Le documentaire Mea Maxima Culpa sur les scandales de pédophilie dans l'église catholique
Le documentaire Mea Maxima Culpa sur les scandales de pédophilie dans l'église catholique - Arte

Il n’y avait pas de système organisé de pédophilie, mais des conditions d’autorité dans des milieux clos avaient facilité ces comportements dans quelques institutions irlandaises, canadiennes ou américaines. Mais ce furent surtout des cas multiples dispersés, connus individuellement et que beaucoup de responsables, quand ils en avaient connaissance, s’accordaient à régler de manière interne sans passer par les institutions publiques et judiciaires. Avertissement, déplacement ou châtiment, les sanctions restaient inexistantes ou internes et les plus discrètes possibles quand elles avaient lieu. La culture du refus de rendre ces affaires publiques par peur des scandales fonctionnait à plein.

«Le prêtre m'a dit que si j'en parlais, j'irais en enfer». Becky Lanni avait 8 ans quand le curé de sa paroisse à Alexandria (Virginie), «un ami de la famille», l'a agressée sexuellement pendant deux ans. Elle n'a pu le dire que 40 ans plus tard.

Son cas est loin d’être isolé : depuis 1950, l'Eglise américaine a reçu des plaintes d'environ 17.000 victimes d'abus commis par environ 6.400 membres de son clergé entre 1950 à 1980. Mais ces chiffres sont «bien inférieurs» à la réalité, souligne Anne Barrett Doyle, co-directrice du site bishop-accountability.org qui recense ces données.

Des experts avaient évoqué au Vatican en 2012 le chiffre de 100.000 enfants victimes d'abus aux Etats-Unis. 

Le Snap voudrait aussi que les abus aujourd'hui prescrits puissent être portés devant la justice. Une loi du Minnesota permet ainsi de poursuivre des agresseurs présumés dans des cas auparavant prescrits. Mais d'après le Snap, le clergé s'oppose aux assouplissements en termes de prescription (Californie, Illinois, New Jersey, New York), arguant que les preuves risquent d'être faibles et craignant pour ses finances.

L’UNICEF estime également que « la véritable ampleur de la violence sexuelle est cachée, en raison de sa nature sensible et illégale. La plupart des enfants et des familles ne signalent pas les cas d’abus et d’exploitation en raison de la stigmatisation, de la peur et du manque de confiance envers les autorités ».