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The Avener ou le palefrenier du Roi en anglais..

The Avener ou le palefrenier du Roi en anglais..

Tristan Casara, alias The Avener est né,  le 23 janvier 1987,  à Nice. Il apprend le piano à l'âge de 6 ans et suit des cours de musique classique et de jazz. Il entre au conservatoire à 11 ans, trois années plus tard, il compose des musiques,  se tournant vers l'electro et la deep house.  De 2008 à 2010, Tristan est DJ dans des clubs niçois ou parisiens et n'a plus qu'une idée en tête,  s'aventurer dans la musique. 

Ses parents lui disent : «OK, mais si tu te lances dans la musique, fais-le à fond. Il faut que ça marche !» 

En 2014,  son single Fade Out Lines est publié, il s'agit du remix de la chanson éponyme de Phoege Killdeer & The Short Straws. 

L'original :

La chanson Remixée : 

La chanson Remixée par The Avener se hisse en tête des charts, en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en France et en Suisse. Puis partout dans le monde. 

The Avener le dit lui-même : «Fade Out Lines est un morceau difficile à classer : c'est un blues avec des influences jazz, folk, funk et des instruments électroniques. Il y a des sentiments, de l'émotion, de la nostalgie, et en même temps beaucoup d'énergie».

Tristan a confié à MCE en 2014, qu'il s'était enfermé des mois en studio : «J'ai commencé à réarranger des titres passés inaperçus, à leur donner un peu de modernité».  Il reprend Sixto Rodriguez, John Lee Hooker, Mazzy Star, The Be Good Tanyas, Andy Bey, Adam Cohen, des artistes oubliés des années 70 et 80, mais il préfère parler de «rework» plutôt que de remix :  «Dans un remix, on va chercher la différence avec le morceau original en changeant l'instrumental, l'harmonisation, en ajoutant des parties. Alors que moi, j'essaie de trouver la partie qui me touche le plus dans le morceau pour la mettre en avant, rajouter des basses, lui donner plus d'énergie. Le mot juste c'est «Sublimer».» (Le Parisien, le 24/01/2020)

Son rythme irrésistible et sophistiqué s'est révélé contagieux, confirmant l'intention première de The Avener : parcourir les frontières entre les genres, les époques et les styles ; entre la musique que nous écoutons et la musique sur laquelle nous dansons.

La confirmation de son succès est arrivée avec la sortie de son premier album en 2015 :  The Wanderings Of the Avener ayant eu les honneurs d'un Triple Disque de Platine. 

Castel In The Snow, fait partie de l'album «The Wanderings Of The Avener».  Cette chanson,  sortie en 2013,  est à l'origine une splendide chanson  du groupe électro suisse Kedebostany.  👇

Elle a été remixée et popularisée deux ans plus tard par The Avener 👇 

Il va de soi que The Avener ne vole pas les chansons d'autres artistes, (comme certains le pensent)  mais qu'il collabore avec eux. Il s'agit de relancer des morceaux qui auraient du mieux marcher. Et concernant les droits des chansons, les revenus sont généralement répartis à parts égales avec les auteurs du titre original. 

L'auteur du remix se doit de respecter, d'abord, les droits patrimoniaux de l'auteur de l'oeuvre préexistante. C'est à dire le droit de représentation, le droit de reproduction. Ces droits permettent à l'auteur de percevoir une rémunération pour sa création. Il est nécessaire de requérir l'autorisation de l'auteur pour toute adaptation de l'oeuvre, incorporation dans une autre oeuvre musicale. Au regard du respect de la paternité, les titres des oeuvres et les noms des auteurs doivent être mentionnés sur les pochettes, vidéos, sauf si ces derniers y ont expressément renoncé. Grace à ce droit moral, l'auteur de l'oeuvre préexistante pourra s'opposer à toute utilisation de son oeuvre qu'il jugera comme portant atteinte à l'intégrité de celle-ci. Ainsi, il pourra interdire le remix de son oeuvre lorsqu'il jugera que celui-ci la détériore. 

Lorsqu'on parle d'autorisation on entend, d'abord l'autorisation de l'auteur de l'oeuvre musicale mais aussi, l'autorisation de l'éditeur musical à qui l'auteur aura cédé ses droits patrimoniaux.  

Le remix peut parfois être sollicité dans un but promotionnel, il peut alors produire un «buzz» qui aura un impact positif sur l'oeuvre d'origine. Les remixes peuvent également devenir des outils de revalorisation des back catalogues ; catalogues d'artistes «anciens», ce qui permet de faire découvrir ou redécouvrir au public des oeuvres oubliées. (source Juris Pedia, le droit partagé) 

La recette n'est pas nouvelle.  Par exemple : La chanson «I Follow Rivers» de la Suédoise Lykke Li (entendue dans le film «La vie d'Adèle» ) a également connu le succès grâce à un remix du DJ belge The Magician en 2011. Etc...

Ces «reworks» n'étaient qu'une première étape pour ce DJ qui espérait pouvoir proposer de plus en plus de compositions personnelles, comme c'est le cas pour deux des douze titres de son premier album.

C'est la tête haute et le regard levé vers le ciel, que The Avener apparaît sur la pochette de son nouvel album «Heaven» (Paradis en français - 2020) -  Il comprend 16 titres. On y retrouve «Beautiful» mais aussi «Wild», un featuring avec Tiwayo et «Under The Waterfall» avec M.I.L.K. C'est la première fois que l'artiste propose ses propres compositions. L'album ne manque pas de diversité et de créativité. Son oeuvre est mélancolique et aérienne, avec une touche beaucoup plus personnelle. On va d'un pays - et même d'un continent - à l'autre. Et, cerise sur le gâteau, un prix Nobel de littérature a apporté sa collaboration à cet album. Une légende de la pop. Bob Dylan lui-même.

«Il est tombé sous le charme de mon premier album, raconte Tristan,  il m'a demandé de travailler plusieurs titres de son répertoire. J'ai sélectionné «Masters of War» qui pour moi prend tout son sens actuellement. J'ai lui ai envoyé une première démo, quelques semaines plus tard, il m'a répondu : «J'ai adoré ton rework, tu peux le terminer». Il m'a autorisé à le mettre sur mon album». (Le Parisien - 24/01/2020) 

«Masters Of War» Cette chanson de Bob Dylan, est sortie en 1963 et figure sur l'album The Freewheelin. Si la chanson est devenue mythique, c'est grâce à ses paroles. Dylan manifeste contre la Guerre Froide et fait référence à un rassemblement qui s'était opposé à l'escalade nucléaire du début des années 60.

Plusieurs décennies plus tard. The Avener ajoute donc sa patte au morceau, en lui incluant une jolie production suffisamment subtile pour respecter l'univers premier de Dylan. C'est une parfaite combinaison de deux talents. Et ça fait du bien ! 

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