjôleurs, où l'attention et la méfiance sont constamment détournées. Ce n'est pas une preuve, mais un indice sérieux ! et on ne vous inculpe que si il y a de véritables charges contre vous. Un Juge ne vous envoie pas passer des mois et des mois à la cour sans raison. Un juge sans preuve rejette immédiatement le dossier, comme ce fut le cas pour la plainte déposée par Joseph Bartucci en 2004 avant le procès Arvizo.
Bartucci affirmait avoir été agressé sexuellement dans la limousine de Michael Jackson en 1984 à La Nouvelle Orléans. Il affirmait également avoir été retenu captif pendant neufs jours au cours desquels il aurait subi des agressions sexuelles et physiques. Joseph Bartucci, âgé de 18 ans au moment des faits présumés !!! a expliqué avoir réprimé le souvenir de ces agressions pour justifier le dépôt tardif de sa plainte. Mais les avocats ont prouvé que Bartucci avait été impliqué dans 18 poursuites civiles et criminelles au cours des 17 dernières années précédent sa plainte dont une concernant des allégations d'abus sexuel contre un ministre.
Le 13 avril 2006, le juge de district des États-Unis, Eldon Fallon, a rejeté «avec préjudice» le cas Joseph Thomas Bartucci.
Un autre procès avait été intenté par Daniel Kapon qui prétendait avoir été agressé sexuellement à plusieurs reprises par Jackson, à partir de 1987, alors qu'il avait deux ans et jusqu'à l'âge de 14 ans. il alléguait également avoir engendré les deux ainés du Roi de la Pop, et l'avoir vu manger avec Fidel Castro. Le juge de la Cour supérieure de Los Angeles, Rolf M.Treu, a accordé une requête à l'avocat de Jackson, Thomas C.Mundell, pour rejeter l'affaire après que le demandeur de 22 ans, Daniel Kapon, n'ait pas réussi à se présenter le 1er jour du procès.
Dans les documents judiciaires déposés le 17 décembre 2006, Mundell avait déclaré que Kapon avait fait «une série de déclarations inhabituelles» lors de son dépôt de plainte, qui avait miné la validité de son cas : Kapon avait affirmé que sa mère avait épousé plusieurs fois Jackson, et que les cérémonies avaient été suivies par Elisabeth Taylor, Celine Dion, Elton John, Paul McCartney, Beyonce Knowles et Diana Ross. Que sa mère avait été figurante dans la vidéo Thriller. Jackson follement amoureux d'elle voulait spécifiquement que Kapon soit le père de ses deux enfants Prince et Paris. Kapon déclarait aussi, que Jackson était obsédé par les génies et les lignes du sang, il désirait continuer la ligne du sang qu'il croyait être liée aux Rothschild. De ce fait, il voulait que Kapon ait des rapports sexuels avec Debbie Rowe, mais «cela n'a pas fonctionné». Kapon a également témoigné que l'un des avocats de Jackson, Marshall L.Brubacher, conspirait avec l'enquêteur déshonoré Anthonny Pellicano et les autres associés de Jackson, pour le kidnapper et faire de sa vie un enfer. Kapon a également revendiqué que MJ l'avait confiné, pendant des périodes multiples, de 1987 à la fin 1991, dans Neverland mais aussi à Encino et Woddland HIlls. Kapon a prétendu qu'il était parfois enfermé dans une voiture, contre sa volonté par Jackson, que le chanteur l'embrassait sur la bouche, le masturbait et le pénétrait de force, il lui donnait de l'alcool et l'avait contraint à une chirurgie esthétique inutile, en plus de le brûler, le torturer et le battre.
Parallèlement aux allégations d'abus sexuels, Kapon a dénoncé Jackson prétendant qu'il avait détourné ses idées de chansons, ses paroles et ses mélodies pendant le temps ou le roi de la pop enregistrait «Bad», sorti en 1987, «Dangerous» publié en 1991, «History» sorti en 1995 et «Blood on The Dance Floor», sorti en 1997. Il a aussi prétendu que Sony BMG Music Entertainment et Sony Music Holding Inc, partageaient la responsabilité avec Jackson du vol de ses idées de musique et pour avoir enfreint un contrat.
«Je pense que le juge s'est rendu compte de la folie du procès», a déclaré Mundell en dehors de la salle d'audience.
Il y a eu aussi ce garçon Canadien, que Rodney Allen, un pédophile lui-même, a présenté comme victime de MJ. Ce garçon avait soigneusement décrit en détail les personnes dans l'entourage de Jackson, la disposition du ranch et même la maison familiale des Jackson à Encino. Le garçon avait finalement été amené aux autorités canadiennes pour un interrogatoire : «Nous l'avons pris très au sérieux et nous avons contacté le département du shérif du comté de Santa Barbara, parce que c'était là que l'abus aurait eu lieu». a relaté le détective Campbell. Mais finalement, l'enfant a avoué que l'allégation était une fraude élaborée. Il avait été entraîné à mentir par Rodney Allen qui connaissait Jackson. Le jeune homme de 15 ans a été arrêté et c'est Rodney Allen qui a été reconnu coupable de pédophilie.!!!
La médiatisation a des effets pernicieux. Il y a toujours des personnes qui n'hésiteront pas à faire des fausses accusations, et ces fausses dénonciations sont un fléau. Elles nuisent à la crédibilité des véritables victimes. C'est une des raisons pour lesquelles on remet si facilement en question la parole des vraies victimes lorsque les crimes sont de nature sexuelle. Les accusations fabriquées renforcent l'idée que toutes les plaintes sont forcément fausses. Or toutes les accusations fausses contre Jackson ont été immédiatement rejetées.
Dans le dossier Jackson, concernant l'affaire Arvizo le juge Melville avait confirmé tous les chefs d'inculpation, et on ne peut pas dire qu'il manquait des pièces ou des témoignages, au vu des affaires évoquées durant tous ces mois d'audiences, d'autre part à 64 ans Sneddon n'avait plus grand chose à prouver ; Il est inconséquent de croire que l'acharnement du procureur était du a une vendetta personnelle contre Michael Jackson. Sneddon se défendra d'ailleurs bec et ongles contre ce soupçon souvent relayé par une presse ironique.
En matière de police judiciaire, les auditions de victimes comptent parmi les actes procéduraux capitaux puisqu’elles permettent de recueillir les informations nécessaires à la résolution de l’enquête. Les cas les plus délicats sont révélés dans des dossiers où la parole de la victime affronte celle du mis en cause qui nie les faits, sans qu’aucune preuve matérielle ni audition de témoins ne vienne accréditer l’une ou l’autre des versions. Cette situation est fréquente dans les affaires de moeurs et d’autant plus épineuse quand la victime accusatrice est mineure. La problématique de l’enquêteur, à la recherche de la vérité, se pose en ces termes : peut-il être certain (et comment ?) que le mis en cause est coupable ou que le mineur affabule ? Les enquêteurs sont souvent confrontés aux fausses allégations de jeunes mineurs, manipulés par un parent accusateur. Mais dans ce cas, le mensonge est facilement décelé. En effet, la reconstruction d’une réalité demande de mobiliser des capacités cognitives que le jeune enfant ne possède pas encore par manque de maturité.
Gavin Arvizo réitérera ses dires, parlant de masturbation répétées devant des sites pornographiques et de consommation forcée d'alcool.
Pensons à notre réaction vis à vis d'un homme de notre quartier accusé d'avoir fait boire de l'alcool à des mineurs avec lesquels il regardait de la pornographie ; pensons seulement à cela ! C'est flippant non ? Et que dire de ces sommes, considérables parfois, attribuées en vingt ans à l'entourage d'au moins quatre mineurs, dont un petit Australien, gratifié avec sa famille de titres de séjours obtenus par les avocats de Jackson ? Et ces voitures, ces bijoux offerts aux parents assez confiants, pour dormir dans le pavillon des invités tandis que leur gamin passait la nuit dans la chambre du King of Pop ?
Les spécialistes de l'enfance maltraitée noteront pendant le procès que le comportement de la star à l'égard des enfants correspond parfaitement au portrait-robot du pervers sexuel : Il cherche a obtenir leur confiance, les couvre de cadeaux et les convainc qu'ils font bel et bien partie de sa famille. Pour invalider ces propos, Thomas Mesereau a réussi à dénicher des enfants qui assuraient avoir partagé la couche d'un adulte sans pour autant avoir subi le moindre outrage.
Pourtant, comment ne pas s'interroger sur la personnalité et le fonctionnement émotionnel et sexuel de cet homme quinquagénaire, qui ne trouvait son bonheur et sa satisfaction qu'en partageant les jeux d'enfants prépubères, et que ce même individu feuilletait à l'occasion des revues pornographiques, buvait de l'alcool et consommait des drogues ?
Le «fardeau de la preuve» en droit criminel américain repose sur l’accusation: le procureur doit prouver la culpabilité de l’accusé au-delà de tout «doute raisonnable» du jury. C’est à lui d’apporter les preuves de culpabilité, tandis que la défense, elle, ne doit que réfuter ces éléments pour faire douter les jurés. D’où la fameuse « cross examination» des témoins présentés par l’accusation, une étape du procès connue pour les techniques d’intimidation des avocats de la défense (Nous avons vu comment cela s'est passé pour Dominique Strauss Kann par exemple): il s’agit de faire douter le jury populaire qui rend la sentence. Aux USA ce sont les avocats qui apportent tous les éléments. Tandis que le procureur cherchera à fournir des pièces à conviction convaincantes, l'avocat de la défense devra trouver des éléments tendant à disqualifier le témoignage des personnes entendues. La stratégie de la défense élaborée par l'avocat du diable, Thomas Mesereau, a donc réussi à convaincre, les jurés que Michael Jackson était victime d'une famille manipulatrice cherchant à lui extorquer de l'argent et à miner la crédibilité d'une femme qui avait déjà poussé ses enfants à faire de faux témoignages.
A bien regarder les parcours individuels des jurés, il y avait fort peu de risques que ces derniers se montrent mal disposés à l'égard de l'accusé. Ainsi, une dresseuse de chevaux de 50 ans parlait de Michael Jackson comme d'un «merveilleux artiste», «un petit homme doté d'une énergie énorme» ! Plusieurs d'entre eux reconnaissaient posséder des disques du King of Pop , et l'un d'eux, un étudiant de 21 ans, se souvenait même avoir passé une journée à Neverland...Alors comment s'efforcer d'oublier que le prévenu s'appelle Michael Jackson, qu'il avait vendu des centaines de millions d'albums, que son nom est aussi connu que celui d'un produit marketing et que son ranch parc d'attractions se trouvait à seulement quelques kilomètres ?
Après l'acquittement, les jurés feront part de leur malaise face au témoignage de la mère de Gavin. Certains diront l'avoir «trouvée cinglée», d'autres n'auront tout simplement pas cru ses allégations, du fait de ses antécédents plutôt douteux. Si vous avez fait des recherches, vous savez que le jury a délibérément ignoré les éléments clés des preuves contre Jackson au cours des délibérations. Pourtant Katharina Carls, par exemple, était une jurée qui n'avait aucun doute sur le fait que Jackson était un agresseur d'enfants et malgré des montagnes de preuves irréfutables, un jury a acquitté Jackson en juin 2005. L'unanimité des votes était nécessaire pour un acquittement ou une condamnation, sur chacun des dix chefs d'inculpation.
A lire : Observation des réactions des Jurés après le procès de Michael Jackson en 2005.