30 Juin 2018
Je n'ai pas eu une vie normale. Quand mes copains faisaient la fête à la fac, des parties de «beer pong» et des virées dans les bars, je me frayais un chemin dans un monde bien différent. Et pourtant quelle chance j'ai eue ! En plus d'une famille chaleureuse et aimante, j'avais un maître, un père, un frère et un ami qui possédait un talent immense et, de ce fait, vivait sous les feux des projecteurs particulièrement puissants. Je voyais le monde à travers les yeux d'une star planétaire, de l'intérieur. J'étais conscient de toute cette lumière et je devinais, tapies derrière elle, des ombres obscures qui me faisaient signe. Mais cette vie de privilèges et de passe-droits, apportait avec elle son lot de solitude et de secrets.
Si Michael Jackson s'est plaint de ne pas avoir eu d'enfance, Frank Cascio en dit tout autant ! «Je n'ai pas eu une vie normale» - Freud a mis en lumière qu'il existe, chez chaque être humain, un instinct de répétition qui nous pousse inconsciemment à retrouver les émotions éprouvées dans notre enfance, qu'elles soient positives ou négatives, à recréer les mêmes relations affectives avec des partenaires nouveaux.
L'histoire de Jackson avec la famille Cascio est de loin la plus étrange de toutes.
La rencontre avec Michael Jackson, tirée du livre de Fanck Casio «Mon ami Michael» :
Par une froide journée d'automne, je jouais dans le salon familial avec une petite voiture en métal. J'avais cinq ans et j'étais envoûté par cette limousine miniature, comme on peut l'être à cet âge par son jouet favori. De sorte que lorsque mon père m'annonça qu'il allait m'emmener avec lui au travail pour me présenter à un ami, mon premier réflexe fut de lui demander de pouvoir garder mon précieux bien serré au creux de mon petit poing. Comme je n'avais jamais entendu parler de Michael Jackson, je ne réagis pas lorsque papa prononça son nom. J'étais simplement heureux de quitter la maison et fier d'accompagner mon père à son travail. Dès lors que j'avais ma limousine avec moi, je n'en demandais pas plus.
A l'époque, je n'avais évidemment pas conscience que cette rencontre allait être capitale pour moi, qu'elle marquerait un tournant dans mon existence. Et pourtant, pour une raison que j'ignore, je conserve de cette journée un souvenir net. Après avoir pris un ascenseur, nous nous dirigeâmes vers une chambre devant laquelle nous attendait un homme qui, je l'apprendrais plus tard, se nommait Bill Bray. Il accueillit mon père avec chaleur. Il me sembla qu'ils étaient déjà amis. Bill nous fit entrer «Hé farceur dit-il à Michael, tu as la visite de Dominic et de son fils». Quand nous fument installés, Bill Bray s'éclipsa, nous laissant seuls pour discuter avec Michael. «Tu as un père formidable», me dit Michael. Une phrase qu'il répéterait souvent. Je savais d'ailleurs que c'était à cause de l'excellente impression que mon père avait produite sur lui qu'il avait souhaité rencontrer le reste de la famille. Avec papa, on se sentait bien d'emblée, tant il respirait la franchise et la sincérité. - Michael savait parler aux enfants - son intérêt pour mon petit univers n'était pas feint -
- Qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? me demanda-t-il .
- Je voudrais être comme Donald Trump, mais avoir encore plus de sous.
Ce jour là, nous avons passé environ une heure avec Michael et, à notre départ, il nous a assuré qu'il nous appellerait lors de son prochain passage à New-York, et qu'il serait ravi de nous revoir.
Sur le chemin du retour vers le New Jersey, mon père jeta un coup d'oeil vers moi, assis sur la banquette arrière, et me lança : «Tu n'imagines pas qui tu viens de rencontrer».
C'est Michael qui prit l'initiative de cette amitié et mon père en fut sans doute flatté, sans excès d'ailleurs ...
Leur relation ne fit que croitre et s'embellir au point de créer entre eux des liens indéfectibles de camaraderie, de fidélité et de confiance. Michael avait beau être l'ami de mon père et mon aîné de plusieurs dizaines d'années, quand il s'adressait à moi, ce n'était pas en adulte mais en ami. Nous jouions ensemble et, pendant assez longtemps, cette activité enfantine a suffi à sceller notre amitié.
Deux ou trois semaines après cette première rencontre mon père m'emmena de nouveau à l'hôtel pour y retrouver Michael, cette fois avec mon petit frère Eddie et ma mère, alors enceinte. Je ne l'avais donc vu que deux fois lorsqu’un soir, à la maison, la sonnette retentit longtemps après que je fus allé me coucher. Nous vivions à Hawthorne, une ville modeste, et notre maison l'était tout autant.
Il est sans doute exagéré de dire qu'à cet âge je discernais déjà en lui quelque chose de différent, quelque chose qui le distinguait des autres adultes de ma connaissance. Par la suite, Michael nous rendit fréquemment visite. A cette époque, il était en tournée avec les Jackson pour l'album Victory et donc souvent de passage à New-York. Et, à chaque fois, il se faisait un devoir de passer nous voir. Pourquoi cela ? Pourquoi l'homme le plus occupé du show Business choisissait-il alors de consacrer du temps à une famille d'apparence aussi banale que la notre ? Je pense que, pour lui, nous représentions quelque chose qu'en dépit de toute sa gloire il n'avait pas et que, peut-être, d'une certaine façon, il nous enviait. Être un intime de la famille lui permettait de se réfugier dans le calme verdoyant d'une banlieue du New-Jersey et, l'espace d'un instant, de vivre l'existence ordinaire d'une famille ordinaire.
Bien sur mes parents étaient ravis de le connaître et de le fréquenter, et c'était important. Je pense que Michael a très vite perçu nos valeurs, il se sentait déjà bien avec mon père et, quand il a découvert le reste de la famille, il a sans doute vu en nous des gens foncièrement chaleureux et honnêtes qui n'avaient d'autre ambition que de profiter de la vie et d'être heureux. Je ne vois pas d'autre explication à l'attachement de Michael pour ma famille. Notre relation s'est poursuivie sur ce mode pendant quelques années encore. Quand on sonnait tard le soir, nous savions avec Eddie que c'était Michael.
Durant mes années de primaire à Hawthorne, Michael nous rendait visite régulièrement, quoique souvent à l'improviste.
Et puis, en 1993, ma relation avec Michael franchit un nouveau cap lorsque, pour la première fois, il nous invita chez lui au Neverland Ranch.
De fil en aiguille, de Neverland aux palaces du monde entier, ensemble, ils ont traversé un quart de siècle. A douze ans, Frank séchait l'école pour suivre son «ami» alors en tournée mondiale pour Dangerous. A dix-neuf ans, il devenait son assistant personnel. Il était là, en 1993, quand Michael a été accusé de pédophilie par Jordan Chandler, avec lesquel Frank se souvient avoir fait du manège dans le ranch de Michael. Là quand le chanteur a épousé LMP «parce qu'ils se ressemblaient et s'aimaient», puis quelques années plus tard, l'assistante de son dermatologue, Debbie Rowe, «pour satisfaire les producteurs et faire taire les rumeurs». Frank était encore présent, lorsque Michael est devenu père - «le meilleur qu'un enfant puisse avoir» !
Dans son livre Frank éprouvait surtout le besoin de redire, encore et encore, qu'il n'a jamais pensé une seule seconde que Michael ait pu faire du mal à un enfant. Et il sait de quoi il parle : Il avait l'habitude de partager la chambre et le même lit que Michael. Son intimité. Jamais le chanteur n'a eu à son encontre le moindre geste équivoque. «Evidemment, dans notre société, ça peut paraître déplacé, étrange. Mais Michael était comme un enfant parmi les enfants. Il vivait l'enfance qu'on lui avait volée (son père l'a propulsé sous les feux des projecteurs alors qu'il n'avait que six ans). Il aimait leur innocence et aspirait à être un des leurs. Il ne voyait pas en quoi c'était mal de dormir avec ses amis». explique Cascio.
J'ai passé l'essentiel de ma vie dans la bulle de Michael, mais, si Dieu le veut, j'ai encore de belles années devant moi. Je crois que certaines pages de la vie sont écrites à l'avance, que les choses ne se produisent pas par hasard, mais qu'il appartient aussi à chacun de tirer le maximum de ce qui lui est donné - Je regrette la façon dont notre amitié a été mise à mal pendant et après le procès de 2005.
«La vérité était que je n'avais aucun but. Je me sentais perdu. Je n'avais aucun plan. Travailler avec Michael était plus qu'un travail pour moi. J'aurais aimé que la vie soit moins compliquée, mais elle n'en fait souvent qu'à sa tête, surtout celle de Michael, axée sur le succès, surdimensionnée.»
C'est en fait au cours du 1er semestre de 1992, que Frank et Eddie Cascio ont passé beaucoup de temps avec Michael Jackson à Neverland. En juillet 1992, MJ a entamé son Dangerous World Tour et étonnamment, il n'était pas accompagné par Frank et Eddie Cascio, mais par un garçon nommé Brett Barnes qu'il avait rencontré en 1991.
Début 1993, Jackson fait la rencontre de Jordan Chandler, puis il quitte les État-Unis pour sa tournée Dangerous accompagné de Brett Barnes et Jordan. Quand Jackson a été accusé par les Chandler, Brett Barnes est rentré chez lui, et c'est à ce moment là que MJ a fait venir les frères Cascio, ils ont rejoint la tournée alors que Jackson était en Israël le 19 septembre 1993. Ensuite ils sont allés avec lui en Turquie, en Espagne, en Argentine, au Brésil, au Chili et au Mexique. Leur frère Dominic Junior n'avait alors que 7 ans et n'a pas rejoint le tour.
Au moment même ou Jackson était accusé de pédophilie, il n'avait donc pas hésité à remplacer Chandler et Barnes par les enfants Cascio. Et que dire des parents Cascio ! étaient-ils éperdus à ce point pour confier leurs enfants à Jackson qui venait d'être accusé de pédophilie?
Dans son livre, Frank écrit que lui est son frère ont dormi dans le lit de Michael Jackson des centaines de fois. Quand Jackson a débuté sa tournée History en 1996, il a de nouveau emmené les Cascio avec lui. Frank avait 16-17 ans et Eddie 14-15 ans, mais à ce moment là, ils étaient accompagnés de leur petit frère Dominic Junior qui avait entre 10 et 11 ans. Les parents Cascio faisaient souvent partie des voyages mais ils résidaient séparément ! Pendant cette tournée un autre petit garçon s'était joint à eux, il s'agissait d'Omer Bhatti, 12 ans ramassé à Tunis et présenté comme le «Little Michael». Le jeune homme était très proche de l’artiste depuis les années 90, il a tourné avec lui plusieurs concerts et a même vécu à Neverland. Omer Bhatti et Frank Cascio, resteront les amis «très intimes» de Jackson à l'âge adulte.
Des rumeurs sur l’homosexualité de Michael Jackson, il en est question dans «Mon ami Michael», il n'était pas homo, écrit Frank Cascio .... Pouvons-nous le croire ?
Gavin Arvizo, victime présumée, lors d'une interview de la police en août 2003, a dit aux enquêteurs que Jackson donnait du vin et de l'alcool, a deux mineurs du New Jersey. La police a identifié qu'il s'agissait des frères et soeur de Frank Cascio, un assistant de Jackson âgé de 24 ans, qui a été qualifié de co-conspirateur non inculpé dans l'acte criminel de l'artiste en avril 2004. Cascio qui utilisait le nom de Frank Tyson, a été très proche de Jackson et était à Neverland au début de 2003, lorsque l'accusateur et sa famille ont affirmé qu'ils étaient détenus contre leur volonté. C'est durant cette période d'incarcération présumée que l'accusateur et sa famille ont rencontré les jeunes parents de Cascio - une soeur qui était alors étudiante en deuxième cycle dans le comté de Bergen, et un frère qui avait environ 12 ans.
Tout en répondant à une question sur l'alcool à Neverland, l'accusateur, âgé de 15 ans, a remarqué que «parfois, Michael donnait aussi du vin aux frères et à la soeur du New Jersey quand ils étaient tous dans la cave à vin du domaine.» Il a ajouté que les jeunes copains buveurs de Jackson s'imbibaient de vin - que Jackson appelait «Jesus Juice» - directement à la bouteille et parfois dans des verres.
La victime présumée a raconté aux détectives que le petit frère Cascio «ne buvait pas toujours parce qu'il n'aimait pas ça». De plus, il a dit aux enquêteurs que le garçon du New Jersey dormait aussi avec Jackson dans sa chambre à Neverland.
Joseph Tacopina, l'avocat de Frank Cascio, a déclaré que les procureurs de Santa Barbara n'avaient pas cherché à interroger les enfants du New Jersey au sujet de leur séjour à Neverland. Alors que Tacopina ne voulait pas dire si les mineurs avaient parlé avec l'équipe juridique de Jackson, il a reconnu que les enquêteurs de la défense avaient questionné les frères et soeur Cascio.
Selon les entretiens de la police avec l'accusateur, son frère et leur mère. Les enfants du New Jersey étaient présents à Neverland au moment crucial des conspirations de l'accusation. Il semble que les frères et soeur Cascio pourraient fournir un compte rendu unique de ce qui s'est passé pendant cette période (en gardant bien entendu à l'esprit que leur frère ainé Frank était accusé d'emprisonnement).
Tout en notant la prétendue fourniture de vin de Jackson aux frères et soeur du New Jersey, l'accusateur a dit aux détectives que «le petit frère de Cascio dormait dans le lit de Jackson. L'accusateur a ajouté que le garçon du New Jersey et son frère cadet partageaient également le lit du chanteur.»
Ainsi, même à la suite de l'incendie provoqué par la diffusion en février 2003 du documentaire de Martin Bashir, l'artiste dormait apparemment encore avec trois garçons auxquels il n'était pas apparenté.
Dans un entretien avec la police en juillet 2003, la mère de l'accusateur raconte comment, à un moment de l'emprisonnement à Neverland, elle s'est échappée une nuit avec ses enfants, «courant dans le noir à travers Neverland, dirigée par la soeur de Cascio, pour trouver leur chemin et la voiture».
Cette voiture, une Rolls Royce noire, a transporté la famille à leur domicile à Los Angeles et était conduite par Jesus Salas, un agent de sécurité de Neverland. La mère a prétendu qu'elle avait été forcée de fuir Neverland en raison des menaces dirigées contre son clan par, entre autres, les dirigeants allemands de Jackson, Dieter Wiesner et Ronald Konitzer.
Elle a toutefois avoué être revenue presque immédiatement avec ses enfants, disant aux détectives que Frank Cascio lui avait affirmé que la vie de sa famille était en danger et qu'ils seraient plus en sécurité derrière les murs de Neverland. Elle a également certifié que Frank lui avait assuré que Wiesner et Konitzer avaient été virés. Lors du retour de sa famille dans la propriété de Jackson, la mère à dit aux enquêteurs que les premières personnes qu'elle avait rencontrées étaient les deux allemands, qui travaillaient toujours pour l'artiste.
Bob Jones, lui, écrit dans son livre : Frank Cascio, a demandé 1 million de dollars en espèces à MJ pour le dépôt des accusations contre les Arvizo.
Une partie du talk-show d'Oprah Winfrey diffusé le 6 décembre 2010 aux États-Unis était consacrée à «la controverse entourant la commercialisation du nouvel album de Michael Jackson intitulé «Michael».
Oprah a d'abord présenté ses premiers invités : La famille Cascio. Ils sont venus ici à contrecœur aujourd'hui, craignant de trahir une amitié qu'ils gardent privée et qu'ils chérissent depuis plus de 25 ans. Michael Jackson les considérait comme une seconde famille et il avait partagé beaucoup de moments avec eux.
Un court sujet a ensuite été diffusé, rappelant les circonstances de leur rencontre : «Quand j'ai fait la connaissance de Michael Jackson, je travaillais au Helmsley Palace Hôtel. J'assurais la gestion des suites et des appartements», a expliqué Dominic Cascio, le père de famille. «Michael m'a demandé si j'étais marié, si j'avais des enfants» a-t-il poursuivi en racontant que le Roi de la pop avait émis le souhait de les rencontrer. Cette rencontre a constitué le point de départ d'une longue relation et Dominic Cascio a affirmé que Michael Jackson les appelait «Ma famille de coeur».
Tous ont insisté sur le fait qu'ils considéraient l'artiste comme un être humain ordinaire et non comme une superstar. De son côté, Michael Jackson faisait selon eux preuve d'une grande humilité, ne jouant pas les divas, allant même jusqu'à faire le ménage et sortir les poubelles de la famille. De petits gestes du quotidien qui avaient beaucoup d'importance pour lui, dans la mesure où sa vie sous les projecteurs l'empêchait de mener une existence normale. Connie Cascio, la mère, a expliqué qu'elle lui cuisinait ses plats préférés et la famille a souligné son goût pour les pizzas maison et les sucreries. Au début de chaque repas, il récitait une prière.
Oprah Winfrey a rappelé le rôle de mentor que Michael Jackson avait joué pour les enfants Cascio et notamment pour Eddie. «C'est Eddie que l'on voit jouer du piano dans la vidéo familiale que nous venons de voir, Michael lui a appris les ficelles de la musique». (Jackson, ne jouait d'aucun instrument!) Rappelons qu'Eddie Cascio occupe une place centrale dans les débats mettant en doute l'authenticité de certains titres de l'album posthume de Michael Jackson, dans la mesure où les trois chansons concernées par la controverse ont été produites sous son contrôle, dans son studio du New Jersey.
Oprah Winfrey lui a demandé pourquoi il avait souhaité intervenir dans l'émission :
«J'avais le sentiment que c'était important de montrer au monde entier qui Michael était vraiment, surtout pour nous, en tant que famille». a-t-il répondu. Se tournant vers Connie Cascio, l'animatrice l'a interrogée :
«Qu'est-ce qui vous est passé par la tête quand votre mari vous a dit , Michael Jackson va passer à la maison»?
La question a déclenché l'hilarité du public de l'émission.
Connie Cascio a expliqué que Michael Jackson n'annonçait jamais sa visite, qu'il se présentait simplement à la porte de leur domicile, parfois au beau milieu de la nuit.
Comment une telle amitié a-t-elle pu rester secrète durant tant d'années aux yeux du grand public?
Selon les Cascio, cela tenait d'abord à la grande discrétion de Michael Jackson mais aussi au respect dont la famille a fait preuve en l'accueillant avec chaleur et bienveillance, sans jamais révéler sa présence aux médias, en le traitant normalement. Connie Cascio a également expliqué qu'ils avaient connu Michael Jackson avant toutes les difficultés qu'il a pu traverser et qu'ils l'avaient soutenu pendant ces périodes douloureuses sans jamais lui tourner le dos, une fidélité dont il savait reconnaître la valeur.
Alors que Connie Cascio s'était contentée de mentionner ces «mauvais moments» traversés par l'artiste, sans définir explicitement à quoi elle faisait référence, Oprah Winfrey a, sans surprise, tenu à le dire ouvertement. Après avoir demandé à la famille si elle évoquait bien les accusations d'abus sexuels sur mineurs, elle a questionné Connie Cascio sur le sujet:
«Vous aviez deux jeunes garçons et une jeune fille. Avez-vous un jour demandé à vos enfants si des comportements inappropriés s'étaient produits?».
Dominic Cascio a alors pris la parole, expliquant qu'en tant que père de famille, il avait interrogé ses enfants sur le sujet. «Ils m'ont regardé l'air de dire "Tu es sérieux" ?» Je me devais de leur en parler, mais je lui faisais confiance.
Winfrey a de nouveau questionné les enfants sur le sujet, ils ont tous répété qu'aucun comportement inapproprié n'avait eu lieu, qu'il «n'aurait pas fait de mal à une mouche» et était juste «un être doux et gentil». Ne pouvant réprimer sa curiosité, Oprah a insisté en leur demandant comment ils avaient réagi en apprenant ces accusations.
«C'est ridicule. Michael était une cible», a rétorqué Eddie Cascio.
Donc à aucun moment vous n'avez eu l'impression que vos enfants n'étaient pas en sécurité? a renchéri Oprah Winfrey en se tournant vers Dominic Cascio.
«Jamais» a t-il répondu !
La famille a expliqué que Michael Jackson avait continué à leur rendre visite régulièrement après avoir eu ses propres enfants, il venait en leur compagnie et les Cascio étaient les seuls, en dehors des nounous, à qui l'artiste acceptait de confier Prince, Paris et Blanket.
Par la suite, le débat s'est orienté sur la musique : Eddie Cascio a expliqué qu'il avait étudié le piano à partir de l'âge de quatre ans et a fait visiter à l'équipe de tournage le studio Angelikson, installé au sous-sol de la maison familiale des Cascio. C'est ici que Michael Jackson venait parfois composer, dormant sur un matelas dans un coin du studio. Chaque matin, il descendait aussi au studio pour danser. Eddie Cascio a raconté qu'en 2007, il avait manifesté son envie de se remettre au travail «Et c'est ce que l'on a fait». Il a affirmé que la leçon la plus importante que lui avait apprise Michael Jackson était de «toujours être honnête avec soi-même», rester humble et reconnaissant et ne jamais cesser d'enrichir ses connaissances.
Sans transition, Oprah Winfrey a enchaîné avec des questions sur le style vestimentaire de l'artiste, demandant s'il était toujours habillé comme en public, «avec les épaulettes». Les Cascio ont répondu qu'en public, il s'efforçait toujours d'être à la pointe de la mode mais qu'en privé, il appréciait parfois comme tout un chacun de traîner en pyjama. Eddie Cascio a suscité les rires du public en racontant que Michael Jackson restait Michael Jackson : il n'était pas rare de le voir porter un bas de pyjama, un tee-shirt et...une veste de costume par-dessus, ou son sempiternel brassard.
Oprah a ensuite demandé à la famille Cascio si elle avait tiré des bénéfices de son amitié avec l'artiste, autres que l'amour qu'il leur vouait. Ils ont répondu qu'ils échangeaient tous les ans des cadeaux de Noël, «rien de somptueux».....Mais que ces cadeaux allaient dans les deux sens : Michael Jackson aimant les livres, ils lui offraient des ouvrages, des choses liées à l'art - en particulier Michel-Ange.
Les Cascio avaient parlé à l'artiste quelques jours avant sa mort. A l'occasion de la Fête des Pères (qui tombait le 21 juin 2009), Michael Jackson leur avait téléphoné pour leur souhaiter une heureuse fête des pères et avait pu discuter à cette occasion avec chaque membre de la famille. Dominic Cascio a affirmé n'avoir jamais vu de signes d'addiction aux médicaments chez l'artiste. Bien qu'ils soient au courant qu'il souffrait de problèmes de sommeil, Connie Cascio a expliqué qu'il dormait relativement bien chez eux, qu'il s'y sentait sans doute en sécurité et qu'ils faisaient en sorte de lui occuper l'esprit pour qu'il ne pense pas à toutes les difficultés liées à sa vie de superstar.
Douze chansons ont été enregistrées par Michael Jackson et Eddie Cascio. Trois d'entre elles figurent sur l'album MICHAEL. «Je peux vous assurer que c'est la voix de Michael. Il a enregistré ici, dans mon sous-sol» a affirmé Eddie Cascio, tandis que la chaîne diffusait des images du studio en question, soulignant son apparence quelque peu artisanale.
Dans le dernier segment de la séquence, Oprah Winfrey a reçu un autre invité, le producteur Teddy Riley. «C'est la voix de Michael» a-t-il a son tour déclaré. Il s'est justifié en affirmant qu'il reconnaissait les caractéristiques de la voix du chanteur et que personne n'aurait pu, selon lui, imiter sa façon de crier ou de chanter.
Eddie Cascio a déclaré que selon lui, Michael Jackson aurait aimé voir sortir ses chansons - contrairement aux propos tenus par Will.i.am, qui estimait le contraire. «Michael les a faites pour ses fans, ils les a enregistrées pour ses fans, ça mérite de sortir et les fans méritent d'entendre quel génie musical est vraiment Michael». «C'est pour poursuivre son héritage», a renchéri Teddy Riley.
«Vous pensez que c'est mieux d'avoir un peu de Michael que pas de Michael du tout?» a alors demandé Oprah, ce à quoi le producteur a acquiescé, ajoutant que Michael Jackson aimait la controverse et qu'il aurait sans doute apprécié celle-ci.
Oprah Winfrey, voit les choses clairement. Elle a posé les bonnes questions.
Cependant, est-ce que les réponses des Cascio sont cohérentes ? Logiques ?
Sur le profil Linkedin de Dominic Cascio il est écrit :
«Le Sicilien né Dominic Cascio, arrive à New-York en 1977, et commence à travailler au Algonquin, Tuscanny et Doral Inn Hôtels.
De Janvier 1981 à Janvier 1987 il est Manager à l'Hôtel Helmsley Palace à New-York.
En 1982, il est co-fondateur de Aldo's restaurant à Wyckoff et Rockaway, NJ.
De Janvier 1987 à janvier 1990 : il est directeur du luxueux magasin de vêtements pour hommes Brioni.
En 2000, il combine son expertise culinaire et son don de l'hospitalité extraordinaire afin de créer une expérience gastronomique dans le cadre informel, décontracté et contemporain, d'un établissement nouveau. Comme son nom l'indique IL MICHELANGELO est vraiment «Une oeuvre d'art», un établissement ou l'expérience gastronomique est une certitude. Dominic est le père de cinq enfants, il est le chef de IL MICHELANGELO.»
l'ascension de Dominic Cascio est remarquable.
La relation de Michael Jackson avec les Cascio avait résisté aux critiques et à la controverse depuis 1993 lorsque les journaux de New-York citaient les accusations de Blanca Francia qui affirmait avoir vu, Jackson nu avec de jeunes garçons, nommant Frank Cascio comme l'un d'entre eux. Après que Frank ait dit à ses parents que c'était un mensonge, ils ont continué à le laisser voyager avec Michael. Dix ans plus tard, lorsque les allégations de Gavin Arvizo se sont transformées en plainte pénale, déposée par les autorités du comté de Santa Barbara, Dominic Cascio a demandé à ses enfants s'il y avait eu des «irrégularités» pendant leurs soirées pyjamas. Frank, Eddie et Marie-Nicole lui ont tous dit très fermement qu'il n'y en avait pas eu.
Après la publication de documents montrant qu'en 2002, Michael avait donné 600 000 $ aux Cascio pour ouvrir un restaurant, certains ont suggéré qu'il s'agissait d'une «RÉCOMPENSE». Dominic Cascio a rejeté l'histoire et, au moment de l'acquittement de Michael à Santa Maria, il servait des clients dans son restaurant italien Brick House à Wyckoff, New Jersey, à quelques minutes en voiture de la maison familiale sur Franklin Avenue.
Brick House à Wyckoff, New Jersey.
Aldo's restaurant in Wyckoff, New Jersey.
Il Michelangelo's Restaurant de Dominic Cascio.
Peut-on croire comme le dit Frank, que ses parents étaient chaleureux et aimants ? se demander s'ils avaient avec leurs enfants des liens assez forts pour que certaines dérives ne soient pas possibles ? Et se poser la question cruciale : que venait chercher chez eux Le roi de la pop ?
Imaginons que Michael Jackson était un homme riche recherchant seulement de la tendresse dans cette famille ordinaire.
Il faut savoir que, les gens riches et puissants ont déjà tout, ou du moins, ils ont connu pas mal de ce que l'argent peut offrir, puis Ils ont à leurs pieds les plus belles femmes, (même les hommes riches les plus moches ont ce privilège) etc.. Sexuellement, cela se traduit par une accoutumance aux actes pervers et un goût prononcé pour dépasser les limites des rapports standards.
L'homme ordinaire, qui accueille l'homme riche se sent émasculé, d'être pris en charge tel un enfant, de vivre à son crochet tel un parasite nuisible, mais découvrir qu'un banquier peut sourire en le voyant arriver est une belle récompense. Le camping des Trois Rivières n'est plus qu'un mauvais souvenir quand dans un jet privé il atterrira de pays en pays. Voir son ami riche payer une somme énorme en liquide sans sourciller, le suivre de palace en palace, être invité dans son monde intime etc.. peut vite faire perdre ses repères et le sens des réalités.
Après tout, c'est ce que nous enseignent les histoires d'enfants, non ?
Selon les spécialistes :
1- En se liant d’amitié avec le ou les parents, le pédophile gagne la confiance de tout le monde dans la famille. Ainsi les enfants sont moins susceptibles de dire quand la relation n'est plus normale si cet adulte est connu de lui personnellement ou si c’est un ami de maman ou papa. En outre, maman et papa peuvent être moins enclins à écouter un enfant quand il s’agit d’un bon ami de la famille. Un abus n'est pas le fait du hasard de la part de celui qui le commet. Étant un prédateur, celui-ci prémédite et organise la relation en attendant le moment où ses fantasmes vicieux lui paraîtront réalisables. Les victimes ignorent bien entendu tout cela.
2- Il arrive que des parents excluent que leurs enfants puissent être associés à quelque idée de sexualité que ce soit. Et ce, jusqu’à l’absurde, jusqu’à refuser d’admettre qu’ils puissent être des objets sexuels. Ce que pourtant ils sont.
3- Il arrive aussi qu'il y ait une forme de complicité des adultes, y compris des parents, qui trouvent leur compte à fermer les yeux, pour sauvegarder l'image d'un couple, pour respecter une autorité supérieure, et surtout pour ne pas se remettre en question des avantages financiers.
Quand on rencontre une situation qui nous dépasse, il n’est pas toujours évident de se faire une opinion. Il faut essayer de regarder le problème sous tous les angles et de prendre en compte tous ses aspects pour le considérer de manière sensée et intelligente. C’est ce qu’on appelle faire preuve de discernement.
L'admiration est presque toujours l'effet de l'ignorance des causes ; elle est plus souvent fondée sur l'illusion que sur le discernement.