10 Avril 2021
En juillet 2020, Arte a diffusé le documentaire : «Frank Sinatra - le crooner à la voix de velours», qui retraçait la vie tumultueuse du crooner le plus célèbre de XXe siècle.
La trajectoire de Sinatra fut toujours liée à celle des réseaux mafieux des États-Unis. Les rumeurs de son implication dans l'organisation criminelle hantèrent toute sa carrière.
En 1950, le Sénat des États-Unis créa un comité dédié au problème croissant du crime organisé en Amérique, surnommé comité Kefauver. Suite à une enquête, le FBI admit son échec à combattre les activités mafieuses à l'échelle du pays. En conséquence, plus de 70 commissions furent créées pour combattre la Mafia localement, et une loi contre les organisations d'influence et de corruption fut passée. Les procédures légales furent télévisées, ce qui était inhabituel à l'époque, plus de 30 millions de téléspectateurs allumant leur poste pour regarder les dépositions de gangsters tristement célèbres : Mickey Cohen, Frank Costello, Jake Gusik et d'autres. Un chanteur en difficulté échappa de peu à l'interrogatoire public : Frank Sinatra.
Un membre du conseil, Joseph L.Nellis, interrogea le chanteur préalablement afin d'estimer la pertinence de son témoignage, et le comité Kefauver décida finalement que l'assignation de Sinatra n'apporterait pas grand-chose. Sa carrière était déjà mal en point et le comité choisit généreusement de ne pas lui asséner le coup de grâce en l'associant à la Mafia. Lorsqu'il fut questionné, cependant, Sinatra admit qu'il connaissait bien un certain nombre des soldats de l'organisation : Lucky Luciano, Bugsy Siegel, Willie Moretti et les cousins d'Al Capone, les frères Fischetti.
Sinatra n'aurait pas autant de chance à l'avenir. S'il nia systématiquement toute implication avec la mafia, son nom fit régulièrement surface dans les enquêtes. Il fut interrogé en 1972, ainsi que son collègue Sammy Davis Jr, par un comité bicaméral enquêtant sur le crime organisé, en particulier la corruption et les paris dans le monde du sport. Il y eu de nombreux témoignages publics et de nouveaux démentis lors des conseils de l'agence de Contrôle des Jeux du Nevada en 1981. Rien ne fut jamais prouvé, mais les rumeurs et ses liens intimes avec la mafia ne se turent pas non plus. Était-il réellement membre de l'organisation ? Ou n'était-il, comme beaucoup l'ont suggéré, qu'un fan amoureux de la vie mafieuse mais satisfait de sa position d'observateur extérieur ?
Les potentielles relations de Sinatra avec la mafia remonteraient à la jeunesse sicilienne de son grand-père. Le grand-père de Frank, Francesco Sinatra, naquit en 1857 dans la ville de montagne de Lercara Friddi, lieux d'ébullition mafieux à 25 km de la célèbre ville de Corleone.
Rien ne prouve que Francesco fut impliqué dans des entreprises suspectes, mais il vivait dans la même rue que la famille Luciano, dont le fils le plus célèbre, Salvatore, surnommé «Lucky», deviendrait celui que l'on considère comme l'un des pères du crime organisé à New York. Son carnet d'adresses contient même le nom de l'un des beaux parents de Francesco, aussi est-il possible que ce dernier ait connu personnellement les Luciano.
Francesco Sinatra émigra aux États-Unis en 1900 avec sa femme et leurs cinq enfants. Le jeune Antonino, père de Frank, fut apprenti cordonnier et travaillait également en tant que chauffeur et boxeur professionnel. Il fut arrêté à plusieurs reprises, dont un accident avec délit de fuite pour lequel il échappa de peu à l'accusation d'homicide involontaire, ainsi que pour recel de biens volés. Il épousa Dolly en 1913 et leur fils unique Frank naquit deux ans plus tard. Dolly était sage-femme, et reçut le surnom de «Hatpin» Dolly (Dolly à l'épingle) car elle était célèbre pour les avortements illégaux qu'elle pratiquait. Elle fut condamnée pour cela à deux reprises. Mais elle était également très impliquée dans la vie sociale et politique des quartiers de Hoboken et Jersey City, travaillant au service de deux maires consécutifs à une époque où ces arrondissements étaient notoirement corrompus. Quand Antonino et elle ouvrirent un bar en 1917, elle était réputée pour jeter dehors les ivrognes, accompagnée de sa matraque.
Ce bar est l'environnement dans lequel le jeune Frank Sinatra grandit, à une époque où la vente d'alcool était interdite du fait des lois de prohibition, en particulier le Volstead Act. Frank faisait ses devoirs dans un coin, au sein d'un établissement qui survivait uniquement grâce à l'activité de contrebande de son père, qui travaillait avec le gangster Waxey Gordon, lui-même connecté à Lucky Luciano.
Hoboken, ville portuaire, était un lieu de transit important pour les cargaisons illicites d'alcool. Les oncles de Frank, les frères de sa mère Dolly, étaient également impliqués. La prohibition ouvrait la voie à un commerce très lucratif pour ceux qui étaient du mauvais côté de la loi, et elle permit paradoxalement l'implantation de la mafia aux États-Unis. L'éducation de Frank ne se fît en tout cas pas à l'épreuve de l'adversité : sa famille survécut à la grande dépression des années 1930, à tel point que Dolly lui offrit une voiture neuve pour son 15ème anniversaire.
Bien qu'il soit régulièrement au contact d'activités mafieuses, Frank s'empara très tôt d'un autre «Trafic». Il chanta en public avec le pianiste du Bar & Grill familial dès l'âge de 8 ans. Des gros durs émus aux larmes lui donnaient de l'argent de poche pour ses interprétations de chansons sentimentales populaires du moment ; une future star était née.
Son premier succès professionnel en tant que chanteur eut lieu en 1935, alors qu'il avait 20 ans : il rejoignit, sous l'influence de sa mère, un trio qui fut rebaptisé pour l'occasion «The Hoboken Four». Pendant des années, le groupe joua dans des bars et des clubs new yorkais et dans l'État, situation dans laquelle il était inévitable de côtoyer des mafieux. Le crime organisé allait de pair avec le commerce des bars et de nombreux membres du milieu restèrent de silencieux partenaires de cet établissement même après la Prohibition. Ils étaient également très présents dans le monde de la musique. Propriétaires de la plupart des juke-boxes à l'échelle nationale, ils influençaient fortement le succès et l'échec des disques qui sortaient.
Les saloons n'étaient pas tenus par des frères chrétiens, il y avait beaucoup de gars qui avaient réussi à se débrouiller malgré la prohibition, et ils géraient des saloons de qualité. Ils venaient en coulisses. Ils nous saluaient. Ils nous offraient un verre. Si Saint François d'Assise avait été chanteur et qu'il avait travaillé dans ces saloons, lui aussi aurait rencontré ces gens-là. Ça ne veut pas dire qu'il aurait été impliqué dans quoi que ce soit.
Tenta d'arguer Sinatra.
1939 fût une très bonne année pour Sinatra. Il décrocha un contrat avec le chef d'orchestre Tommy Dorsey, ce qui lui valut un statut national encore meilleur. Durant sa première année de collaboration avec Dorsey, Sinatra enregistra plus de 40 chansons et I'Il Never Smile Again fut dans le haut du classement des meilleurs ventes pendant deux mois consécutifs. Mais sa relation au chef d'orchestre était compliquée. Ils se séparèrent en 1942, ce qui marqua les premiers présages des possibles relations entre Sinatra et la mafia.
Devenu populaire, Sinatra souhaitait se lancer dans une carrière solo, mais Dorsey refusa de la libérer d'un contrat valable pour encore plusieurs années. Cela mettait Frank dans une situation complexe : il était bien rémunéré, mais sa carrière ne lui appartenait pas. S'il rompait le contrat, il devrait reverser une part importante de ses revenus à Dorsey, ce qu'il trouvait évidemment peu engageant. Plusieurs avocats cherchèrent une faille dans le contrat, en vain ; il semblait que Dorsey allait conserver sa star. Cependant, il fut rapidement convaincu de changer d'avis. Sinatra le nia toujours, mais la version de Dorsey impliquait une visite de la part de Willie Moretti et deux hommes de main en costume. «Willie jouait avec un flingue, et il me dit qu'il était ravi d'entendre que je libérais Frank de son contrat ; j'ai compris le sous-entendu», se souvint Dorsey.
Le jeune crooner saisit l'opportunité au vol et la «Sinatramania» s'empara des États-Unis dans les années qui suivirent. Il enregistrera tube après tube, jouait pour des salles combles, causait des émeutes partout où il allait, devint omniprésent sur le petit écran et se lança dans le cinéma.
Le ressentiment était aussi présent, notamment parce qu'il parvint à éviter le service militaire à l'aune de la Seconde Guerre Mondiale. On disait qu'il avait payé pour y échapper, bien que le FBI n'ait rien trouvé en attestant, et d'autres sources suggérèrent qu'il avait été déclaré inapte sur des bases psychologiques et à cause d'un tympan perforé. Quelle qu'en soit la raison, les photographies de lui dans sa demeure, fumant une cigarette entouré de belles femmes, menant une vie de superstar, ne lui valurent pas l'appréciation des soldats et de leurs familles.
Cette controverse fut pourtant minime face à la fureur éveillée par le cliché de Sinatra à Cuba en 1947, lors d'une réception de la mafia organisée en l'honneur de la sortie de prison de Lucky Luciano.
Les images représentaient Sinatra bras dessus bras dessous avec Luciano sur le balcon de l'hôtel Nacional, puis dans un club de La Havane, et à l'aéroport, sortant d'un avion en compagnie des frères Fischetti, une valise à la main. Pourquoi aurait-il porté ses propres bagages ? Le comédien et star de cinéma Jerry Lewis, qui fut pendant un temps le partenaire du lieutenant du Rat Pack, Dean Martin, prétendit ultérieurement que Sinatra déplaçait régulièrement de l'argent pour le compte de la mafia. Sinatra pour sa part soutint que la valise contenait des fournitures artistiques, et qu'il n'aurait pas physiquement pu porter les 2 millions de dollars qu'on l'accusait d'avoir sorti des États-Unis. Le journaliste Norman Mailer établit pourtant rapidement qu'il était largement possible qu'une valise contienne une telle somme, décrédibilisant l'argument du chanteur.
Le contenu de la valise reste un mystère, mais la présence de Sinatra aux festivités de la pègre ne fait, elle, aucun doute. Sinatra était proche de Joe Fischetti, qui était l'agent de nombreux talents auprès des clubs américains que possédait la mafia, et il avait accepté le voyage imprévu jusqu'à La havane alors qu'il était en vacances à Miami avec sa femme Nancy. Sinatra prétendit qu'il n'avait réalisé la nature mafieuse de l'évènement qu'une fois arrivé à Cuba, et qu'il avait jugé impoli, pour ne pas dire dangereux, de chercher une excuse afin de quitter les lieux. Il resta et chanta pour les invités ; mais plusieurs témoins affirment qu'il ne semblait pas avoir de réticence à accepter l'hospitalité de la mafia, qui incluait des orgies dans des chambres d'hôtels avec une pléthore de prostituées. C'était comme si Sinatra se sentait chez lui, et nombre de ses compagnons de La Havane restèrent à ses côtés plus tard, à Las Vegas.
Avant d'être sous les projecteurs de Vegas, au sommet de la carrière du Rat Pack (Le nom Rat Pack, fut donné à un groupe de célébrités new-yorkaises dans les années 50, ils jouèrent sur scène et à l'écran pendant de nombreuses années, s'invitant souvent de manière impromptue lors de certaines performances, plutôt que d'organiser des concerts en tant qu'ensemble formel. Le Rat Pack comprenait Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Joe Bishop, Peter Lawford qui fut le beau-frère de JFK) Le marasme commença alors que la bonne étoile de Sinatra semblait l'abandonner peu à peu au profit de jeunes nouveaux venus tels qu'Eddie Fisher. La carrière télévisuelle se Sinatra, désormais dans sa trentaine fut un échec, et il fit une tentative de suicide en 1951. Mais il effectua l'un des retours sur le devant de la scène les plus spectaculaires qui soit quand il obtint le rôle d'Angelo Maggio, un infortuné GI italo-américain, dans le film «Tant qu'il y aura des hommes» (1953), pour lequel il reçut l'Oscar du meilleur second rôle. Une fois encore, on peut penser que ce succès n'est pas dû à son seul talent. Le président des studios Colombia, Harry Cohn, était catégoriquement opposé au casting de Sinatra jusqu'à ce qu'il reçoive un appel du gangster Johnny Roselli qui le persuada que c'était, après tout, dans son intérêt. L'incident supposé servit d'inspiration pour le roman «Le Parrain» de Mario Puzo, dans lequel le producteur Jack Woltz, terrorisé lorsqu'il trouve une tête de cheval décapité sur son lit, est contraint d'engager Johnny Fontaine sur son film. La démonstration de force de Roselli fut moins spectaculaire, mais, apparemment, porta tout autant ses fruits.
L'ayant aidé à relancer sa carrière, il est improbable que la mafia ait ensuite relâché son emprise sur Sinatra. Le directeur du FBI, J.Edgar Hoover, disait de Sinatra qu'il avait un «complexe du voyou», et il est certain qu'il savourait le charme sombre associé à la vie de criminel. Mais il restait pourtant qu'il était au service de la mafia comme il l'aurait été face à Dorsey s'il n'avait pas réussi à se défaire de son contrat. Si on lui demandait de jouer gratuitement pour leur profit, il obéissait. En 1953, quand les fortunes des mafieux s'associaient dans le but de faire de Las Vegas la capitale mondiale des jeux d'argent, Sinatra fut l'un de leurs pions principaux. Vegas avait besoin d'attraction phares. Sinatra devint donc un régulier à l'hôtel-casino Sands, tenu par la mafia, contre 2% des intérêts de l'opération. Il faisait partie du business.
Le Sands devint sa deuxième maison jusqu'à la fin des années 1960. Au milieu des années 1970, un autre cliché revint le hanter dans les médias : la photo le représentait dans les coulisses du Westchester Premier Theatre, à New-York, en compagnie du chef de la pègre Carlo Combino. Le FBI conserva un dossier dédié à Sinatra pendant cinq décennies, jusqu'à son décès en 1998.
Sinatra s'habillait comme un gangster, parlait comme un gangster, se comportait comme un gangster, grandit parmi les gangsters et sympathisait avec eux. Sa relation avec la mafia fut avantageuse pour tout le monde : Sinatra eut la renommée et la fortune, et la mafia disposait d'une star pour remplir ses coffres et consolider ses investissements si besoin. Mais, s'il est évident que Sinatra vouait une grande admiration au milieu, on ne sait pas si c'était réciproque, ou s'ils le voyaient essentiellement comme opportun et utile tant qu'ils se comportait comme il fallait. «Je préférerais être dans la mafia que président des États-Unis» est une citation souvent attribuée au chanteur. Si tel est le cas, il n'a alors jamais réellement obtenu ce qu'il voulait ; il ne fut jamais adoubé soldat de l'organisation.
Née le 8 juin 1940, Nancy Sinatra est la fille du très célèbre Frank Sinatra. À la fin des années 50, elle étudie la musique, la danse et le chant à l'université de Californie à Los Angeles, mais arrête un an plus tard pour commencer une carrière professionnelle aux côtés de son père. N'arrivant pas à percer aux États-Unis, elle s'associe au producteur Lee Hazlewood. C'est avec lui qu'elle sort en 1966 son plus gros tube «Thes Boots Are Made For Walkin'». Le morceau devint d'ailleurs l'un des «hymnes» des troupes américaines embarquées au Vietnam. Nancy devient alors une véritable vedette, et chacun de ses singles se classent dans les charts américains. Dans les années 70, elle enregistre une série de duos avec son acolyte Lee Hazlewood. Après une pause dans sa carrière Nancy Sinatra revient sur le devant de la scène en 1995, avec la sortie de son album «One More Time». Mais son come-back sera surtout remarqué grâce à son apparition en couverture du magazine Playboy.
Elle a joué aux côtés de Peter Fonda dans le road movie «Les anges sauvages» en 1966. Deux ans plus tard, elle a été invitée à collaborer avec Elvis Presley dans la comédie musicale «À plein tube» (1968). La belle blonde a également travaillé avec son père Frank Sinatra. Ils interprètent, contre toute attente, les rôles de père et fille dans «Les inséparables» de Jack Donohue. Cependant, sa plus grande réussite dans le monde du cinéma a été l'interprétation de «You Only Live Twice», la chanson du générique d'entrée du film de James Bond «On ne vit que deux fois» (1967). Le morceau est toujours mentionné par les fans de Bond comme l'un des meilleurs titres de la série de films.
Derrière cette ode presque naïve se cache un double sens : «The Boots Are Made For Walkin'» - «Ces bottes sont faites pour marcher» - peuvent aussi distribuer quelques coups de pied au derrière, de certains hommes ! C'est cette double lecture qui va contribuer à faire de cette gentille chanson un tube planétaire dans lequel toutes les femmes vont se reconnaître ....▼
Les chansons de Nancy Sinatra résonnent toujours dans la culture populaire. Elle n'a pas connu le succès de son père, mais plusieurs de ses titres ont été repris après les années 2000. Il y a 4 ans la chaîne de vêtements H&M a utilisé son duo avec Lee Hazlewood «Summer Wine» pour une campagne publicitaire pour les soldes d'été. Son succès de 1966 a été relancé et, en mai 2017 «The Boots Are Made For Walkin'» s'est retrouvée à la première place de la liste des succès du magazine Billboard. En 2003, Quentin Tarantino utilise sa reprise de 1966 de «Bang Bang (My Baby Shot Me Down) en ouverture du film «Kill Bill». De nombreux artistes ont par la suite repris cette chanson. Aujourd'hui, des artistes tels que U2, Sonic Youth, et Calexico confirment que Nancy Sinatra a toujours une grande influence sur leur travail.
En 2020, retour dans les années soixante avec la parution d'une anthologie Nancy Sinatra. La chanteuse semble elle, presque surprise de constater que ses chansons puissent encore être connues et appréciées, elle ajoute même qu'elle n'aime guère s'écouter. Elle a également déclaré à The Gardian qu'elle ne pardonnera jamais aux électeurs de Trump et qu'elle envisageait de déménager dans un autre pays si l'ancien président avait réussi à remporter un deuxième mandat.
Nancy Sinatra, 80 ans, a critiqué ouvertement l'ancien président Trump tout au long de son mandat, passant son temps à défendre le changement climatique, les droits des femmes et les soins de santé pendant ses quatre années à la Maison Blanche. «Je ne pouvais pas croire que cette grande nation était tombée si bas, je ne pardonnerai jamais aux gens qui ont voté pour lui, jamais. J'ai de la colère en moi maintenant. J'espère que cela ne me tuera pas ! je ne sais pas ce que j'aurais fait si Biden avait perdu.