Sting - L'abeille de la musique

Gordon Matthew Thomas Summer voit le jour le 2 octobre 1951 à Newcastle, au Royaume-Uni. Sa passion pour la musique lui vient de sa mère, pianiste amateure. C'est en 1971, qu'il effectue ses débuts au sein du groupe local de Jazz, Las Exit. Ses amis musiciens le surnomment Sting à cause d'un pull-over à rayures jaunes et noires qu'il porte un soir et qui le fait ressembler à une abeille (Sting en anglais signifie dard). Las Exit était important dans le Nord-Est de l'Angleterre, mais leur jazz fut voué à l'échec lorsque le punk rock a explosé sur la scène musicale en 1976. En 1977, Steward Copeland le remarque lors d'une soirée et lui demande de devenir bassiste pour la formation The Police avec Henry Padovani, remplacé par Andy Summers. Sting quitte son poste d'enseignant et déménage à Londres. 

Le succès de The Police est immédiat. Leur premier hit, «Roxane», extrait de l'album «Outlandos d'amour» (1978), caracole en tête des charts dès sa sortie.  Sting se créer alors une réputation internationale, au sein du groupe alliant pop et reggae. Mais c'est avec «Reggatta de Blanc» - reggae de blanc - (octobre 79) que le groupe est passé à la vitesse supérieure. The Police se lance ensuite en 1980 dans une tournée qui traverse dix neuf pays. Le titre qui donne son nom à l'album, a permis au groupe d'obtenir son premier Grammy Award le 25 février 1981.

Après des albums comme «Zenyatta Mondatta» (1980), «Ghost in the machine» (1981), «Synchronicity» (1983). The Police se place au sommet des charts.  L'album «Synchronicity» avait été précédé par la sortie d'un nouveau single «Every Breath You Take» qui est immédiatement devenu numéro un des deux côtés de l'Atlantique. Déguisée en chanson d'amour, la chanson porte en fait un thème sinistre, celui de l'obsession et de la surveillance. 

♪♫ Every move you make  (chaque mouvement que tu fais)

Every step you take (chaque décision que tu prends) 

I'II be watching you ♫♪ (je vais te regarder)  

Avec un morceau aussi remarquable, l'album a dûment pris la place qui lui revenait au sommet des charts mondiaux alors que le groupe entamait une tournée à guichets fermés aux États-Unis. 

La relation du groupe s'effondre lentement et après le spectacle du Shea Stadium, Sting dit a ses amis qu'il est temps de faire une pause. La tournée «Synchronity» s'est terminée en mars 1984 et les trois compères se sont séparés. 

Il passe de longs mois à peaufiner sa première création intitulée «The Dream Of The Blue Turtles» qui sort en 1985. Et ce fut une révélation. Mettant en vedette la crème des jeunes musiciens de jazz noirs d'Amérique - Branford Marsalis, Kenny Kirkland, Omar Hakim et Darryl Jones - L'album a montré que Sting n'avait rien perdu de sa capacité à écrire des chansons en dehors du groupe The Police. 

Ses chansons ont une position plus politique - «We Work The Black Seam» traite de la grève des mineurs, «Children's Crusade» de la drogue et «Russians» dénonce les dangers de la terreur qui règne à la fois aux États-Unis, en URSS et chez les alliés. Son opus solo séduit le public et remporte un énorme succès. 

Entouré de ses musiciens, le chanteur part en tournée et reprend la recette du succès de The Police, à savoir du rock, du reggae du jazz ou encore de la funk. Sting conserve sa base de fans, et en construit une autre. 

En parallèle à ses travaux musicaux, Sting participe en 1984 à «Dune», le film de David Lynch. Une expérience qu'il réitère à de nombreuses reprises, notamment dans «Arnaques, Crimes et Botanique» de Guy Ritchie en 1998.

«Nothing Like The Sun» (octobre 1987) est un autre album de chansons à succès, contenant les favoris éternels «Englishmann In New York» ou encore «Little Wing», une reprise de Jimi Hendrix. Sting s'est même fait bannir de la radio chilienne à cause du titre «They Dance Alone», une chanson obsédante issue de sa rencontre avec certaines mères des disparus d'Amérique du Sud. 

Plus le temps passe, plus Sting exprime un besoin de s'engager dans l'humanitaire. Il n'hésite pas à s'impliquer entre autres dans la libération de Nelson Mandela ou encore dans la sauvegarde de la forêt amazonienne. Une grande tournée est d'ailleurs organisée en 1988 pour récolter des fonds pour ce patrimoine naturel, où Sting joue aux côtés de Tracy Chapman, Yousso N'Dour, Peter Gabriel ou encore Bruce Springsteen. 

Dans les années 1990, Sting prend du recul et se fait plus discret, la perte de ses parents l'avait durement touché, il souffrait du syndrome de la page blanche. Revenant à ses souvenirs d'enfance pour retrouver l'inspiration, Sting produit «The soul cages» en 1991. Il s'agit d'un disque sombre et intimiste qui contient les singles «All This Time», «Mad About You» ou encore «Why Should I Cry For You ?». 

«Why Should I Cry For You ?» est soit d'une densité impénétrable, soit une oeuvre forte, seul l'auditeur peut décider. 

L'album s'est bien vendu, la chanson titre a remporté un Grammy et les concerts ont vu un groupe de rock dépouillé de quelques musiciens, Sting revenant à la basse.  

Sting s'est marié avec Trudie en 1992, ils achètent Lake House dans le Wiltshire où il écrit et enregistre «Ten Summoner's Tales» (mars 1993) avec les titres «If I Ever Lose My Faith In You» et «Fields of Gold». Ce dernier titre donne son nom à la compilation «Fields of Gold : The best of Sting» qui paraît en 1994. Au cours de l'inévitable tournée mondiale, il a trouvé le temps d'enregistrer un numéro un aux États-Unis en se produisant avec Bryan Adams et Rod Steward sur «All For Love» de la bande originale «The Three Musketeers» et d'ajouter trois autres Grammys à sa collection de récompenses. 

Toujours très productif, Sting s'illustre en 1999 avec «Brand New Day» qui comporte notamment un duo avec Stevie Wonder et le single «Desert Rose» en duo avec Cheb Mami qui devient numéro 1, un peu partout dans le monde. C'est une musique aux saveurs arabes à propos de la radio américaine traditionnellement conservatrice. 

La tournée qui a suivi a été un succès retentissant et la plus longue tournée de Sting. Près de 300 spectacles dans 45 pays. Alors que la tournée se terminait en juillet par deux spectacles à Hyde Park à Londres, Sting planifiait déjà son prochain projet. 

La chanteur s'illustre une nouvelle fois en 2003 avec «Sacred Love» puis avec «Songs From The Labyrinth» trois ans plus tard. En 2004 Sting a été reconnu - personne de l'année - par Musicares,  il a été nommé Commandeur de l'Empire britannique (CBE) par la reine Elizabeth II, et lors d'un événement émouvant à Newcastle, il a été honoré par le Variety Club de Grande-Bretagne. En 2006, il a reçu un doctorat honorifique en musique de l'Université de Newcastle et pendant l'été il fait la tournée «Broken Music» en Europe où il a joué dans 27 pays en deux mois, qui s'est avérée aussi réussie que sa précédente escapade aux États-Unis. 

En 2007, Sting  stupéfie tout le monde lorsqu'il retrouve ses complices de The Police le temps d'une tournée. Pendant plus d'un an, le groupe mythique sillonne le globe pour rejouer leurs grands hits. Le groupe reformé fût encore plus populaire que lors de sa tournée «Synchronity» avec des spectacles à guichets fermés dans de nombreux stades les plus historiques et les plus renommés du monde. En février 2008, le groupe annonce une troisième tournée à travers l'Amérique du Nord. 

En 2011, il repart en tournée avec son Symphonicity Tour, en Corée du Sud, au Japon, en Astralie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud et en Europe. À l'automne de cette même année, il fête ses 60 ans sur la scène du Beacon Théâtre de New York. De nombreux artistes, dont Springsteen, Stevie Wonder et Lady Gaga se produisent lors de cette soirée exceptionnelle. En octobre 2012, Sting entreprend une nouvelle série de concerts. Avec la tournée «Back To Bass», il revient à une orchestration simple et minimale. Pendant l'été 2013, il se produit aux États-Unis, au Canada et en Europe. En septembre 2013, Sting fait connaître son album «The Last Ship», inspiré de sa comédie musicale éponyme, jouée à Broadway un an plus tard.  

En novembre 2016, il dévoile son nouvel album intitulé «57th & 9th», dont le titre fait référence à l'adresse du studio new-yorkais où il a été enregistré. En 2017, il part en tournée mondiale au cours de laquelle il se produit dans 104 villes et 41 pays. La fin de l'année 2017 marque également pour Sting l'annonce d'un nouvel album, cette fois en collaboration avec Shaggy. Il est de retour en 2019 avec un nouvel album «My songs» dans lequel il revisite ses plus grands tubes en solo ou avec The Police. Les premières dates de la tournée «Sting : My Songs», qui débute en mai 2019, présentent un spectacle entraînant et dynamique axé sur les chansons les plus appréciées écrites par Sting et couvrant la carrière prolifique du lauréat de 16 Grammy Awards avec The Police et en tant qu'artiste solo. 

En 1985, il sortait le titre Russians, évoquant la guerre froide. Un titre poignant qui, prend un nouvel écho aujourd'hui. Sting a donc décidé de le réinterpréter, en hommage aux victimes de la guerre qui a lieu aujourd'hui en Ukraine. 

Mention sous sa vidéo - Sting : «Je n'ai que rarement chanté cette chanson au cours des nombreuses années qui se sont écoulées depuis qu'elle a été écrite, car je n'aurais jamais pensé qu'elle serait à nouveau pertinente. Mais, à la lumière de la décision sanglante et terriblement malavisée d'un homme qui envahit un voisin pacifique et non menaçant, la chanson est, une fois de plus, un plaidoyer pour notre humanité commune. Pour les courageux Ukrainiens qui luttent contre cette tyrannie brutale et aussi pour les nombreux Russes qui protestent contre cet outrage malgré les menaces d'arrestation et d'emprisonnement - Nous, nous tous, aimons nos enfants - Arrêtez la guerre !  conclut-il avant d'appeler aux dons pour aider les réfugiés. Une initiative que l'on peut applaudir. 

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=OFTx8qwpqDA