6 Juillet 2022
Le Brésil est une destination fascinante lorsque l'on veut passer des vacances pleines d'aventures. La musique fait partie intégrante de la vie quotidienne des Brésiliens, mais ce qui m'a fascinée, c'est que dans chaque ville où je suis allée, les rythmes varient.
A San Salvador de Bahia, dans le quartier nommé le Pelourinho, qui est le quartier mythique de Salvador de Bahia, nous avons eu la chance de croiser le groupe culturel Olodum, un groupe très connu pour ses percussions entraînantes. Il participe activement au carnaval de Salvador et collaborera avec des grands artistes internationaux tels que Daniela Mercury, Jimmy Cliff, Michael Jackson ou encore Paul Simon.
Dans cette ville, imprégnée d'héritages afro-brésiliens, coloniaux et indigènes, on admire la plus grande collection de patrimoine architectural baroque d'Amérique latine, le premier ascenseur urbain au monde, ainsi que les bâtiments multicolores coloniaux, maisons baroques et manoirs qui composent le centre historique de la ville. Églises et cathédrales aux boiseries recouvertes d'or. Quartiers très distincts les uns des autres donnant une impression constante de dépaysement. Dans la rue, on rencontre les Bahianas, des femmes en habit traditionnel qui rappelle leurs racines africaines. Après l'abolition de l'esclavage, de nombreux anciens esclaves sont restés dans ce quartier d'où la prédominance de la culture afro-brésilienne à Salvador de Bahia.
Ancienne capitale du pays, Salvador de Bahia est considérée comme son berceau culturel, véritable concentré de ce qui fait le Brésil. Métissée, comme l'est le pays, la ville se tient à la croisée des cultures amérindiennes, européennes et africaines. Ville coloniale classée au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son architecture spectaculaire, elle sait en mettre plein les yeux. Et c'est d'autant plus vrai en période de carnaval. Car on le sait peu, mais le Carnaval de Bahia est le plus fréquenté au monde, plus encore que celui de Rio ! C'est une manifestation populaire par excellence qui fait la part belle aux origines africaines d'une grande partie de la population.
À San Salvador de Bahia, ville des cultes africains du candomblé, de la revendication de la négritude, Gilberto Gil (décédé le 8.07.2019) est aussi célèbre pour son engagement politique, que pour sa musique. Avant de devenir ministre brésilien de la culture en 2003, Gilberto Gil était déjà un militant politique à travers sa musique, au point qu'il a été contraint de fuir à Londres dans les années soixante. Son approche artistique reflète cette attitude libre d'esprit dans la mesure où il ne s'est pas attaché à la bossa nova traditionnelle qu'il savait si bien chanter et jouer, mais l'a ouverte aux influences rock et reggae. Il a évidemment fait plus que quiconque pour diffuser la culture brésilienne dans le monde.
Gilberto Gil a écrit Toda menina Baiana en 1979. Un mélange de bossa nova et de samba qui donne envier de danser, parce que cette chanson respire la liberté et le soleil de Bahia.
Comme tous les habitants d'Amérique latine, les Brésiliens ont le rythme dans la peau. A San Salvador de Bahia, la samba rivalise harmonieusement avec la capoeira, cet art martial déguisé en danse par les esclaves pour que leurs maîtres ne se doutent pas que leurs pas acrobatiques étaient des mouvements de combat. Puissance, rythme, poésie et agilité, les mouvements n'obéissent qu'à la musique et au chant. On peut admirer les danseurs de capoeira dans la vieille ville ou sur les plages. Mais comme chacun le sait la plus grande représentante de la musique moderne du Brésil est sans nul doute la samba. On ne va pas au Brésil sans entendre et apprendre à danser la samba.
La catégorie Samba regroupe également d'autres genres musicaux comme la bossa nova, le funk carioca, l'axé, la lambada, le jazz brésilien, la samba-reggae, le rock brésilien. Pourquoi un tel mélange ? Parce que Salvador est assurément la capitale de la culture afro-brésilienne et que le carnaval, brésilien ou non, puise ses origines dans les cultures africaines. C'est pour cela que les danseurs et musiciens jouent souvent d'instruments musicaux d'origine africaine comme l'atabaque ou encore le repinique pour apporter plus d'ambiance à leur show. Enfin, le mot «samba» prend le genre masculin au Brésil. Là-bas on dit «Le Samba».
La Lambada...qui n'a pas dansé dessus dans sa jeunesse ? Cette danse a fait le tour du monde, mais il faut aller dans l'État du Para au Brésil pour remonter à sa source. C'est là que cette danse de couple a vu le jour vers la fin des années 80. Elle s'est ensuite répandue dans tout le nord du pays jusqu'à arriver dans l'État de Bahia. Là, des danseurs plus audacieux y ont ajouté des rythmes plus sensuels en s'inspirant des zouks. Au fil des ans, quelques pas de merengue et de salsa y ont également été incorporés pour la rendre plus sensuelle, plus dynamique et plus acrobatique.
Trop souvent, la musique brésilienne est résumée à la samba ou autre lambada. L'erreur, déjà, est de sous-estimer la beauté de la langue portugaise, qui est une véritable douceur. L'erreur, ensuite, est d'imaginer que plus de 200 millions d'habitants vivent, chantent et dansent, au rythme d'une seule mélodie. Si la plupart de ses titres les plus connus sont synonyme de «bonnes vibrations», de douceur et d'ambiance joyeuse, ils comportent aussi des chansons nettement engagées. Interprétées notamment sous la dictature et depuis la fin des années 1980, ces morceaux dénoncent fréquemment la misère sociale et le racisme dans un pays à l'histoire tourmentée.
Seu Mateus, comme on l'appelle à Salvador, est une légende, une entité, comme le disent la plupart de ses fans. Le chanteur et auteur-compositeur brésilien, a un timbre de voix qui semble parler à son âme. Dans «Bahia...Bate o tambor !», les cloches des églises utilisées comme instruments de musique indiquent déjà la profondeur de cette composition. Laissez ces voix vous emmener à travers la ville qui «bat le tambour»...fermez les yeux et appréciez cette belle promenade. ▼
San Salvador de Bahia est considérée dangereuse, comme toutes les grandes villes Brésiliennes, c'est pourquoi il faut avoir recours à une agence de voyage très sérieuse, qui assure la sécurité des voyageurs à l'hôtel, durant les excusions aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Tout ce que l'on a à faire est d’utiliser son bon sens pour éviter de se mettre dans une situation à risque.
Nous logions sur l'île d'Itaparica, véritable paradis terrestre dans la baie de Salvador de Bahia. Pour y accéder, il faut faire une traversée d'environ une heure. L’île est bordée par des kilomètres de plages de sable blanc. Les eaux translucides sont entourées par des récifs de coraux nommés « récifes das Pinaunas ».
À Itaparica, Le village du club Méd est construit sur pilotis au bord d'un lac, il est implanté sur une immense cocoteraie de 33 hectares bordant l'océan Atlantique ▼
C'est un site extraordinaire, très sécurisé, calme et luxuriant. Chaque matin est un émerveillement ! Si vous avez la chance de vous rendre à San Salvador de Bahia, je vous le recommande fortement. Pour information supplémentaire, la ville d'Itaparica est considérée comme la seule station thermale sise en bord de mer dans toute l'Amérique. Sur place, on visite cette petite ville avec ses belles places ombragées en profitant de l'atmosphère paisible des lieux. La mer, la baie, la nature avec ses oiseaux et ses fleurs exotiques nous enchantent. On sent qu'il fait bon vivre ici et que la population n'est pas plongée dans la frénésie touristique. On y vit lentement mais gaiement.
Ce n'est pas nouveau, Salvador de Bahia est source d'inspiration pour des artistes de tout le Brésil et du monde entier. Que ce soit pour ses beaux paysages, pour sa culture, pour sa musique, pour sa diversité ou pour la joie bien connue du peuple de Salvador. Le Brésil est un melting-pot musical et des mots ne pourraient suffire à résumer toute la musique brésilienne. Cependant, les chansons qui représentent le mieux le Brésil, en France, sont toujours celles où tous les ingrédients sont réunis pour la fiesta.
Carrapicho formé en 1983, est un groupe Brésilien constitué d'amateurs de musique à la cadence endiablée. Tout bascule pour eux lorsqu'il sont découverts par le chanteur et acteur Français Patrick Bruel alors que celui-ci est en plein tournage, à Manaus, au Brésil, du film «Jaguar». Définitivement charmé par la musique et par l'engouement des membres de Carrapicho, Patrick Bruel décide de les parrainer.
Très enjoués, les membres du groupe attirent immanquablement l'attention et réussissent, grâce au succès phénoménal rencontré par le single «Tic, tic, tac», le pari de faire connaître le folklore, la culture du Brésil et des régions environnantes, par le biais de la musique et d'un clip vidéo dans lequel des personnes de toutes les générations, à bord d'un bateau, entament une chorégraphie très entraînante. Sa première version sortie en 1996, rencontre alors un succès fou ▼
Pour la petite histoire, la chanson «Tic, tic, tac» a été produite par la maison de disque de Patrick Bruel et sponsorisée par la chaîne télé française France2, Europe1 et une marque de thé vert. Dès le mois de mai 1996, France 2 et Europe 1 matraquent le titre sur leurs antennes et invitent le groupe dans toutes leurs émissions, donnant aux auditeurs de l'énergie pour l'été. Le disque se vend à 1 million d'exemplaires en France et devient Disque de Diamant. Un tube non seulement en France mais aussi dans la plupart des pays d'Europe, en Israël et en Amérique du Sud. Et contrairement à de nombreux artistes de l'été qui sont restés éphémères, Carrapicho a ensuite sorti 17 albums.
Hélas ! Leur histoire se termine mal. Le chanteur du groupe Carrapicho, «Zezinho Corrêa» , est décédé le 6 février 2021 des suites du Covid19. Fichu Virus !